(a) La vérité est l'attribut de ce qui est vrai. Aristote est considéré comme le fondateur de ce que l'on nomme, depuis Alfred Tarski , la conception sémantique de la vérité et de l'erreur :
- <<Dire de ce qui est qu'il est, ou de ce qui n'est pas qu'il n'est pas, c'est dire vrai ; dire de ce qui n'est pas qu'il est ou de ce qui est qu'il n'ets pas, c'est dir faux. (Aristote)>>.
(b) Cete notion n'a de sens qu'à l'intérieur de chacune des Mathématiques. Et ce qui est vrai dans l'une d'elles pourra être faux dans d'autres. En dehors, la vérite est l'illusion de la possibilité d'une connaissance totale à laquelle donne accès lz découverte de l'ignorance et celle du mensonge. En supprimant l'ignorance et le mensonge, on accéderai tà la vérité sur la réalite.
© Paradoxe apparent. "A la vérité, il n'y a pas de vérité". A la vérité (sens <b>, à la suite d'un processus de découverte), on s'aperçoit qu'il n'y a pas de vérité (sens <a>, qui serait déjà là, dans une adéquation de la pensée avec la matière).
(d) Il n'y a pas de vérité absolue. <<Il n'y a qu'une vérité absolu e, c'est qu'il n'y a pas de vérité absolue (Jules Lagneau, cité par son élève, Alain ou Emile Chartier)>>. Pourtant il existe une réalité unique. Mais elle n'est pas directement connaissable ni formulable. Le message q ui saurait exprimer la vérite absolue de l'Univers aurait probablement une dimension comparable à celle de l'Univers. Le temps nécessaire pour le lire et l'assimile r ne serait pas à l'échelle de la vie humaine. Et il faudrait bien vivre, dans l'approximation ou dans l'erreur, en attendant.
(e) La philosophie de la connaissance distinngue la vérité logique, la cohérence du discours, l'absence de contradictions ; de la vérité matérielle ou de la pertinence scientifique, le fait qu'un énoncé ait été expérimentalement établi ou vérifié.
(f) La vérité logique ou formelle exprime l'accord de la pensée avec elle-même (la cohérence), la vérité matérielle l'accord de la pensee avec les choses (la pertinence). Tandis que les idéalistes ramènent volontiers la vérité matérielle à la seule vérité formelle, les réalistes rappelllent que plusieurs systèmes de pensée, cohérents en eux-mêmes, peuvent être incompatibles entre eux.
(g) Pour choisir entre eux, la pensée doit se référer à une réalité extérieure à elle-même (une réalité indépendante ou un référent lointain). Il ne peut donc pas y avoir de vérité matérielle au niveau des principes généraux .Les critères de la pertinence seront particuliers à chaque domaine. D'où le retour de la particularité préalablement réduite par l'abstraction comme exclusion. Et d'où la nécessité de plusieurs représentations toutes cohérentes mais construites avec les divers points de vue possibles.
(h) Aujourd'hui, après la multiplication des disciplines scientifiques, de leurs objets et de leurs méthodes, c'est l'ensemble du cadre théorique et de son instrumentation qui est astreint à la réfutabilité. Il est soumis à la réfutation de ses conjectures.
(i) Par une inévitable récursivité des questions, c'est l'ensemble de la science, y compris la linguistique et la sémantique, qui participe à sa propre critique.
(j) Il n'y a donc pas de Critère de la vérité, contrairement à l'argument d'autorité du dogmatisme.
(k) Psychanalyse historique. La croyance en une vérité, rapidement accessible, est certainement ce qui séparait Georg Groddeck, médecin allemand, des "croyants" qui entouraient Sigmund Freud. Groddeck avait une vision chaotique du Ça. Il se méfiait des théories trop cohérentes des "savants à lunettes".
- <<Vous le voyez, pour peu que je m'en donne la peine, je suis capable de trouver de passables raisons à mes erreurs. Mais je répugne à ce genre de procédé. Je m'octroie le droit de me tromper, quand ce ne serait que parce que je tiens la vérité et la réalité pour des biens douteux. (Georg Groddeck, Le livre du Ça, page 268)>>.
- <<Soyons catégoriques, il ne s'agit pas dans l'anamnèse psychanalytique de réalité, mais de vérité (Jacques Lacan, "Fonction et champ de la parole et du langage", in "Ecrits")>>.
(l) Une des raisons pour lesquelles la Science a une chance de progresser, entre la Religion et la Politique, c'est que les illusions qu'elle traque (y compris les siennes) sont, par bonheur, incompatibles entre elles. La vérité est toujours bonne à dire, mais cette diction est un acte courageux.
mais bon pourquoi s prendre la tête!........