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Publié le (modifié)

Je voudrais qu'on parle un peu de l'intolérance qui existe dans le milieu magique et qui est exacèrbée par les forums

(à mon avis) pourquoi ne pouvons nous plus communiquer? on rectifie un sujet et untel se fache et menace untel est ce qu'on ne pourrait pas éviter ces movements d'humeur des jeunes contre les vieux et vice-versa

les blancs les noirs les jaunes les amateurs contre l"es pros etc Pour avoir fait plusieurs fois le tour du monde et rencontré des gens et surtout écouté ce qui manque à certains (voire seulement lire et comprendre) je n'ai jamais rencontré cette hostilité. il faut d'abord se mettre à la place des autres

comment avec de tels relexes d'intolérance peut on se produire sur scène je voudrais bien les voir.... jettent ils les cartes à la figure du premier spectateur qui ose dire qu'il a vu la manipulation?

Avant de parler technique parlons d'abord humain et personnalité le reste ne représente que 20%

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WINFRIED

Modifié par Thomas THIEBAUT

WINFRIED

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Publié le

J'ai l'habitude de lire, pour mon travail, beaucoup de forums et ce que relève Winfried n'est pas du tout spécifique aux magiciens. Je pense qu'il ne faut pas confondre deux choses : D'un côté l'intolérance dans un milieu relativement fermé où il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus (on parle de magie, mais c’est la même chose en musique par exemple) , et du comportement très particulier des gens lorsqu'ils utilisent un forum internet.

Avec l’utilisation des forums internet , il y a émergence de comportements qui semblent nouveaux, mais qui sont, en y réfléchissant, très classiques.

Avec la discussion en direct, les malentendus, les sous-entendus, les quiproquos sont très facilement et naturellement désamorcés par le fait même que la discussion est un échange "live". Une discussion s'autorégule d'elle même. Les arguments appellent les contres-arguments. Dans un échange sur forum il y a non seulement un temps d'attente entre questions réponse, mais en plus, les quiproquos et la mauvaise compréhension est beaucoup plus difficile à mettre en évidence. Lorsque deux personnes (ou plus) discutent, l'échange non verbal (regard, gestes, distance) est au moins aussi important que ce qui est dit. Dans un forum, toute cette partie de l'échange n'existe pas. C'est d'ailleurs amusant de voir que l'on a tenté, et que l'on tente encore de pallier à ce handicap par des smileys pour donner son état d'esprit.

Pourquoi croyez vous que le forum du Magasin de Magie est en train de mourir à petit feu sous les injures et les insultes , alors que celui de VirtualMagie est en pleine forme ? L’anonymat du forum du MDM est bien sur la raison pour laquelle les gens se tapent dessus allégrement. Il s’agit là d’un défouloir L'anonymat exacerbe les pulsions malsaines. C'est tellement bon de dire qu’untel est nul. Ca n’engage à rien et ça soulage.

Il y a une grosse différence entre forum et mails. Dans un dialogue par e-mail, celui qui se sent offensé, ne répond pas et cela s’arrête simplement. Dans un forum, c'est beaucoup plus "lucratif" car les messages sont publics et il y a un effet d’escalade systématique : Celui qui veut insulter, ou simplement qui n’est pas d’accord avec un message et qui veut le dire avec violence, sait que son message sera lu par tout le monde, donc il en profite et en rajoute. Celui qui est insulté sait que le message d’insulte a été lu par tout le monde et il se précipite pour publier un contre message, et ainsi de suite.

Le forum, c’est le lieu public de discussion, c’est ce qui en fait sa force. L’anonymat et la pauvreté de la langue écrite par rapport à la discussion réelle c’est ce qui en fait sa perversité.

Un lien intéressant : http://www.barbery.net/psy/net/

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Guillaume

Publié le

"Le forum, c’est le lieu public de discussion, c’est ce qui en fait sa force. L’anonymat et la pauvreté de la langue écrite par rapport à la discussion réelle c’est ce qui en fait sa perversité."

J'adhere a cette analyse mais me permettrai juste une petite nuance, etant tres attache a l'expression ecrite qui au contraire est tres riche et permet des nuances que la "communication directe" ne permet pas du fait même de son aspect "différé", tout au moins pour qui veut bien s'en donner la peine et le temps. Par exemple, l'instantanéite de la "communication directe", qui a bien sur ces avantages, peut egalement présenter l'inconvenient de faire passer a côté de certaines nuances ou subtilités. Et le problème des forums n'est pas tant due a la communication ecrite en elle-même qu' au fait qu'il est fréquent que certains utilisent le meme mode de communication que lors d'une "discussion directe" (impulsif et immediat, sans "rewind/replay" possible, autrement dit, sans relecture), ce qui est l'antithese de la commnunication de forum telle qu'elle devrait etre idealement.

Aussi, je me permets de reformuler la dernière proposition de la manière suivante : "L’anonymat et la pauvreté d'expression écrite des intervenants associée a leur impulsivité, c’est ce qui en fait sa perversité."

Publié le

On peut dire cela, mais je ne suis pas certain qu'impulsivité soit obligatoirement synonyme de violence et débordements.

Ceci dit, on se rend compte qu'effectivement beaucoup de gens n'écrivent pas, mais traduisent par écrit leur discours parlé.

Guillaume

Publié le

Personnellement je suis extrèmement souvent sur le mdm. On ne peut pas dire effectivement que le niveau moyen soit extrèmement élevé ou qu'il soit en train de remonter, c'est certain. Mais l'intérêt de ce genre de forum, est qu'il est vraiment libre, que tout le monde puisse y mettre son grain de sel qu'il écrive la france comme un cochon ou comme Voltaire, qu'il soit hyper-gressif ou pour la paix dans le monde. Ensuite la qualité de ce vous en retirerez tient uniquement au filtrage que vous ferez.

C'est clair, que c'est lourd de devoir se taper des messages et des messages d'injures, mais il ne se passe rarement une journée sans que quelque chose d'intéressant n'en sorte. Et puis le plus souvent on arrive très bien, d'un coup d'oeil à voir quels sujets ont de l'intérêt ou pas.

Il est certain que sur VirtualMagie, il y a une qualité de forum bien agréable, mais sur le forum du mdm qui est le style même du forum à problème, quand on pause une question on est sur d'avoir la réponse, deux clubs ce sont créé avec le mdm comme catalyseur, comme quoi il n'y a pas qu'une énergie négative qui passe il y a aussi l'énergie positive inverse : une bonne cohésion entre quelques amis (et ce n'est pas quatre ou cinq, mais une bonne quinzaine quand on fait le compte).

Bref tout ça pour dire que c'est à hurler quand on a toute la journée des insultes sur le forum, mais qu'en regardant derrière cette merde (il faut bien l'avouer) il y a pas mal de bonnes choses à prendre.

A+

Philippe

www.philippeday.com

Antoine de Saint-Exupéry : "Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité, et surtout pense à refaire le plein de l'avion"

Publié le

moi j'aime bien les interventions de Winfried parcequ'il rale tout le temps, c'est rigolo...mais ilo ne le fait pas forcement à tort. je serai plutôt de l'avis de phil, qui est un vrai sage...le forum du MDM, "forum à problème" (à quand les smileys à casquette retournée ou en bras d'honneur?), à l'avantage d'etre tres ouvert, et à force, on s'habitue à ne plus lire les messages des andouilles, qui il est vrai, ne viennent pas ici.

l'intervention de m.Singer est tres interessante, j'ajouterais comme facteur à l'escalade qu'il est horripilant et parfois frustrant de se faire insulter par quelqu'un qu'on ne voit pas et qui, si ça se trouve mesure 1m10, porte des lunettes à doubles foyers, ne sort pas de chez lui et peutetre meme n'y connait rien au theme du forum. on n'a qu'une envie, c'est de l'avoir en face (comme pour la fille qui vient de proposer une rencontre torride sur le chat) et d'avoir recours aux bonnes vieilles méthodes de discussion de papa (pour la fille aussi).

anedocte: g.Majax avait localisé un mec qui l'insultait et le diffamait sur le Web. Il lui a suffi d'appeler le gars pour que celui ci se dégonfle et arrête...comme quoi...

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  • 8 années plus tard...
Publié le

Bonjour à tous,

je profite de ce sujet pour m'exprimer un peu, je suis inscrit sur VM depuis novembre 2006 et j'ai moins de 10 messages postés !??

En effet, je trouve que trop de membres sont intolérants ou du moins très sarcastiques!

N'ayant pas une grande culture magique, je préfère trop souvent ne pas intervenir dans les sujets de peur d'être pris en défaut...

Certains me répondront que c'est un tort, que je devrais me lancer (dans l'arène!)... que personne ne va me manger!! C'est vrai que les VMistes sont de tous horizons et de caractères variés, alors il faudra faire avec...

Ben voilà : je viens de faire mon plongeon... Alors je vais me présenter brièvement, je me prénomme Yann et vit sur l'ile de la réunion (vous savez le chikunwawa...). Je me produit depuis 2006 soit en spectacle à domicile (ou autre petite scène) auprès des marmailles et en close-up auprès des adultes (restaurants, mariages...).

Comment les nouveaux vivent leur arrivée sur le forum, se sentent-ils à l'aise?

Merci à vous et au plaisir de vous lire...

Poc Poc Manioc

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  • Messages

    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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