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[Presse] Interview de Gérard MAJAX dans France Dimanche du 160815


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Un article de Benoît Franquebalme dans France Dimanche

L’ex-animateur télé d’ Abracadabra, Gérard Majax  enchante le festival d’Avignon jusqu’au 26 juillet 2015. Un vrai bonheur pour celui à qui la télévision a fini par tourner le dos…

« À Avignon, je suis là pour profiter de la fête ! » Le célèbre illusionniste, Gérard Majax a les yeux qui brillent. Devant lui, trois comédiens, faux chevaux entre les jambes, mènent une cavalcade effrénée. « Regardez-les, ils sont géniaux ! » Nous sommes place des Corps-Saints, pas loin des remparts d’Avignon.

Dans quelques heures, au collège de la Salle, à quinze minutes de marche d’ici, il jouera son spectacle Les dessous du magic-hall avec son complice, Sylvain Gary. Une heure et quinze minutes de tours et d’anecdotes truculentes sur sa riche vie.

Mais, à cet instant précis, Gérard n’est pas un magicien de 72 ans. C’est juste un gosse lâché dans un magasin de jouets. Pour l’ex-animateur télé d’Abracadabra, le festival d’Avignon, c’est le paradis ! Ici, pendant trois semaines, tout n’est qu’illusion, faux-semblants, rêves…

« C’est la quatrième fois que j’y joue, mais je suis venu très souvent comme spectateur, sourit le Niçois. Hier soir, j’ai suivi un orchestre roumain pendant une heure. Il faut que je m’économise, sinon je ne finirai jamais le festival ! » Ce serait dommage, car, même s’il n’apparaît plus que rarement à la télé, Majax reste ultrapopulaire.

Farceur

L’heure que nous passerons avec lui en terrasse sera émaillée de nombreuses interruptions du style : « Mais… c’est Majax ! » « Mon fils de 13 ans vous adore ! » s’exclame une dame. De 13 ans ? « Oui, c’est surprenant, mais pas mal de jeunes me connaissent, savoure Gérard Majax. Il faut dire que j’ai créé 17 boîtes de magie et que pas mal d’entre elles traînent encore dans les greniers. »

Ce qui donne lieu à des scènes cocasses. Il y a quelques jours, à Paris, un gosse de 10 ans l’interpelle : « Je peux avoir un autographe ? – Oui, bien sûr, c’est pour ta collection ? – Non, c’est pour le revendre. Sur le marché, vous valez 2 euros ! » « Ça fait relativiser », s’amuse notre magicien. Mais le môme a tenu à le rassurer : « À votre mort, vous vaudrez beaucoup plus ! »

Nulle offense pour le créateur de Y’a un truc. Cet enfant, c’est lui, il y a soixante ans. « J’ai été très tôt attiré par la magie. Et surtout, j’ai toujours aimé faire des blagues. » Ainsi, il envoie un passant qui nous interrompt pour savoir où il joue dans un théâtre imaginaire… Ce farceur adore aussi changer sa voix au téléphone ou faire disparaître (provisoirement) les billets chez les commerçants.

Pourtant, Gérard ne serait pas là sans un homme disparu il y a dix ans : Eddie Barclay. À 18 ans, Gérard Faier (son vrai nom) se produit dans un restaurant niçois. Un soir, il y rencontre Fernand Raynaud, fan de tours de cartes. À ses côtés, l’Homme en blanc repère notre jeune ami.

Majax affiche« Il m’a pris sous son aile et a été comme un père pour moi, s’émeut Gérard Majax. L’été, il m’emmenait à Saint-Tropez, l’hiver à Courchevel ou au carnaval de Rio. » Surtout, le producteur à la voix chevrotante lui présente ses talentueux amis : Jacques Brel, Philippe Bouvard, Jack Nicholson… «Dans sa maison tropézienne, Michel Legrand se mettait au piano, Henri Salvador parlait musique tout le temps et Charles Aznavour se plaignait que les déjeuners ne commencent qu’à 16 h… »

Sa nostalgie varoise est stoppée net par un faux ténor qui lui chante : «Signore Majax, c’est vous?» Tiens, cela lui rappelle une anecdote. « À Juan-les-Pins, une vieille dame doutait de mon identité. Elle me demande de prendre un sucre dans ma main. Quand je l’ai rouverte et qu’il y était toujours, elle s’est exclamée : “Ah, je savais bien que ce n’était pas vous !” » Un jeune homme arrive et lui déclare sa flamme : « Je vous ai vu à la Villette il y a quelques années ! » « Vous êtes sûr que c’était moi ? » le fait vaciller Majax.

Il y a pourtant un sujet qui fait perdre son sens de l’humour à l’artiste : la petite lucarne. Folle de lui dans les années 80, elle le boude obstinément aujourd’hui. « Le jeunisme y règne en maître, fustige notre septuagénaire. Il y a deux ans, j’ai proposé un show pour TF1 au producteur Gérard Louvin. Il m’a répondu : « Je ne bosse pas avec des animateurs de plus de 30 ans. »

Bluff

Quant au Plus grand cabaret du monde, de Patrick Sébastien, il lui donne envie de transformer sa baguette magique en matraque : « Il n’interviewe jamais les illusionnistes ou les acrobates qu’il invite. Il se contente de faire la promotion de ses invités vedettes. De toute façon, Sébastien est vulgaire et grossier. Le music-hall, cela doit être élégant ! »

Mais il se fait tard, et Gérard doit retourner au collège de la Salle pour peaufiner dessins télépathes, flamme du démon et autres cordes dans l’oreille. Arrivé au bout de la place des Corps-Saints, Gérard Majax se retourne pour nous crier cette vérité première : « Ce qui compte, c’est demain. Tout n’est que bluff ! » Avant de disparaître comme il est apparu…

Sources : Lien vers l'article complet

Modifié par Thomas

Melvin

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