Avant de chercher le bon tapis, il faut savoir si les conditions lumineuses se prêtent ou non aux routines de FI.
Les salles éclairées à la bougie (naturelle ou électronique) sont les pires situations pour faire du FI.
Les salles les plus lumineuses sont au contraire les plus adaptées mais attention : lorsque je dis "salle lumineuse" j'entends par là que la salle est très claire, que les sources de lumières sont multiples et un peu partout dans la salle (au plafond). Il ne faut pas que toutes les sources soient dirigées dans une seule direction (vers le fil) comme c'est souvent le cas sur une scène avec les projecteurs placés sur une rampe.
Un FI n'est visible que s'il renvoie plus de lumière vers les yeux des spectateurs que son environnement (le fond). Pour réduire le contraste entre le FI et son environnement, il faut donc que cet environnement renvoie autant de lumière vers les yeux des spectateurs que le FI.
Le fond doit donc être :
- soit brillant (rideau de fils de mylar, projecteurs diffusant de la lumière sur les rideaux ou légèrement vers les spectateurs) mais il faut trouver un bon équilibre afin de ne pas non plus fatiguer le regard des spectateurs (aveuglant)
- soit avec des motifs, des irisations qui attirent le regard (peints ou projetés), là aussi en trouvant un bon équilibre afin que l'artiste et ce qu'il présente puisse tout de même bien ressortir sur ce fond.
En d'autres termes, il faut bannir tout fond uni. Le fond noir est un faux ami. J'ai presque envie de dire qu'à défaut d'un fond à motifs, un fond blanc est plus adapté sur scène pour faire du FI qu'un fond noir.
Concernant ton tapis, j'opterai donc pour un tapis avec de légers motifs ou irisations, peu importe la couleur principale et je ne présenterai de telles routines qu'après avoir fait un essai dans la salle allumée. Si ça ne va pas, je ferai d'autres routines (sans FI).
Une exception cependant mais très difficile à obtenir : si le FI utilisé est en soie mat ou en coton noir très fin et que le velour utilisé est d'un noir très mat et profond, il sera totalement dissimulé. Mais souvent, nos FI ne sont pas vraiment mat et renvoient plus la lumière qu'un tapis noir mat et il ressortira donc sur ce fond. Quant au tapis en velour noir brillant, c'est une horreur ! En fonction du sens des "poils" le fil peut devenir très visible.
Dernier conseil : au niveau du choix des routines, il est assez évident que si il s'agit d'un effet d'animation ou de lévitation (à quelques exceptions près), les spectateurs vont inévitablement chercher un fil. En close-up, il est donc plus judicieux, si on ne veut pas prendre de risques, d'opter pour des routines dites de fils "indirects" tels que celles élaborées et commercialisées par notre brillant Gaëtan BLOOM.
Je pratique de temps en temps (une dizaine de fois par an et depuis une quinzaine d'années) en public (hors famille et proches) certaines routines de Bruno COPIN (l'effet papillon, ricochet, le mariage) de Gaëtan BLOOM (le réveil matin, la carte en équilibre) et de Finn Jon (carte satellite, bulle au dessus de la main) en close-up et plus fréquemment sur scène (papillons volants, canne dansante, rose volante de Kevin James) donc les conseils je que viens de donner sont issus de ce que j'ai déjà testé, des situations que j'ai déjà rencontrées et des solutions que j'ai trouvées par moi-même ou en lisant certains ouvrages comme "Fondations" de Eberhard RIESE (que je conseille fortement et pas que pour les conseils sur l'éclairage de scène).