[Réflexion] Réflexion sur les Conférences de Michel FONTAINE

[Thomas]

Suite à l'article de Michel, je lui ai posé des questions pour aller plus loin dans ce que je vraiment très bon dans l'organisqtion de cet évènement (et jque j'aimerai donc voir dans tous les congrès) :

Les notes de conf sont-elles distribuées juste à la fin de chaque conférence ou dès l'arrivée au congrès ?

Si c'est la 1ere solution, comment contrôlent-ils qui l'a déjà ou non ?

Magic a réussi à établir une organisation rigoureuse, mais qui sait rester amicale, notamment pour contrôler qui pénètre dans l'espace du congrès ou des marchands de trucs, dans une salle voisine. En effet Las Vegas regorge de magiciens tous super vedettes et qui voudraient tous profiter d'un passe-droit pour entrer gratuitement. Voici ce qui se passe en détail :

- A l'arrivée tout le monde se présente et reçoit les documents du congrès, dans un sac de toile forte ( qui pourrait contenir un PC portable), au logo de MAGIC cette année.

Le badge est le nom du congressiste provisoirement imprimé sur une carte blanche glissée dans l'étui plastique traditionnel.

Le jour de l'arrivée, et le lendemain, tout le monde fait la queue, à côté de la réception du congrès pour se faire photographier dans un studio temporaire super équipé et informatisé : parapluies de photographe, fond vert clair qui deviendra orange sur la photo finale, tables de matériel sur lesquelles les opérateurs (photographe et homme de la vidéo) visionnent sur un moniteur avec le client l'image qui vient d'être prise. Les ratés, yeux fermés, reflets etc. sont refaits avant même le tirage papier.

Le photographe a saisi dans la machine le nom de chacun (repris sur le carton provisoire) qui est incrusté dans le portrait à la place voulue et dans la proportion souhaitée. Et, trois minutes après tout ça, chacun repart avec la photo, tirée sur un véritable papier argentique, sur son badge.

Ensuite tout est organisé de la même façon. Après l'accueil des congressistes pour lequel toute l'équipe de Magic est en ligne pour serrer la main de tout le monde on pénètre dans la salle où Stan Allen, John Moehring et leur équipe vont souhaiter la bienvenue.

- A l'entrée de la soirée cocktail une enveloppe est distribuée avec les douze mêmes reproductions de couvertures passées du magazine, et que chacun va essayer d'échanger, comme je l'ai déjà expliqué.

- A l'entrée de la salle de conférence une personne remet à chaque participant une feuille -perforée pour être insérée dans la reliure remise au début du congrès et qui contenait déjà quelques pages de bienvenue- Il s'agit de l'introduction à la séance, d'environ 2 heures, avec les noms des conférenciers, leur photo et quelques lignes de présentation.

Les notes proprement dites, avec rappel de chaque exposé ou description détaillée de routines, dessins, photos, ne sont remises qu'à la fin de chaque conférence, qui regroupe deux ou trois interventions d'environ 30 à 50 minutes.

En principe les préposés à la distribution des notes n'en remettent qu'un exemplaire par personne. J'ai pu, le lendemain, faire admettre que Donna ne pouvait pas toujours être là aux aurores, et avoir les notes pour elle.

De toutes façons ce n'est pas grave, les notes des jours précédents sont distribuées ensuite libéralement aux absents, ou aux maladroits qui auraient fait tomber du café sur une feuille, ça m'est arrivé !

De même le programme du premier gala était distribué le lendemain matin.

Ce n'est que pour le gala final que j'ai pu obtenir de John Moehring le nom des artistes, par Internet le jour suivant, pour compléter mon article. Sympa, il n'avait sans doute pas que ça à faire !

En fait Stan Allen annonçait, dans le magazine précédent, que le congrès allait être complet sans qu'aucun détail, ni nom d'artiste, ne soit donné à l'avance.

Donc tout est sympa et la confiance règne, après le contrôle rigoureux des entrées, y compris pour l'espace marchands, par un ou deux employés de l'hôtel.

Les locaux de l'Orleans, bien groupés, facilitent ce contrôle. Seuls les deux galas de scène ont eu lieu dans la salle de théâtre de l'hôtel, avec billets pour chacun dans l'enveloppe du congrès.

Toutes ces idées vont-elles donner de l'inspiration aux futurs organisateurs de congrès ? Allez-y, Magic aura sûrement trouvé autre chose la prochaine fois.

Michel Fontaine

[email protected]

Si vous avez des questions sur l'organisation de cet évènement (voir CR Magic Live 2004), posez vos questions !

Modifié 26 septembre 2004 par Thomas THIEBAUT

[Otto WESSELY]

citation : "- A l'arrivée tout le monde se présente et reçoit les documents du congrès, dans un sac de toile forte "

si ce n'est pas un sac VUITTON je ne viendrai point !

[Thomas]

Puisque les conférences durent très peu de temps, contrairement à ce qui se passe en France, as-tu le sentiment que cela oblige les artistes à livrer la crème de leurs routines ? Avec si peu de temps, ont-ils le temps d'aborder l'aspect théorique ?

Comment se passe la vente de leurs tours, vidéos... ? A la fin de la conférence ou sur un stand des marchands de trucs ?

Ce que j'ai décrit concerne spécifiquement le congrès de MAGIC.

Les organisateurs avaient à l'évidence prévu soigneusement avec chaque conférencier le thème qu'il allait traiter, ainsi que les tours présentés, afin de varier la matière de chaque tranche de deux heures. C'était de toute façon nécessaire pour la préparation des notes distribuées.

Ainsi Michael Weber, qui connaît beaucoup de choses dans beaucoup de domaines -c'est lui que j'ai vu montrer le papier changé en billet avec un faux pouce pour la première fois, à l'AFAP vers 1982-, n'a parlé que de l'usage de l'ordinateur dans différents effets magiques.

D'autres ne traitaient qu'un aspect commercial ou théorique (publicité par courrier ou sur un site Web etc. ou encore magie pour enfants…) Les seules sessions plus longues furent celles de Penn et Teller qui répondaient aux questions de Mac King, ou Marvyn et Carol Roy à celles de Mike Caveney. Environ une heure chacun.

On pouvait retrouver les conférenciers pour plus de questions, ou leur acheter du matériel, dans la salle des marchands de trucs.

Les autres conférences auxquelles j'ai assisté, au cours d'autres congrès ou de soirées spéciales dans des clubs locaux, se déroulent comme chez nous.

La durée totale peut varier de deux à trois heures, avec éventuellement une pause toilettes ou vente de matériel et de notes.

Au cours des congrès, la vente des notes se fait sur le lieu même de la conférence ou dans la salle des marchands de trucs, par le magicien lui-même, son épouse ou un aide bénévole.

C'est pour certains, qui ont soigneusement organisé la partie commerciale de la soirée, une part importante de leur recette. D'autres ont fort peu de notes ou de matériel proposé à la vente.

[Winfried]

bravo Peter je te reconnais bien là !!

j'adhere à 100% je me suis lancé une seule fois à faire une conférence (gratuite)et n'ai jamais voulu vendre des notes Mon idée premiere avait été sur les conseils d'Arthur Tivoli de leur donner des feuilles blanches et un crayon, mais je n'ai pas osé. Je pense qu'on se doit de donner et non de vendre n'importe quoi. Si ceux qui ont assisté à ma conférence ont retenu ne serait ce qu'une astuce j'en suis largement payé.

La magie est aussi un travail de recherche et donner à des spectateurs de conférence soi disant magiciens tout et tout de suite avec les moyens modernes ne ferait d'eux que des clones incapables de créer donc de rever et faire du reve.

[Arthur TIVOLI]

Ben moi j'ai retenu une des idées geniales de winfried pour rajouter sans plb un bout suplementaire de corde.

[Invité]

Le magicien est une image archétypale de nos sociétés. Il est profondément ancré dans l'inconscient collectif et va au delà de son avatar scénique plus couramment appelé prestidigitateur. Par conséquent, de mon point de vue, la magie et les magiciens ne peuvent pas disparaitrent.

Mais si l'on s'intéresse à l'histoire on réalise que notre art a connu des périodes très difficiles et bien entendu personne ne veut vivre ces périodes difficiles. Moi y compris.

C'est un travail permanent d'éducation à la fois des apprentis magiciens ET du public. Comme je le disais récemment je parle souvent avec le public pour l'inciter à modifier son regard sur notre art. C'est très important selon moi. Un spectacle c'est un partage entre l'artiste et son public. Mais si le public n'a pas les clefs pour comprendre alors le travail du magicien est entravé et difficilement compris. Les métaphores ont leur limites. Et prétendre que le magicien est responsable à 100% de l'attitude du public c'est refuser que chaque spectateur à son autonomie de pensée et la responsabilité de ses choix.

Il est vrai également que les médias font un travail de destruction sans précédent. La TV en particulier. La lobotomisation du spectateur par des concepts mensongers et manipulateurs l'amènent à ne plus avoir de repères culturels et intellectuels suffisants pour apprécier et évaluer le travail d'un artiste.

Les émissions de TV réalité véhiculent l'idée qu'il suffit d'être connu par un grand nombre de personnes pour être re-connu. Car c'est bien le critère "reconnaissance" qui est mis en avant. Plus besoin de talent ou de travail. L'argent et l'amour fournis clefs en main par TF1 !

D'où le constat de Peter qui fait froid dans le dos mais qui est malheureusement réaliste.

Mais il est aussi de la responsabilité de chacun de se prendre en main. Personne ne m'oblige à acheter les gimmicks médiocres et les notes de confs sans intérêts. En tant que spectateur j'ai le droit de prendre du recul et de refuser ce qui m'est proposé. A moi de définir mes objectifs et les moyens de les atteindre. Nous sommes tous responsables de nos comportements par conséquent Peter ne te fait pas un ulcère ! Il n'est pas de ta responsabilité de transformer les autres contre leur gré. Tu fais de ton mieux pour les sensibiliser et c'est déjà beaucoup je trouve.

[Eric DUBS]

Ben même au premier degré ton article est plus qu'intéressant.

Merci à toi.