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Publié le (modifié)

TOURS ET DÉTOURS.

Spectacle d’Élisabeth AMATO

Théâtre des Mathurins

Si les magiciens veulent ancrer l’image de l’illusionniste en tant qu’artiste, c’est bien en montant sur les planches des théâtres qu’ils y parviendront. C’est sur cette voie qu’Élisabeth Amato nous propose, au fil conducteur de l’histoire de sa propre vie, un spectacle d’orientation plutôt intimiste ponctué d’effets magiques parfaitement maîtrisés. A l’opposé de certains qui appréhendent leurs représentations comme s’il s’agissait d’une véritable joute entre le magicien et le public, Elisabeth entraîne avec elle les spectateurs dans un rapport de confiance et de partage la rendant tout de suite extrêmement proche et sympathique. Cela entraîne du coup une certaine et appréciable docilité des nombreux « assistants » qui vont se succéder tout au long du spectacle, Élisabeth Amato aimant faire participer les spectateurs et jouer avec eux, mais sans jamais les faire tomber dans des humiliations faciles et autres blagues salaces auxquelles on assiste si souvent dans des contextes de type « cabaret ».

Amato a choisi de jouer la carte du théâtre plus que de la magie avec des moyens quasi minimalistes, un sac et quelques objets sur une table. Même la boule zombie est uniquement mimée tout en fredonnant une musique de Chaplin, et c’est finalement comme si l’on avait réellement assisté à l’effet tant les gestes caractéristiques de cette illusion imprègnent notre mémoire. Le spectacle regorge en outre de lines subtiles qui s’adressent parfois uniquement à l’auditeur attentif : « Contempler en soi ? Pas facile quand on a peur du vide ».

Durant ce one-woman-show, Elisabeth Amato s’adresse à différents spectateurs en les appelant par leurs prénoms ou leurs initiales, ce qui n’est pas sans jeter un trouble sur ses réelles capacités de perceptions extrasensorielles, et qui ajoute encore à son charme naturel. La performance est encore accentuée par l’absence de musique qui, comme on le sait, constitue en général une part énorme dans l’émotion qui ressort d’un numéro : Amato ne joue pas la carte de la facilité et travaille sans filet, puisque tous ses effets sont présentés sans habillage musical, ce qui dénote un courage de la scène finalement assez rare. Combien de numéros magiques tiendraient encore le coup si on leur enlevait la musique qui les accompagne ?

Pour ce qui est des effets magiques, il s’agit de classiques mis en situation, mais il ne serait pas surprenant que même les magiciens avertis y réfléchissent à deux fois avant d’affirmer avoir percé le secret de tous les tours présentés, je pense notamment à sa version des « rouges et des noirs » avec un paquet de cartes mélangées par un spectateur… Amato n’échappe pourtant pas à l’anti-climax inhérent à l’effet des bagues empruntées qui s’enclavent pour former une chaînette : bien qu’elle ait un texte durant tout le temps du « désenclavement », il n’empêche que cette partie où les bagues sont libérées constitue toujours un moment plus faible que l’enclavement qui précède. De plus, les gens au fond de la salle qui discernent mal les bagues sur scène pensent qu’il ne s’agit pas des bagues empruntées…

Un autre effet mériterait également d’être présenté de façon un peu moins confuse, celui où deux spectateurs vont éliminer deux enveloppes parmi trois et vont se voir offrir le contenu de la seule qui ne contient pas d’espèces sonnantes et trébuchantes. Pour autant que j’aie pu en juger par les réactions autour de moi, la sélection paraissait douteuse : les enveloppes étaient-elles numérotées ? En tout état de cause, on ne le voyait pas du fond de la salle qui est pourtant petite.

Une dernière remarque porte sur un moment où Elisabeth nous donne un certains nombres de clés pour comprendre l’aspect symbolique des chiffres, et nous dit que « 4 » est le nombre de pieds nécessaires pour faire tenir un tabouret (ou une table), ce qui est physiquement faux, puisque le nombre de pieds indispensables est de seulement « trois » (voire d'un seul, mais alors très large !). Je n’aurais pas relevé cela dans le cadre d’une phrase improvisée au cours d’une discussion, mais je pense qu’il est utile de le signaler pour un texte « écrit » dans lequel Michel Vuillermoz a tenté de « gommer le mot de trop », ce qui est pour le reste un objectif plutôt réussit .

Mais ces détails n’affectent en rien la qualité générale de cette pièce. Plus d’une heure de spectacle volontairement sobre en effets spéciaux, mais contenant quand même plus de 22 tours de magies (allez voir la pièce pour savoir pourquoi 22), avec des digressions sur le fonctionnement du cerveau droit (je me suis moi-même penché sur le sujet à une époque, notamment par le biais de Betty Edwards et de sa méthode efficace pour dessiner grâce au mode D), et finalement pas mal d’effets de mentalisme qui en d’autres temps (et comme le précise le sous-titre du spectacle) auraient certainement conduit notre « sorcière bien aimée » (traduction libre de « Amato »…) au bûcher….

Élisabeth nous explique que le premier arcane majeur des tarots est le bateleur (le magicien…) mais qu’il ne constitue que la première étape d’un chemin à parcourir car « il ne faut pas rester dans l’illusion ». Dommage !

Ah oui, j’oubliais : si le spectacle ne manque pas de magie, il ne manque pas non plus d’humour. À voir absolument.

Christian GIRARD

Modifié par Christian GIRARD
  • J'aime 1
  • 11 months plus tard...
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Publié le

Je confirme les dires de Christian!

Je précise que c'est un spectacle qui plaira aussi tout particulièrement aux femmes de magiciens les plus blasées! [Clin d'oeil]

Sinon pour ceux qui ont déjà vu son précédent spectacle "Carte blanche"... hé bien, c'est le même!

  • 4 weeks plus tard...
Publié le

Christian a superbement bien décrit le spectacle d'Elisabeth Amato.

Elle travaille sans filet, directement devant le public, sans manches, sans cape, sans table ni servante devant elle pour cacher quoi que ce soit.

C'est un spectacle magnifiquement bien maîtrisé, un texte très précis, par exemple le mot "miracle" dans une phrase anodine mais qui arrive juste au moment où elle retire, intact, de sa main, le papier à cigarette qu'elle venait juste de déchirer en quatre. :-)

Effet simple et intriguant, aussi, le sable qui coule indéfiniment (ou presque ! :-)) de sa main, vers la fin.

Eh non, Gabriel, ce n'est pas le même spectacle que le premier ! :-)

J'ai vu les deux et , si la base est la même, elle a introduit, dans celui-ci, des nouveautés, celles dont je viens de parler, par exemple, et elle a notablement raccouci "les rouges et les noires".

Même si nous connaissons, nous (c'est normal ! :-)), la plupart des routines, (pas toutes, pas toutes ! du moins en ce qui me concerne :-)) l'impact sur le public est excellent et elle obtient un succès magistralement mérité.

Ce spectacle est, pour moi, un exemple, dans sa maîtrise et son apparente simplicité de présentation.

Il faut aller l'applaudir.

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !

stop-faute.jpg

Publié le

Ce spectacle est une merveille, il y a tout dedans, humour poesie, ...

A ne vraiment pas rater. Pour magicien ou non ce spectacle ravira petits et grands.

Enfin en tout cas quand je suis sortis les autres spectateurs étaient conquis !

[ 30. Décembre 2003, 14:40: Message édité par : Juliendarnois ]

Publié le

Bonjour tout le monde

ce spectacle m'interesse particulierement surtout qu'il a le concept du spectacle que j'aimerais presenter

j'en ai deja presente quelques uns, pour des fetes de fin d'annee scolaire pour des enfants, ou dans des galas, je presentais quelques effets pendant la soiree

en ce moment j'ai en projet de monter un spectacle de cabaret, du meme style que celui d'Elisabeth AMATO, je parle des effets presentes, et je me demandais comment elle faisait pour ses tours de "close up", comme les rouges et les noirs, est ce qu'elle transmets en direct sur ecran geant pour que ce soit percu par tout le monde ? et quel etait le nombre de spectateurs, pour rester visible par tous, j'ai lu dans le compte rendu qu'elle avait presente l'effet du paquet dechire reconstitué, n'est ce pas un effet de close up ? comment a t'elle pu le presenter sur un theatre dans les conditions de la scene

j'aurais bien aime voir ca moi meme, mais comme je suis au maroc, ce sera pas evident

merci d'avance pour tous vos conseils qui me seront tres precieux

Bonne annee (magique) 2004 a tous et que Roy remarche en 2004

SJ ~~

  • Thomas changed the title to Tours et Détours d’Élisabeth AMATO

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    • Un instrument assez Inclassable :  https://www.instagram.com/reel/DRRrGZDkkC6/?igsh=YzVtYWYxcW9hMnhr
    • Quand deux grands magiciens s'associent pour faire un chocolat, ça ne peut être que bon : (Wolfgang MÖSER & David ROTH) Vous trouverez ces tablettes chez ALDI et...oui, je le trouve vraiment bon. A déguster avec modération devant un dvd de l'un de ses "créateurs".
    • Autre détail : si tu confies le briquet à un spectateur et garde donc les aimants entre pouce et index, tu vas sans doute me demander comment je les remet sur le briquet pour la table suivante (en se plaçant dans la situation ou, comme moi, tu vas de table en table). Il faut que je précise que jusqu'à présent j'utilise un porte-monnaie avec des petits morceaux de papier flash dedans et un mouchoir en papier. Ce porte-monnaie est initialement dans ma poche extérieure gauche de veste avec le boulon dedans et les morceaux de papier flash (rectangulaires, à peine plus longs que le boulon et une position debout/couchée alternée, à angles droits les uns par rapport aux autres si vous préférez). Le mouchoir en papier est dans ma pochette (c'est le nom de la petite poche extérieure, de face, sur une veste). Le briquet équipé de ses aimants est dans la poche à briquet (c'est la poche intérieure gauche, en bas d'une veste qui s'appelle ainsi). 1ère table : je sors le porte-monnaie que je pose sur la table ou dans la main d'un spectateur e lui disant "résistez à l'envie de voir tout de suite ce qu'il y a dedans, je vais vous le montrer dans 30s" puis le briquet. Je fais cela pour éviter tout contact malencontreux entre le porte-monnaie et le briquet. Je demande au spectateur d'ouvrir le porte monnaie vers moi pour garder le mystère jusqu'au bout, je prend le boulon et un morceau de papier flash avec ma main gauche (j'arrive à en prendre un seul grâce au positionnement alterné des morceaux rectangulaires "allongés/debout"). Le boulon doit être dissimulé derrière le morceau de papier et le bout des doigts gauches et j'allume tout de suite le briquet (le bruit de la molette ou du piezo et la flamme attirent l'attention vers le briquet). J'enflamme et fait apparaître le boulon. Je présente la routine du boulon dont l'écrou se dévisse seul avec l'idée de Gaëtan BLOOM d'utiliser le briquet. Là : soit je remet le boulon dans le porte-monnaie et je range tout comme au départ pour la table suivante, soit un spectateur veut essayer d'allumer le briquet près du boulon. Je lui donne. Je récupère les aimants entre pouce et index comme je l'ai décrit dans mon message précédent et je prend le mouchoir en papier que j'ai dans ma pochette entre pouce et index droits (qui ont déjà les aimants) car le meilleur moyen d'avoir une position des doigts naturelle, justifiée est de tenir un objet. Lorsque le spectateur a terminé son essaie, le boulon a noirci un peu donc je lui tend le mouchoir pour qu'il me l'essuie et lui demande de me redonner le briquet. Là, vous l'aurez compris, je conserve les aimants comme avec le briquet lorsqu'il prend le mouchoir en papier et je reprend le briquet en replaçant les aimants dessus et hop, direct dans la poche à briquet. J'attends qu'il m'essuie bien le noir sur boulon (je plaisante un peu là dessus) et lui demande de mettre l'écrou à mi-chemin dessus (je l'embête un peu en lui disant "encore 2 tours et demi" ou je ne dis rien et en récupérant les spectateurs je dis "encore un tour ?"; Après leur "oui" je fais de manière exagérée un tour de plus à l'écrou sur la vis puis je leur dis "nan, vraiment, je vous montre encore un mystère rigolo...et là je sors les rondelles avec le trou que l'on fait voyager ou le clou qui se tord ou le stylo qui se tord, etc...ça dépend de mon envie du moment). Evidemment je range le boulon dans le porte-monnaie et c'est reparti...pour un tour ! Je précise aussi que lorsque je dis "pour la table suivante", en fait je parle non pas de la table que je vais aborder après mais de celle encore après car en table à table, j'ai deux enchaînements de 3 routines chacun et j'alterne une table sur deux. Un des enchaînement occupe mes poches gauches (intérieures et extérieures) et l'autre mes poches droites. Ainsi les spectateurs d'une table ne voient pas ou plus difficilement ce qui les attend. Deux tables voisines n'auront pas le même "numéro" et comme je dis souvent, le premier plaisir d'un spectateur par rapport à la magie, c'est de voir le numéro mais le second (et quelque part encore plus important) est de le raconter à des personnes qui ne l'ont pas vu le lendemain dans la famille, au boulot ou autre. Et là, entre tables, il n'est pas rare qu'ils échangent en disant "ils vous a fait le coup du...?" ou "t'as vu le tour avec ....?". Bien entendu, il n'est pas rare qu'une table me demande à voir un effet dont un voisin de la table d'à côté lui a parlé ou qu'il a entrevu de loin. Dans ce cas, selon le cas, je refais le tour en question ou un autre du même tonneau. Attention : sur certaines vestes, la poche à briquet et au même niveau que la poche extérieure gauche. Dans ce cas, l'aimant peut être trop près du boulon et l'activer malencontreusement. Dans mes vestes, la poche le fond de la poche à briquet est toujours plus bas que celui de ma poche extérieure gauche de veste et le porte-monnaie n'est pas gros mais assez rigide et épais (ce qui limite encore le risque et évite que le spectateur à qui je le confie sente le boulon ou en tout cas une chose dure au travers du cuir). Chaque détail compte pour moi. C'est au fil du temps que je trouve chacun de ces détails pour les routines que je présente mais ça, ce n'est pas un mystère, c'est évident. On s'écarte un peu des billets de Finn Jon alors pour "rattacher le wagon", je dirais que je n'ai jamais testé sa version des billets. Je trouve qu'elle n'est pas adaptée pour le table en table mais que c'est la plus nette pour la scène ou le salon (car les transformations sont à vue et douces, sans accoups et sans pliage des billets).
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