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Publié le (modifié)

En bon illusionniste avignonnais que je suis, je suis allé voir les collègues et je me suis bien régalé... En cette fin de festival, il est temps de faire un petit CR !

Jean-Luc Bertrand dans MAGIC BOX aux Béliers : 

Ce spectacle mis en scène par Arthur Jugnot a ouvert mon festival d'Avignon Off 2017. J'ai été très agréablement surpris par l'efficacité de la mise en scène et du décor. Le rideau s'ouvre sur un grand espace aux murs de briques noires avec, au centre de la scène, un gros ballons de baudruche rouge en suspension. Il éclate dans un éclair de lumière et Jean-Luc Bertrand fait son apparition. Tout tourne ensuite autour d'une mystérieuse boite dont il sort, à la demande, un nombre incalculable de choses ! JLB n'est pas seul en scène, son assistant (un peu particulier :) ) y est extraordinaire aussi (surprise pour ceux qui n'ont pas vu le spectacle). MAGIX BOX est donc un spectacle de mentalisme fort bien mené, au rythme soutenu et à la mise en scène millimétrée donc on tirera d'éblouissantes leçons. Mon seul petit bémol réside dans l'utilisation presque évidente du pré-show. Dans des conditions normales (hors festival OFF) cela doit passer inaperçu. Mais pendant le festival, cela reste relativement visible car les spectateurs sont abordés alors qu'ils font la queue à l'extérieur, serrés les uns contre les autres. Le rapprochement avec les participants aux expériences de transmission de pensées me semble du coup presque évident. Certains spectateurs en faisaient d'ailleurs la réflexion en sortant de la salle. Cependant, dans son ensemble le spectacle était très bon. L'artiste est très sympathique et les effets sont fort bien exécutés. Un très bon moment en somme.

·         Jean-Michel Lupin dans SUR LES TRACES D’ARSENE LUPIN au Laurette :

L’idée de départ est bonne : partir à la recherche du plus beau des trésors d’Arsène Lupin. Une quête où le spectateur est amené à participer à nombre d’effets de mentalisme afin de découvrir, dans une ultime révélation, le plus précieux des biens… Les tours proposés sont intéressants bien que parfois un peu basique pour les initiés mais à écouter les réactions du public, c’est indéniable, ils font le job. Combien de fois l’avons-nous déjà dit ? L’impact de l’effet prime sur la technique. Cependant, l’écriture du spectacle manque un peu de cohérence (on parle d’Arsène tantôt comme un personnage, tantôt comme s’il avait vraiment existé) et de rythme. Le point à travailler pour l’artiste serait, selon moi, de revoir ses transitions. Le spectacle bien qu’intéressant dans son propos, me laisse le souvenir d’un déballage pur et simple d’effets de mentalisme. On gardera néanmoins en mémoire la qualité du matériel utilisé : de jolis coffrets de bois, de belles ardoises spirites, un très beau puzzle de la Joconde… L’ambiance musicale est également un point fort. En résumé, on sent la passion de l’illusionniste pour le monde du plus grand des voleurs. Quelques modifications seraient donc nécessaires afin qu’on y croit juste un peu plus.

·         François Martinez dans MENTEUR ? au Carnot :

Je ne vais pas garder ce secret plus longtemps : des trois spectacles d’illusionnisme auxquels j’ai assisté, c’est de loin le meilleur. C’est sans doute celui où l’osmose entre le propos et les effets est la plus efficace. François Martinez nous propose un ONE MAN magico-comique fort bien mené. L’artiste est hyper sympathique, bon improvisateur et possède une aisance scénique naturelle. Certes, des 3 spectacles que j’ai vu, ce n’est pas celui aux plus gros moyens, mais c’est le plus percutant ! Du rythme, il y en a indéniablement, ce n’est pas la peine d’en parler tant c’est évident. Des effets originaux ou peu connus aussi. Même pour les initiés, le spectacle possède quelques petites pépites bien senties. Et surtout on rit… On rit volontiers car là où certains magiciens comiques tombent dans la vanne lourde et attendue, François Martinez reste toujours d’une bienveillance absolue pour ses partenaires du jour en riant davantage de lui-même que d’eux. Au Carnot, le spectacle ma parait un peu étriqué, mais sur une scène plus grande, il prendra toute son ampleur ! En résumé, pour une création OFF2017, c’est un sans-faute ! Bravo l’artiste !

 

J’aurai voulu voir ZACK ET STAN au PARIS mais après un couac de réservation de la part du théâtre et en raison de mon programme bien chargé je n’ai pas pu les reprogrammer. De même, l'envie de voir LES ILLUSIONISTES dans PUZZLING ne l'a pas emporté sur mon boycott du lieu dans lequel ils passent, qui n'est autre qu'une usine à fric qui pompe les compagnies qui y sont programmées et qui tue les autres spectacles et théâtres en siphonnant à grands coups de com. bien agressive une grosse partie des spectateurs. L'esprit du OFF ce n'est absolument pas ça... Et bien que déjà très présente un peu partout (surtout pour les lieux) la dimension mercantile de l'affaire n'a pas sa place dans l'ADN de ce festival.

Je terminerai cette critique par un message sur les spectacles de la compagnie "Sens en Eveil" et de Sébastien Delsaut. J’ai pu voir l’année dernière MES TOURS DU MONDE et, or festival, LA FANTASTIQUE BOUTIQUE DE MONSIEUR GUSS. Les spectacles de cette compagnie sont de véritables réussites ! Les décors sont fabuleux, l’interprétation juste et efficace et les tours s’inscrivent à merveille dans la narration. Un vrai plaisir même pour les adultes qui ne manqueront pas de laisser s’éveiller leur âme d’enfant. Bravo à eux aussi !

Voilà, pour les quelques spectacles de magie vu cette année. J’aurai aimé en faire plus mais après 20 spectacles (toutes disciplines confondues) en 2 semaines, je dois moi aussi me reposer ! Le OFF 2017 se termine dimanche soir mais on attend déjà impatiemment son retour en 2018 !

Modifié par Olivier Slivers
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Publié le

Carrément mérité mon Baboun, vos spectacles sont géniaux, ce n'est pas par hasard que c'est plein, Juliette nous en parle encore.

Merci encore pour ces grands moments de rêve, de rire et d'évasion.

J'ai reposté sur billetreduc mais ils ne le prennent pas en compte, mystère !

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Publié le

Pour ma part, je suis allé voir "Tricheur" de Maurice Douda avec un groupe de 20 ados. Tout le monde a bien apprécié et moi avec! Tout particulièrement le petit bonneteau du début. Un très bon moment, big up Momo!

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    • Bonjour, Plus frappant peut-être était surtout l'hommage final à René LAVAND, et ses trois boulettes de mie de pain dans la tasse, exécuté ici à quatre mains...ou plutôt à deux mains sur quatre - Rubi FEREZ étant la main droite et Fernando NADAL la gauche ; et sans récitation de poème non plus mais en musique. Le duo FEREZ-NADAL fonctionne ceci dit à l'opposé de celui de Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ - si je m'en réfère à leurs apparitions dans la série Magia Potagia. *** Pour Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ la dramaturgie du numéro se nouait généralement sur une mise en compétition entre eux, se lançant des défis mutuellement, essayant de surpasser l'autre ; ou, parfois, le fantasque et farceur Juan TAMARIZ tendant un "piège" dans le dos de l'élégant et suave  Pepe CARROLL -modifiant par exemple avec un clin d’œil au public l'ordre de certaines cartes, ou mélangeant carrément le paquet à son insu. Mais immanquablement Pepe CARROL retombait sur ses pieds, comme si de rien n'était, l'embuche tendue par J.TAMARIZ effacée par magie... Dans ce dispositif-ci,  l'intérêt est que ce conflit narratif "extérieur" entre les deux magiciens agit à la manière d'une couverture pour leur collusion secrète bien réelle : le mélange de l'un destiné à compliquer la tâche de l'autre - récit apparent- a en réalité bien l'objectif par exemple d’amener secrètement l'arrangement voulu sur le dessus du paquet, arrangement qui permettra justement au second magicien de "briller" en dépit de l’apparente traitrise du mélange du paquet par le premier ( voir l'introduction du classique  "Magic and Showmanship" de H.NELMS pour un autre exemple de  conflit narratif apparent  comme couverture du modus operandi réel de l'effet, par complicité secrète entre les deux adversaires déclarés du récit). *** Le duo FEREZ-NADAL, lui, est soudé pour produire l'effet magique, soudé littéralement bien souvent, épaule contre épaule. La séquence intermédiaire du numéro à une main chacun sur la guitare, et à une main chacun sur la table pour y produire l'effet magique, illustre cette complète coopération. S'il y a bien une dynamique de (léger) conflit entre les deux personnages elle n'est pas sur la table mais sur leurs visages avec deux leitmotiv : les lunettes de Fernando ne cesse de lui glisser sur le bout du nez et c'est Rubi qui les lui remonte en place. Ce simple geste pose les deux personnages : Fernando est le "sérieux" du duo, soucieux des apparences, et Rubi est l’affectueux, le bienveillant. Fernando, par souci des convenances, ne cesse d'arracher un cure-dent d’entre les dents de Rubi, et le cure-dent malicieusement fait perpétuellement sa réapparition dans la bouche de Rubi. Mais aucune provocation de l'un par rapport à l'autre ici, non, c’est juste que Rubi est l'enfantin des deux -et son cure-dent, et bien, il ne peut juste pas s'en empêcher c'est tout. Avec son visage ovale illuminé de son franc sourire, ou même lorsqu'il fait fait son mystérieux - tel un petit enfant qui aurait caché un objet dans sa main et nous lancerait "Devine !"-, Rubi FEREZ a un charisme tel qu'il désamorce instantanément tout bras de fer magicien-public quant au secret : la magie advient, tout simplement. *** À noter qu'il y avait un autre duo en compétition de micro-magie, les suisses Omini et Nico qui ont vendredi matin fait l'ouverture de la 3e et dernière session de la compétition close-up/magie de salon, avec un numéro extrêmement soigné, bien construit, où des balles éponges vertes sont des virus qui se multiplient et infectent un des magiciens : bâtonnets de test dans la narine, thermomètre, masque sanitaire, tous les accessoires employés sont parfaitement justifiés, la progression dramatique comme la maladie passe de l'un à l'autre très claire. Le thème choisi qui ne rappelle  guère de bons souvenirs à quiconque les a-t-il desservi ? Sans doute, mais plus globalement il parait assez net que ce jury était sur une ligne "la magie avant tout", et s'est montré globalement très peu sensible à toute mise en contexte narrative de la magie* du moins c'est comme cela que je le perçois (seul au palmarès Starman et son numéro de dépressif après une rupture amoureuse peut être vu comme une légère exception)  (je m'en vais relire à ce sujet la section de L'Arc en Ciel Magique où J.TAMARIZ analyse longuement le mélange magie et narration). *C'est cette même ligne très arrêtée du jury qui a sans doute, comme pour Omini et Nico, compliqué la tâche aux numéros de Air One, Bertrand MORA et Robin DEVILLE puisque chacun à leur manière assumait des partis pris narratifs justement très marqués, assortis d'un travail sur les personnages et sur le conflit dramatique qui en découle. Je repense à l'excellent "Conspirations" spectacle de mentalisme donné la saison dernière au LUCERNAIRE et qui proposait par sa mise en scène astucieuse, levant et rabaissant virtuellement l'invisible 4e mur au gré des effets, comment une magie fortement théâtralisée est possible. Chauvinisme en passant : au contraire des délégations italienne, allemande, bulgare ou autrichienne (olalala l'Autriche pitié) qui nous ont toutes infligés au moins un numéro irregardable, tous les candidats français en magie de salon et close-up qu'on en ait apprécié ou pas le  résultat final, leur parti-pris artistique, leurs effets magiques, témoignaient d'un travail de mise en scène, sans doute perfectible, mais avec au moins à chaque fois une recherche de quelque chose. On ne pouvait vraiment pas en dire autant donc de bien d'autres pays. *** Ces six jours furent intenses, passionants, et totalement épuisants : épuisants par ces montagnes russes émotionnelles quand on passe d'un numéro où du fond de son siège on se sent en total empathie avec l'artiste, on croiserait presque les doigts pour que le numéro tienne jusqu'au bout, on vibre et on craint, puis l'instant d’après on aimerait se terrer sous son siège tant le numéro proposé tourne à la débandade complète, le numéro s'étire, la confusion embrume les esprits, les applaudissements s'étiolent, la gêne s'installe. Épuisants aussi car intellectuellement c'est une sollicitation constante, chaque choix thématique, choix de mise en scène, de musique, d’accessoires, de chorégraphie, de texte suscitent une foule d'interrogation, d'idées, on imagine des alternatives, on reconnait un principe plus ou moins bien employé, on s'interroge sur un texte,  peu importe qu'on adhère ou pas, c'est un bouillonnement de créativité qui vous lessive, qui parfois frise l’excellence, parfois sombre dans des approximations difficilement recevable côté public, mais qui toujours exige une concentration soutenue s'il on veut analyser à fond chaque numéro- et par analyser j'entends aller au-delà du "oulalala il a flashé" ou des conjectures quant à la méthode employée (après, le 3e jour des session de close-up et magie de scène, vendredi donc 5e jour de la FISM, on ne cachera pas que c'était visiblement et surtout bruyamment 😉 difficile pour beaucoup de suivre encore la compétition tant la fatigue était grande) . Admiration aussi pour ceux, tous ceux, qui s'y collent :  que de mains qui tremblent, que de voix qui déraillent sous le coup de l'émotion, que de gestes techniques qui dérapent sous la pression, mais ils y sont allés quand même, dans l'espoir de créer un moment magique.  Chapeau. L'aspect compétition, délégation des pays, avait été ici même discuté avant la FISM : très franchement ces questions une fois qu'on est dedans s’envolent instantanément, l'ambiance fabuleuse qui se crée autour de la compétition, le plaisir de voir les équipes soutenir avec un chauvinisme bon enfant leurs différents candidats vous emporte-on a souvent la standing ovation facile, mais qu'importe c'est le jeu. Au contraire même l'idée d'avoir des équipes qui soutiennent les artistes dans tous les domaines, créatifs, techniques, et pourquoi pas psychologique - la pression est telle- paraît assez évidemment la voie à poursuivre et amplifier. *** Et zut ... ce matin -après un retour dans la nuit homérique de quelque sept heures depuis TURIN pour PARIS- je me suis surpris à fredonner "Abracadabra"... arghhhhhh Lady GAGA sort de ce corps...  
    • Merci pour cette précision. Je pensais que Dani concourrait uniquement en invention. Il reste dommage que dans la catégorie GI, on exige deux illusions différentes. Pas certain que des effets additionnels de magie générale suffisent avec une seule grande illusion. C’est du moins ce que l’on m’a expliqué à plusieurs reprises, mais peut-être les choses ont-elles changé ( ou mériteraient d’évoluer dans le cas contraire). 
    • Entre temps, j'ai eu un retour de @Pathy BADD qui a demandé à Peter DIN le vice président de la FISM et en charge des notations.  Sa réponse  Cela répond donc à ta question sur les 120 points 😜
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