Ce tour de Teller, c'est de la scène, et sur scène il y a plein de tours sans paroles : femme coupée, lévitation, etc.
Bien sûr, sur scène contrairement au close-up, on peut meubler le silence avec de la musique. Mais ce qui compte c'est que l'effet se suffit à lui-même.
Par contre en cartomagie il n'y a pas des tonnes d'effets faisables sans explication.
Quand par hasard je me retrouve dans le rôle du spectateur, il m'arrive souvent de pester contre le "long bla-bla" du magicien, préalable à son effet. Ce n'est pas vraiment une critique, car je sais bien qu'il faut expliquer ce qu'il va se passer, mais à chaque fois ça m'interpelle au sujet de mes prestations.
Surtout quand je compare à d'autres formes d'art, par exemple la musique, le trapèze, etc, il est clair que eux n'ont pas besoin de paroles explicatives.
Alors quand je sais que j'ai 15 secondes pour accrocher un spectateur avant qu'il ne me zappe, il m'arrive de regretter de ne pas être plutôt jongleur.
A part ça, j'ai depuis des années l'envie de faire de la magie en musique, mais vraiment "calquée" (ou liée si on veut) sur la musique (je ne parle pas d'ambiance musicale). Et mon plus grand regret dans ma vie c'est de ne jamais avoir été concrètement plus loin que cette envie.
Mais ton post m'a rappelé une longue conversation que j'avais eu avec des potes, au sujet de la possibilité de faire de la magie muette pour pallier aux bégaiements des timides, au bruit de fond parfois phénoménal, et aux étrangers qui ne comprennent rien à ce qu'on raconte.
D'où l'intérêt des routines sans paroles !