Désolé @Otto WESSELY, ça va être long à lire
Bonjour à tout le monde
Ayant la responsabilité technique et lumières de tout ce qui se passe dans la « grande salle » des congrès de la FFAP depuis pas mal d’années (sauf à Poitier), je vais me permettre d’apporter quelques éléments en lien avec toutes les question, remarques, idées avancées…
Je ne cherche pas à excuser quoique ce soit mais apporter des réponses vues de l’intérieur.
1- À propos du parrainage.
Il y a quelques années de cela, avec @Francis TABARY, on avait financé deux entrées au congrès pour deux jeunes qui viendraient à leur premier congrès.
Croyez-le ou non, mais nous n’avons eu aucune candidature et avons dû nous même chercher deux jeunes pour leur offrir leur congrès !!!!
Par ailleurs, sachez que le coût d’un congrès est en perpétuelle augmentation (location du palais des congrès, cachets des artistes, équipements, salaires des techniciens, hôtel et repas des artistes et staff…) et que le prix du congrès est fixé par l’assemblée fédérale sans prendre en compte le coût réel…
Bref, c’est sur une corde raide que jonglent les trésoriers et autres financiers.
Bien entendu, si faire une promo amène davantage de congressistes, l’équation est bonne mais… pas simple à prendre comme décision quand on sait que la majorité des congressistes s’inscrivent tardivement et qu’on doit engager des dépenses sans avoir une bonne vision sur les recettes.
2- À propos du close-up.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la salle de close-up puisqu’avec mon équipe nous ne nous occupions que du grand amphithéâtre mais j’ai eu des retours…
Ce que je peux dire c’est qu’aujourd’hui nous sommes confrontés à une avalanche de demandes de conditions d’éclairage peu compatibles avec un concours où le temps des calages est ultra limité (10 minutes en théorie et donc il faut des demandes simples et surtout très claires).
Les numéros de close-up actuels relèvent plus de la scène que des conditions réelles d’un close-up.
Les numéros sont souvent spectaculaires mais pas du tout adaptés aux conditions (et encore, si nous recevions les fiches techniques à l’avance, on pourrait anticiper, mais un grand nombre de fiches techniques nous sont arrivées alors que nous étions déjà en place et le montage technique terminé).
Trop de magiciens qui pratiquent du black art pensent qu’il suffit de moins éclairer pour que ce soit magique !!!!
En tant qu’éclairagiste pour magiciens ça me saoule car c’est moi qui suis tenu pour responsable des mauvaises lumières.
En scène, je refuse catégoriquement de sous éclairer un numéro et ai mis en place en avance la structure matérielle pour éclairer du black art et du fil invisible – et pourtant, parfois je n’obtiens pas gain de cause (et je ne parle pas des demandes exotiques comme un blanc sombre ou un faisceau de lumière qui doit s’arrêter à 20 cm après le visage…) mais en close-up, il ne faut pas rêver… le public ou la caméra sont aussi en close-up.
Il y a des matériaux, des velours, des fils prévus pour ça mais rares sont les magiciens qui s’en servent…
3- D’une manière générale, les conditions de répétition des concours ne sont plus adaptées aux contraintes d’aujourd’hui mais ce ne sont pas nous qui fixons les règlements de la FISM.
Quand on avait un plan de feux à base de quelques projecteurs traditionnels, on pouvait caller les lumières en 10 minutes.
Aujourd’hui, malgré l’expertise des pupitreurs, c’est un challenge de créer les 3 ou 4 tableaux lumineux en moins de 10 minutes et je me refuse à sous employer notre parc car c’est un concours… alors, ne le dites à personne, mais nous avions pré-encodé tous les numéros de concours de scène qui nous avaient envoyé dans les temps une fiche technique exploitable.
Ainsi, dans les 10 minutes, nous n’avions que des petits réglages à faire.
Ce qui nous a permis de faire des calages en 12 à 14 minutes pour d’autres concurrents.
Personne n’a été lésé mais personne n’a été réellement dans les conditions d’un concours plus « stricte ».
Mais augmenter la durée des répétitions joue alors sur la planning complet du congrès, les heures de repas des équipes, les temps de coupure pour permuter des équipements, le temps pour que le public entre et sorte d’une salle et les horaires des services du palais des congrès.
Pour info nous embauchons à 7h du matin pour finir entre 23h et 1h du matin avec uniquement deux petites pauses repas de 30 à 45 minutes chacune.
4- À propos du gala.
No comment sur le numéro de GI ;)
11 ans de régie de Tim Silver… j’avais mal.
Pour @Caroline MARX, je peux assurer que ses présentations étaient vraiment à la hauteur pour mettre en valeur chaque artiste : ses textes étaient ciselés, précis et vraiment préparés (elle a contacté chaque artiste bien en amont pour choisir ses intermèdes et écrire ses interventions en rapport).
Il y a eu peu de moments où ses interventions ont dépassé le temps de changement de plateau pour l’équipe technique car nous avions, en plus du déplacement du matériel et du nettoyage de la scène, des mouvements de perches à effectuer qui nécessitent des précautions…
5- À propos du doublon, gala de clôture / dîner spectacle…
C’est effectivement très surprenant et si c’est volontaire, je vous rejoints que ce n’est pas la meilleure idée.
Au passage les problèmes de micro d’@Erix LOGAN sont liés au choix d’utiliser son propre micro et n’ayant pas de conduite précise de ce qu’il allait dire et/ou faire avec ses mains, je ne savais pas s’il fallait en urgence lui apporter un micro main qui fonctionne ou prier pour que ça passe ;)
Par contre pour la coupure micro de @Benoît ROSEMONT – c’est de notre faute même si on ignorait tous qu’il avait été débranché par inadvertance.
6- À propos des extraits vidéos lors de la remise des prix
C’est presque indispensable, et ça a déjà été fait.
Juste, ça occasionne un travail supplémentaire à l’équipe vidéo qui est en réalité sur la brèche du matin au soir entre les concours, les répétitions, les conférences, les galas où il y a captation et / ou diffusion.
Bref, souhaitable mais il faudrait du personnel en plus.
7- À propos de l’ouverture de certains lieux dès le jeudi après-midi.
Il faut savoir que le temps d’installation des exposants est long : il faut d’abord installer les stands eux-mêmes, distribuer l’électricité, le mobilier… puis gérer la circulation des exposants eux-mêmes entre déchargement des véhicules, rotations pour le stationnement, manutention…
Bref il n’est pas rare que la partie exposants soit finalement prête que le vendredi matin à l’aube.
Pour ouvrir plus tôt il faudrait louer les lieux une journée de plus, payer les agents de sécurité une demi-journée de plus…
Bref, vendre le congrès plus cher ;)
8- Le pass magic a été initié il y assez longtemps pour proposer une animation aux congressistes arrivés dès le jeudi et qui ne vont pas au dîner spectacle.
Ce devait être un one shot qui en fait s’est reproduit année après année.
Il est à la discrétion du club organisateur.
Il y a eu des grandes années, d’autres un peu moins… il mériterait sans doute d’être mieux défini.
9- Les écrans pour les galas…
Je suis d’accord que cette année, c’était petit et pas toujours en service.
Certains lieux sont équipés (la Grande Motte l’an dernier si je me souviens bien).
D’autres ont les écrans mais pas les vidéo projecteurs qu’il faut louer.
D’autres n’ont rien. Certains interdisent l’installation de vidéo projecteurs sur pieds car il n’y a pas d’espace dédié et c’est dangereux. Certains imposent des écrans type téléviseurs…
Cette année nous avions loué pour certaines des raisons ci-dessus 2 très grands écrans qui s’avéraient très petits vus du public.
Bref, vous avez entièrement raison mais les contingences matérielles et économiques rendent la réalisation moins simple qu’il n’y parait.
10- Sur le contenu et l’équilibre close-up / scène, magie contemporaine / magie ringarde…
Il en faut pour tous les goûts et toutes les modes.
Par contre la FFAP ne délaisse pas le close-up au profit de la scène dans la construction du programme (y a qu’à voir le programme des conférences et les pointures invitées au gala de close-up ou au triple fond).
Un grand close-up man américain coûte au moins aussi cher sinon plus qu’un numéro de scène venu d’Europe.
Pour ce qui est du traitement technique des deux, on est là encore tributaire des lieux, des équipements et des équipes disponibles.
Je dois avouer qu’à titre personnel, je redoute d’avoir à m’occuper des concours de close-up car ce n’est pas ma spécialité et avec le temps, avec @Jean-Philippe LOUPI, nous avons monté une équipe performante pour la scène.
Il y a un embryon d’équipe pour le close-up qu’il conviendrait d’étoffer et de pérenniser car éclairer et scénographier du close-up pour les spectateurs ET la caméra est une spécialité complexe.
Donc oui, sur l’aspect purement technique, le close-up ne bénéficie pas d’autant de moyens que la scène dans tous les congrès.
11- Et avec tout ça, il faut démarrer tous les événements à l’heure et que ça ne sente pas la transpiration ;)
Alors merci à la FFAP pour sa confiance renouvelée, merci aux équipes bénévoles et pro qui font que malgré tout, ça tourne plutôt pas mal, et merci à tous les magiciens – artistes engagés, artistes en concours, artistes congressistes pour leur présence.
Sans eux, pas de congrès et sans congrès pas de boulot ;)