Peut être ai-je mal compris le message, mais a t on besoin d une scene de spectacle pour se sentir artiste?
L'artiste n'est il pas justement celui qui, sur une scène de spectacle comme au bar du coin est capable de partager, de faire vivre un moment de bonheur, de poésie, pendant lequel le temps nest plus objet de la consommation comme il en est le sujet, pendant lequel les frontières se brisent, pendant lequel les yeux d'enfants s eveillent? j'irai même plus loin en disant que la scène dans son essence distingue, sépare du publique (et du public aussi d'ailleurs) alors que la magie est, selon moi, un art des plus fédérateurs. Heureusement des artistes arrivent à dépasser cette barrière physique mais surtout morale afin de donner acces au monde qu'ils veulent créer. Mais en général ces gens là, sont aussi ceux qui arrivent, même dans un bar, à transmettre l'émotion qu'ils transmettraient sur scène. En bref, être artiste, ça ne se commande pas selon la situation, on l'est ou on ne l'est pas mais heureusement, force est de constater que l'on peut le devenir...
Pour apporter ma contribution au post proprement dit : je pense que la "mercantisation" de la magie nest pas le plus gros drame dans l affaire puisque de deux choses l'une : cela est source de création, chaque créateur voulant impressionner la concurrence ; C'est aussi une manière de se debarasser des "magiciens d'un jour" qui comme dit dans les messages précédents, ne veulent qu'épater la galerie au bureau.
Le premier drame associé (toujours selon moi) : le spectateur en tappant magie sur Internet voit en premier lien que la magie "se vend" : facile d'être magicien en fait! Et inconsciemment, même avec la plus grande volonté du monde, vous narriverez plus, vous artiste, à transmettre (même avec votre plus beau numéro) l'émotion voulue, les sensations desirees.
Plus loin encore, mais tout ceci a déjà été dit et redit bien sûr, avec la consommation et non plus simplement celle de tours de magie, l'oeil du spectateur lambda n'est plus impressionné puisque tout lui est donné (télé, Internet, etc). Ainsi ce dernier est comme un estomac insassiable qui ne s'étonne même plus et ne peut plus s'étonner. Qui n'a jamais eu la reflexion suivante : c'est vraiment super ce que vous faites MAIS avez vous à la télé Dynamo (ou Criss Angel pour les plus renseignés) ? C'est vraiment fort ce qu'ils font ! On se rend donc bien compte que l'oeil a acquis l'information, l'a traité, n'a même pas communiqué l'information au cerveau qu'il y avait quelque chose à vivre, à comprendre, mais qu'il fallait surtout retenir, emmagasiner, stocker avarement pour pouvoir par la suite comparer. Ainsi, aujourd'hui, on se crée nos stocks d'expériences réelles qui en fait n'en sont pas réellement puisqu'elles ne sont pas réellement intériorisée. Enfin bon, je pense que mes délires n'interessent pas grand monde : trêve.
On peut donc sentir (oui force de constater qu'il est difficile de l'exprimer par des mots, on peut esayer d'appréhender le phénomène...) la frontière entre l'artiste et le consommateur de gimmick : le premier s'efforcera de vaincre ces barrières psychologiques car ce quil transmet est bien plus pur qu'un simple objet de consommation, le deuxième ne se soucie même pas du problème car lui même ne se sent pas trompé par ses sens.
Jérôme