Une Française réclamée par la justice pour escroquerie aux "fromages magiques"
SANTIAGO (AFP) - La justice chilienne a demandé mardi l'extradition de "Madame Gil", alias Gilberte van Erpe,
une chef d'entreprise française, accusée d'une gigantesque escroquerie aux "petits fromages magiques".
La huitième chambre de la Cour d'appel de Santiago
a approuvé à l'unanimité l'ouverture de démarches
à travers le ministère des Affaires étrangères
pour que Mme van Erpe soit arrêtée
et déférée devant la justice chilienne (...)
(...) Elle est liée à la société chilienne Fermex,
dont les deux plus hauts dirigeants ont été arrêtés
le 18 juillet pour l'affaire des "petits fromages magiques" qui compte plus de 6.000 victimes au Chili (...)
Tout a commencé quand, en mars 2005,
la firme Fermex s'est mise à vendre, à 460 dollars l'unité,
des sachets contenant une mystérieuse poudre (des bactéries sous forme cristallisée) qui, *
mélangée à du lait, se convertissait en deux semaines en un "petit fromage", baptisé ainsi
par les acheteurs enthousiastes.
Le produit en résultant était vendu à Fermex
qui devait l'envoyer en France pour la fabrication
de cosmétiques. En deux mois, l'acheteur
qui devait se procurer un sachet par semaine était censé récupérer et faire prospérer
son investissement initial. Il multipliait ses gains s'il réussissait à convaincre
des amis de se joindre à ce petit "business".
Le problème c'est que des dizaines de personnes
se sont prises au jeu, certaines abandonnant
leur travail, y consacrant toutes leurs économies
ou souscrivant de gros emprunts pour acheter
les sachets "magiques" (...)
Dans le village de Coltauco, à 120 kms
au sud de Santiago, 600 familles dont la directrice
de l'école et le propriétaire de la principale auberge, sont tombées dans le piège (...)
(...) Quand les paiements de Fermex
à ses fabricants artisanaux de "petits fromages"
ont cessé et le pot aux roses a été découvert,
les dirigeants de la firme Victor Mella et Fernando Jara ont été arrêtés et la justice a ordonné
la détention de Mme Van Erpe
dont toute trace avait disparu (...)
"Il s'agit d'une des plus grandes escroqueries
de l'histoire du Chili", a estimé l'avocat Raul Meza,
qui représente 500 "pigeons". "