Mais... et si l'HCQ + azithro c'était plus dangereux que rien ? Et si c'était efficace, mais que pour un patient sauvé un autre meurt de trouble du rythme cardiaque ? Dans le premier cas on fait pire que mieux, dans le second aussi (on a le même résultat que sans rien, mais ça a coûté du poignon)...et pour l'instant, on ne sait rien. Enfin si, on sait que c'est un médicament qui a des effets indésirables, potentialisés par la prise concomitante d'un macrolide (azithromycine)...ça on le sait, mais on ne sait pas si ces effets indésirables sont majorés lors de l'infection au sarscov2, ou s'ils sont moindres, ou si le risque est acceptable par rapport au bénéfice attendu...tout ça on n'en sait rien.
Donc si je viens voir un patient en lui disant : vous avez une maladie qui a 1% de chance de vous tuer, je vous propose un traitement dont je ne sais pas l'efficacité (enfin je sais que visiblement elle n'est pas incroyable, parce que l'infectiologue qui la promeut n'a pas rien réussi à montrer dans ses études, malgré une sélection de ses patients et un bidonnage de ses données), par contre je sais qu'il y a un risque cardiaque, d'ailleurs je vais vous donner une deuxième molécule qui va augmenter ce risque, mais je ne sais pas si elle peut améliorer l'efficacité de la première molécule...je l'espère. Pardon, vous vous inquiétez de ce risque cardiaque ? Oui effectivement, vous avez une maladie qui impacte le système respiratoire, c'est vrai qu'on peut s'interroger sur le retentissement sur le coeur, tout ça tout ça...et le risque de mon traitement vous dites ? Bah c'est une crise cardiaque...comme ça, bim d'un coup. Ouais c'est chaud. Bon mon traitement, vous le voulez ?
Deuxième point, il y a plusieurs façons de tester des traitements. Le placebo, ça ne veut pas dire qu'on ne donne aucun traitement, bien sûr ! Et si on trouve un médicament qui a un effet intéressant, on arrête les essais en cours pour faire des tests de doses. Et il faut arrêter, quasi tous les médicaments qu'on utilise ont subit un test contre placebo à un moment ou un autre.
Un médecin se doit de soigner, super, et comment fait-il s'il n'a aucune idée de l'efficacité de sa molécule ? On parle dans tous les sens du serment d'Hippocrate, mais on en oublie la première maxime qui est primum non nocere.
Si les médecins soignent, c'est parce que des chercheurs ont trouvé, ça marche rarement dans l'autre sens.
Quand on regarde les faits, moi je crois en la morale de ces comités qui prennent le temps d'examiner ce qui marche pour sauver des gens et ne pas risquer de les tuer. Urgence ou pas urgence.
Après une pandémie, s'il y a le double de morts à cause d'un traitement pas testé, mal administré, l'argument de l'urgence tient toujours ? "Bah comprenez, vot' papa est mort mais il y avait urgence, ce n'est pas de notre faute !" Bah si, c'est de votre faute, parce qu'il existe une méthode et vous ne voulez pas l'utiliser.