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RECALL de Tom CROSBIE regroupe 2 DVD sur le thème du jeu mémorisé.

Je vous propose un retour sur le premier DVD qui s'applique à n'importe quel jeu mémorisé – Le second étant consacré au chapelet « the SHADOW STACK » que je n’ai pas encore exploré.

Il s’agit de DVD en anglais, si bien que de nombreuses subtilités ont du m’échapper.

Le DVD 1 (1h50) se présente sous la forme d’une discussion articulée autour de :

1 - l’histoire du jeu mémorisé (on parle de ARONSON de Juan TAMARIZ…)

2 – comment apprendre son stack (je passe en renvoyant au blog de Vincent HEDAN : http://www.vincenthedan.com/magie/blog-iflipr.html)

3 – Une boite à outil (qui bizarrement n’apparaît pas dans le menu du DVD ?). Il s’agit ici de présentation de faux mélanges et de fausses coupes. Beaucoup de classiques y passent et quelques faux mélanges moins courants. Mon préféré est le grey shuffle (également publié et beaucoup mieux détaillé dans PAST MIDNIGHT de Bengamin EARL) mais je dois bien avouer qu’il me reste encore beaucoup de travail.

4 – Puis on passe à une autre section intitulée « other tecniques » où sont présentés les techniques indispensables dans le jeu mémorisé. Successivement sont abordés : des techniques de prise de connaissance de cartes (du dessous – à l’effeuillage…) – la levée double – le culling – la donne en second (intéressant) – the turn over pass.

Ces 4 premiers chapitres couvrent 56 minutes et l’on passe ensuite aux routines qui ne sont pas dédiées à un chapelet spécifique.

5 – DELI OF THE DAY : Il s’agit d’une version de « progressive sandwich » Deux as sont sortis du jeu (mais on pourrait tout aussi prendre les deux jokers) puis un spectateur nomme une carte (pas de forçage). Les deux as sont introduits face en l’air dans le jeu qui lui est face en bas. L’un des as plutôt dans le premier ¼ du jeu le second dans le dernier quart. Le jeu est refermé et les deux as se regroupent avec une carte en leur centre, celle choisie initialement. L’avantage avec le jeu mémorisé est qu’il n’y a pas de carte gimmick ou de préparation initiale (si ce n’est évidemment que le jeu est dans son ordre mnémonique). Pour ceux qui ont donc toujours leur jeu en chapelet sous la main, on peut dire que cette version est « impromptue » mais elle n’a pas le même impact à mon sens que celles (non basées sur un jeu mémorisé) de Helder GUIMARAES (THE SCULTURE) ou de Pit HARTLING (STRANGE ATTRACTOR) où l’on a une étape intermédiaire qui montrent que les deux as (ou jokers) progressent vers le centre du jeu.

6 – THANKS FOR PLAYING : Une démonstration de triche basée sur la maîtrise de la SD (initiales en anglais). Le spectateur nomme une carte au hasard et l’on retourne les cartes unes à unes jusqu’à ce qu’il nous dise STOP. La carte suivante est bien évidemment la carte choisie initialement. Une OPEN PREDICTION en quelque sorte.

7 - RED HOT MEMO : Encore un classique (CHICAGO tour_d'entrée) – la première carte est signée, perdue dans le jeu. Une seconde carte est nommée par le spectateur et se trouve être la seule carte dont le dos est de couleur différente du reste du jeu. Cette carte est posée face en bas sur la table et se trouve être finalement la carte initialement signée par le spectateur. Honnêtement je ne suis pas très fan. Ce que rajoute le jeu mémorisé c’est donc que le spectateur nomme la carte qu’il souhaite et ce n’est pas le classique forçage par un mélange hindou, pour la seconde révélation.

8 – BARENAKED TRIUMPH : Une proposition très intéressante de « triumph » avec un reset instantané. Le spectateur nomme une carte de son choix. Puis on mélange une partie du jeu face en l’air et l’autre face en bas (mélange américain), le jeu est étalé en ruban sur la table et c’est le spectateur qui finit d’imbriquer les cartes les unes dans les autres. A la fin, vous vous en doutez, la seule carte à l’envers dans le jeu est celle librement nommée au départ par le spectateur. Les deux points forts à mon sens, c’est que les cartes sont réellement mélangées une partie face en l’air et l’autre face en bas par le spectateur et à la fin votre jeu reste dans son ordre mnémonique.

9 – THE TRICK TAHT CAN’T BE EXPLAINED : Le tour de DAI VERNON avec un jeu mémorisé.

10 – JAZZING : La carte nommée par un spectateur est retrouvée soit par un effet boomerang soit sous l’étui de carte ou toute autre production que vous souhaitez. Il s'agit avant tout d'un contrôle de carte à partir d'un jeu mémorisé.

Finalement ce premier DVD du coffret est intéressant pour ceux qui découvrent le jeu mémorisé avec une révision sur les mouvements de base et quelques faux mélanges. Si par contre vous avez déjà une bonne culture magique, il n’y a rien de transcendant. Toutes les routines peuvent facilement être remontées.

L’autre coté positif est l’utilisation d’un peu de technique dans les routines de jeu mémorisé (culling – levée double – donne en second…) ce qui change par exemple du travail d’ARONSON.

Les routines proposées sont donc pour l’essentiel des classiques adaptés au jeu mémorisé mais ce qui est assez redondant c’est que les 6 routines de ce DVD commencent toutes par « nommez-moi la carte de votre choix ».

Bref je suis assez réservé. J’ai été plus emballé par les routines de jeu mémorisé que j’ai récemment vues avec Simon ARONSON – Pit HARTLING – Darwin ORTIZ et les adaptations de cartes en mouvement (RAIN MAN de Vincent HEDAN ou UNFORGETTABLE de Pit HARTLINNG)

A titre personnel je retiendrai de ce DVD : DELI OF THE DAY et BARENAKED TRIUMPH. Il faudrait que je bosse la SD pour adapter THANKS FOR PLAYING.

Reste à explorer le second DVD mais je ne suis pas prêt à apprendre un nouveau « stack »…

FRANCK

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Publié le

Un conseil, regarde bien le second DVD. Contrairement à ce que le packaging te fait croire, quelques routines ne se font pas qu'avec le shadow stack.

"Pourquoi jouer tant de notes, alors qu'il suffit de jouer les plus belles ?" (Miles DAVIS).

Publié le
Un conseil, regarde bien le second DVD. Contrairement à ce que le packaging te fait croire, quelques routines ne se font pas qu'avec le shadow stack.

Merci Franck pour ton CR.

Une question : as-tu lu Mnemonica ?

En tout cas, si tu as le temps de résumer tes impressions sur le 2e DVD, ce sera super sympa ...

le rêve est une seconde vie.

Publié le

Effectivement Gulliver, j'ai bien MNEMONICA (d'autant plus qu'il s'agit du chapelet que j'ai appris). Livre très riche dans lequel il fait bon de se plonger de temps en temps.

Pour le second DVD, Jérôme avait raison, bon nombre de routines sont adaptables.

En fait, outre les propriétés spécifiques du SHADOW STACK, son originalité tient dans le fait que certaines cartes permettent de se repérer très rapidement dans le jeu.

Par ailleurs, les routines sont plutôt sympa.

En résumé, une bonne mine à idées ;)

FRANCK

  • 10 months plus tard...
Publié le

Si cela peut intéresser certains d'entre vous, je vous livre la suite de mon CR sur le double DVD de TOM CROSBIE.

Le second DVD (près de 2h30) est donc consacré au SHADOW STACK développé par TOM CROSBIE.

Le premier chapitre présente les particularités du SHADOW STACK mais je ne peux en dire plus sur un forum public… Disons que le jeu est divisé en différentes parties. Chaque partie étant dédiée à un type de routine particulier.

Voici les routines développées à partir de ce montage spécifique :

NE1

Deux cartes sont choisies par deux spectateurs. Le magicien devine la première en cherchant dans son jeu des cartes qui vont lui donner des indications : successivement il fait défiler les cartes de sa main gauche vers sa main droite et en retourne 3 qui sont celles de la même valeur que la première carte choisie. Mouvement de LAR……. pour replacer ces cartes face en bas et en étalant à nouveau le jeu, 3 nouvelles cartes apparaissent face en l’air, qui sont cette fois-ci les 3 cartes de la même valeur que la seconde carte choisie.

Il s’agit donc d’une version différente de « toutes pareilles » de TAMARIZ.

CRIAL FAWLTS

C’est une routine d’épellation, rien de plus à dire, si ce n’est que qu’il en existe des beaucoup plus abouties avec d’autres stacks.

SYNCHRNISATION

Il s’agit d’une routine de coïncidence entre le magicien et le spectateur.

Le magicien laisse tomber le jeu en cascade, jusqu’à ce que le spectateur l’arrête. Deux tas sont donc formés, l’un pour le spectateur et le second pour le magicien.

Le spectateur choisit le tas qu’il souhaite puis le magicien lui demande de choisir une valeur de carte : une dame.

Ensuite chacun en même temps on retourne les cartes de son propre paquet. On n’a aucune carte jumelle jusqu’à ce que l’on tombe sur les deux dames noires, puis quelques cartes plus loin sur les deux dames rouges.

ADAAN (Any Date at Any Number)

Le spectateur nomme un nombre au hasard, puis il révèle sa date d’anniversaire. Le magicien sort un agenda et vous l’aurez deviné la carte qui est référencée à sa date d’anniversaire correspond à la carte qui est au rang choisi initialement par le spectateur.

Cette routine renferme quelques astuces comme l’utilisation d’une carte de visite pour inscrire les données du spectateur. Cela permet de poser le calcul mathématique nécessaire à la routine… La structure même du SHADOW STACK facilite certaines actions qui deviennent rapides.

Sinon rien de nouveau dans la construction de l’agenda. C’est le même principe que celui décrit par Simon ARONSON dans HAPPY BIRTHDAY.

WAKING UP IN VEGAS

C’est un effet de jeu à histoire. Mon niveau en anglais ne m’autorise pas à comprendre l’histoire.

La fin est originale puisque les 20 dernières cartes sont distribuées en 4 donnes de poker pour révéler sur la dernière main une quinte flush royale.

Au passage, les faux mélanges de Tom CROSBIE dans cette routine, ne sont pas très convaincants.

Sachez que dans le livre « Anthologie Luke JERMAY - première partie » , vous avez tout un chapitre consacré à ce genre de routine.

SPELLMASTER

C’est un effet très fort.

Le spectateur nomme une carte.

Le magicien en épelant la carte fait 4 piles avec les 4 mots : LE CINQ DE CŒUR.

Le (première pile L+E) cinq (seconde pile) de (troisième pile) cœur (quatrième pile). En retournant la dernière carte de la quatrième pile, on a le cinq de cœur. Mais ce n’est pas tout.

En retournant les dernières cartes des 3 autres piles, on a les 3 autres 5 !

Bon cela ne marche pas pour toutes les valeurs, mais on a quand même 5 choix possibles (du 5 au 9). Par ailleurs, pour ce qui est de faire l’effet en français, évidemment on est mal…

FISHING WITH A PUMP DECK

Il s’agit d’une routine où le magicien devine la carte choisie par le spectateur, celui-ci n’ayant qu’effeuillé le jeu ou coupé pour regarder la carte de coupe et reconstitué le jeu.

Comme le titre l’indique, il s’agit d’aller à la pêche par pompage, mais la construction du SHADOW STACK facilite grandement le travail…

BEST ACE SCENARIO

C’est une routine de production d’as.

Seule la seconde production m’a intéressé dans la mesure où il s’agit d’un forçage psychologique mais grandement facilité par le montage du jeu.

RECALL

C’est le titre du DVD donc à priori la routine phare.

La routine est présentée est en 2 phases :

Phase 1, le spectateur nomme une carte et un nombre. Sans aucune coupe, le magicien compte le nombre de carte annoncé et tombe sur la carte nommée.

Première restriction : le choix du spectateur est restreint à un nombre compris entre 1 et 20.

Par ailleurs, le principe du tour est entre autre basé sur un « comptage optique ». Donc pas plus emballé que cela.

Phase 2 : Cette fois-ci le spectateur nomme un nombre mais compris entre 1 et 52 et il nomme une carte. Le magicien présente un portefeuille sur la table en annonçant qu’une prédiction se trouve à l’intérieur. Pas de chance, après comptage on ne tombe pas sur la bonne carte (le forçage psychologique dans la démonstration live n’a pas fonctionné !), par contre la carte au rang annoncé correspond à celle qui est sortie du portefeuille.

Vous l’aurez deviné, le portefeuille dispose d’un classeur et je n’en dirai pas plus…

Bon, je n’ai pas été emballé par cette routine. Par contre il faut reconnaitre que le principe est ingénieux. On va forcer des cartes qui sont disposées à des endroits stratégiques du jeu, ceci afin de pouvoir compter pratiquement tous les nombres annoncés par le spectateur grâce à différentes techniques de comptage et le cas échéant des LD, des DD… Donc joli travail de recherche qu’il convient de saluer, mais ce n’est pas ma tasse de thé.

PAC MAN

Si j’ai bien compris, il s’agit de l’explication du forçage psychologique de la phase 2 de la routine précédente, qui finalement a planté. Normalement le spectateur aurait du dire le 7 de trèfle (il a dit le 8 de trèfle). Cela étant, la routine PAC MAN n’ayant pas fonctionné, TOM CROSBIE a donc enchainé avec RECALL

EVERY DAY I’M SHUFFLING

Il s’agit d’une routine qui va déstructurer le jeu. On se propose de séparer les carreaux et les piques du reste du jeu.

Chaque couleur est prise à part dans l’ordre du stack. Par une série de mélanges différents, le magicien est capable de reconstituer la suite de l’as au roi sur les deux couleurs extraites du jeu. L’idée est donc de présenter au spectateur les différents types de mélange qu’un tricheur est capable de faire pour classer une couleur dans l’ordre.

Outre le fait que je n’ai pas été particulièrement emballé par cette routine, la procédure de mélange pour ramener les cartes dans une suite parfaite nécessite une bonne mémoire (mais bon, lorsque l’on a déjà mémorisé un stack…).

I WOULDN’T PLAY CARDS WITH ME

La classique démonstration de main de poker à la demande structurée en 3 étapes successives :

1 – Carte à la demande

2 – Donne de poker à la demande

3 – démonstration de tricherie. Le magicien donne dans la main du spectateur 5 cartes quelconques (chaque carte est au préalable montrée avant d’être retournée dans la main du spectateur). Lorsque ce dernier retourne les 5 cartes, il s’aperçoit que ce ne sont pas celles qu’il a vues mais une quinte flush royale.

Il est intéressant de suivre la partie explication au cours de laquelle TOM CROSBIE nous expose comment il a structuré la première moitié de son stack pour réaliser n’importe quelle donne de poker. Petite restriction, le nombre de joueur est toujours limité à deux.

En synthèse j’ai trouvé ce second DVD très intéressant non pas pour passer sur un autre stack (je suis sur MNEMONICA depuis plus d’un an après avoir éprouvé le C-PAP) mais pour comprendre la construction d’un chapelet, les choix et l’approche de TOM CROSBIE.

Cela participe à la culture du chapelet qu’il me paraît intéressant de développer (tout comme j’ai été enchanté de découvrir le livre ISIS). Qui plus est, il est toujours enrichissant de connaître d’autres types de routine, que l’on peut toujours tenter de « transcrire » dans son chapelet favori, voire de s’en inspirer pour développer ses propres routines.

A ce sujet, J’ai d’ailleurs trouvé plus intéressant les routines proposées dans le second DVD que dans le premier.

Enfin, dans le DVD 1 est inclus un pdf qui rappelle les points clés de la plupart des routines, et quelques idées de lecture (en dehors des sources pour les différentes routines).

Ce double DVD était donc une belle découverte et propose une vision complète (techniques routines…) de ce que l’on doit maîtriser et de ce qu’apporte cette arme souvent négligée qu'est le chapelet. Maintenant, conseiller ce stack pour un débutant, c’est passer à côté de toute la littérature qui a été développée autour des 2 références en la matière (le chapelet de TAMARIZ et celui d’ARONSON... sans oublier ISIS et le C-PAP).

FRANCK

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    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
    • Bonjour, Un peu plus haut en évoquant combien l''humanité" du personnage de Mortenn CHRISTIANSEN participe de la construction de son numéro, la citation de Derren BROWN que j'avais en tête est extraite de "Notes from a Fellow Traveller", page 416 :  
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