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Tout ce qui a été publié par Thomas
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Quatre ans après, le retour ! Le personnage de Paul JAMBOU est toujours aussi déjanté, l'histoire bien écrite et jouée, on rit, on est bluffé par les effets et au final tout le monde se met à chanter en coeur la chanson sur les frères de Pluton ! A voir absolument ! PS : Attention le cocktail spécialement réalisé pour le spectacle est traitre ! Lieu : Sentier des Halles - Paris Dates : du 16 Mars 2010 au 18 Mai 2010 15 euros - Mardi à 20h Sentier des Halles, 50 rue d'Aboukir, 75002 Paris Renseignements : 06.07.66.43.11
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[Vidéo] Illusion d'Optique de Cylindres et Couleurs
Thomas a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Une autre dans le même genre : -
Cette blague est dans la partie Humour depuis 10 ans : Vidéos de Elmsley (26/08/00) envoyé par Guillaume MEULLE Deux magiciens discutent : - T'as vu les 4 vidéos d'Alex Elmsley? - Ah! j'ai pas vu la troisième mais j'ai vu deux fois la première...
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En voilà une idée qu'elle est bonne ! Comme quoi à toujours penser aux autres... Dès que j'ai 5 minutes, je vais en faire faire une ! Merci m'sieur !
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[Recherche] Fonction recherche
Thomas a répondu à un sujet de Jean-Clément BRIEY dans VM : parlons-en !
Hello JC Réponse à ta question : si tu as Firefox, Chrome ou d'ailleurs n'importe quel autre navigateur, tu cliques sur la partie centrale, lances la recherche (en général Ctrl + F) et tu tapes ton mot et hop cela te dit de suite combien et où ils sont ! Mieux, tu cliques en bas à droite du site sur Rechercher et là en plus tu auras aussi la recherche sur le forum et sur tout le reste du site ! Bonnes lectures ! -
Mick, tu as zappé le point général : financer VM ! Penses, tu que si la RATP proposait à ses annonceurs de mettre toutes les pubs dans une seule station peu fréquentée en en collant des affiches partout sur les murs, ceux-ci la suivrait ? Non ! C'est pareil pour VM ! Le forum fonctionne donc c'est logiquement là que les annonceurs veulent être ! On est tout de même encore loin de TheMagicCafe sur lequel il y a plus de 65 bannières différentes (oui, oui, soixante cinq ! )
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Depuis 12 ans que le site existe, il a subit de légers liftings. Toutefois vu son succès et l'évolution des technologies, le site est devenu très difficile à maintenir. En plus de mon investissement en temps et en argent (hébergement, logiciels, développeurs...), je ne souhaite plus mettre encore plusieurs milliers d'euros pour refaire tout le site (design, intégration HTML, développement d'un CMS, intégration avec les comptes du forum, réinsertion de tous les éléments...). J'ai donc imaginé de faire un appel à donation récompensé par un ouvrage contenant des routines originales. A nouveau investissement en temps et en argent pour payer le travail du graphiste. Peu de résultats ! www.virtualmagie.com/10_ans Enfin, j'étais parti sur le fait de faire payer les petites annonces à coup de quelques centimes. Finalement la solution a été abandonnée ! Stéphane JARDONNET (gloire à lui ) m'a soufflé une très bonne idée : offrir un espace plus large aux annonceurs (boutiques et créateurs) afin qu'ils promeuvent leurs produit tout en soutenant le site ! Alléluia, cela prend et cela va enfin me permettre de relancer la refonte totale de VM ! Je vous tiendrai au courant of course ! A+ PS : Si vous êtes créateurs, boutiques ou que vous avez n'importe quel service ou produit à vendre, vous êtes les bienvenues pour me contacter !
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[Congrès] Blackpool 2010 : qui vient ?
Thomas a répondu à un sujet de Ludovic MIGNON dans Forum Général
On peut voir Vax et Bebel. Qui a pris ces photos ? -
▶ Théia : l'agence au service de votre communication efficace
Thomas a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
J'ai le plaisir de vous annoncer que nous venons de lancer la Boutique en ligne de Gaëtan BLOOM : http://www.gaetanbloom.net Vous pourrez vous y procurer ses DVD, tours et aussi ses notes de conférences au format PDF (les versions françaises et anglaises). Tout n'a pour le moment pas été placé dans la boutique. Notamment les tours vendus à l'unité. Connaissant le maitre des lieux, je vous recommande d'encourager Gaëtan par email et MP afin qu'il vous en propose toujours plus ! -
[Congrès] RUBIK'S French Open 2009 les 14 et 150309
Thomas a répondu à un sujet de Christian GIRARD dans Chemins de Traverse
Pour faire suite à ce sujet, voici un robot, le CubeStormer : -
[Télévision] Casting de jeunes et moins jeunes magiciens
un sujet publié par Thomas dans Forum Général
A la demande de la chaine nationale précédemment citée, son nom a été ôtée ! Merci donc de ne plus le citer en public dans ce sujet ! Je vous remets le premier message : Bonjour ! Je lis avec intérêt cette annonce et cet info (voir les Actualités VM du 12) concernant un casting de magiciens pour une grande chaine : je ne connais pas le concept exact, le contenu, la forme que prendra ce programme, mais je dois avouer que de prime (time) abord (je ne sais si on l'écrit ainsi) l'idée me séduit beaucoup. J'attends avec impatience cette rencontre, cette confrontation, entre générations de magiciens, la toute jeune en devenir et celle des anciens qui ont certainement un savoir à transmettre. Petitbonhomme qui ayant dépassé les 15 ans et n'ayant pas atteint les 55 ans, ne pourra donc y participer, sinon devant son poste de télé ! -
[Télévision] Kamel le magicien dans Repérages sur Canal + du 170909
un sujet publié par Thomas dans Forum Général
Une émission consacrée au stand up. Kamel y mixe forcément la magie. http://player.canalplus.fr/#/276808 -
Kamel le Magicien au Grand Journal de Canal +
Thomas a répondu à un sujet de Nikola PELLETIER dans Forum Général
L'intervention de vendredi dernier : http://player.canalplus.fr/#/317073 -
[Télévision] Antonio la Magicien dans C A Vous sur France 5
Thomas a répondu à un sujet de Frédéric FERRER dans Forum Général
Le lien vers la prestation de vendredi dernier : http://www.france5.fr/c-a-vous/?page=videos&integrale=371 C'est à la 52ème mn. -
Retrouvez PDC dans "la nuit nous appartient" de Mustafa el Atrassi, sur NRJ12 et Comédie. Prochaines diffusions le 18 Février 2010 à 22h40 Rediffusions le samedi à 01h00 le dimanche à 02h30 Les invités cette semaine: - MICKAEL YOUN + CATALINA DENIS + BULLA PUNK ET BOOSTER (CATCHEURS) - ELENA LENINA + PASCAL DE CLERMONT (Le mentaliste) - MISTER FRANCE : ANTHONY GARCIA
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[Matos] Cassandra deck ou Mind Power Deck
Thomas a répondu à un sujet de cosmos dans Les Étagères Magiques
Note qu'en utilisant la recherche tu auras au moins des avis sur le Cassandra. -
Lully, la fonction recherche du site te donnera toutes les réponses à tes questions !
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[Congrès] Blackpool 2010 : qui vient ?
Thomas a répondu à un sujet de Ludovic MIGNON dans Forum Général
Oui ! Dans la partie A Propos de VM (avant dernier lien dans le sommaire). -
[lecture] Fleur De Coin de Richard KAUFMAN
Thomas a répondu à un sujet de Julien DAVID dans Les Étagères Magiques
Et hop ! L'excellente critique de Tony CORGANN est en ligne ! -
Kamel le Magicien au Grand Journal de Canal +
Thomas a répondu à un sujet de Nikola PELLETIER dans Forum Général
Comme le SAV ou d'autres séquences de Canal +, on peut désormais accéder directement aux interventions de Kamel : http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3395-c-kamel-le-magicien.html?nav=1 -
[Télévision] Eric ANTOINE dans Vivement Dimanche le 070210
un sujet publié par Thomas dans Forum Général
A l'instant ! -
[Télévision] Antonio la Magicien dans C A Vous sur France 5
Thomas a répondu à un sujet de Frédéric FERRER dans Forum Général
Pour voir la vidéo, c'est ici à 50 mn : http://www.france5.fr/c-a-vous/?page=videos&integrale=368 -
[Vidéo] The Collectors de Derek DINGLE
Thomas a répondu à un sujet de Philippe NOËL dans Forum Général
Philippe, encore une fois merci pour ces instants d'histoire. Ils nous permettent d'apprendre et de (re)connaitre les talents de nos ainés. Continue, j'ADORE ! -
Pour faire suite à l'actualité, voici un texte présentant cet artiste. Vous pouvez contacter l'auteur pour obtenir le PDF avec les illustrations idoines (trop lourd pour le forum). DAMAO Appelez moi Maître ! Jean Piétri, allias “DAMAO” est né le 23 Mai 1922, Rue des Ferrats, à Marseille, à deux pas de la Place de Lenche, dans un des plus pittoresques quartiers de Marseille : ” le Panier”. Enfant réveur et sensible (qualités qui ne l’ont jamais quittées) il a une véritable passion pour les camelots et bonimenteurs, nombreux à l’époque, qu’il observe avec admiration. “C’est ça que je veux faire quand je serais grand”. Nul doute qu’il y soit parvenu, Damao compte, en effet, parmi les plus grands BONI-MENTEURS que nous ayons eu le plaisir d’applaudir. Rapidement, il se met au gout du jour. La grande tendance de l’époque était la voyance, les horoscopes... Les professeurs “machins”, docteurs “Tartempion” et autres charlatans faisaient recettes, à cette époque ou nombreux avaient besoin d’être rassurés. Bonimenteur mais pas charlatan, Damao abandonna vite ses dons de voyance plus lucratifs qu’efficaces, lorsqu’il constata que beaucoup de ses clients se serraient véritablement la ceinture pour se payer les consultations. A tromper ses semblables, il préféra le faire au grand jour, que dis je, en pleine lumière, celle des projecteurs des scènes de France et de Navarre, sur lesquelles il allait bientôt triompher avec un vrai numéro de scène et un slogan tout simple, mais qui annonçait la couleur “le plus drôle des illusionnistes”. Avant gardiste, dans son genre, il avait compris qu’il n’avait pas intérêt à faire comme tous les autres magiciens qui ont longtemps présentés leur art sous des titres pompeux voire majestueux, entourés de mystère, d’étrange ou de tragique. Son physique Pagnolesque et son extraordinaire et inimitable bagout servi par son accent plein de soleil, on rendut inoubliable ce personnage hors du commun. La Place de Lenche en 1920 Mais revenons à son enfance. Son papa ayant obtenu un poste de concierge à la trésorerie du 6e arrondissement de Marseille, voilà toute la famille Piétri qui quitte le Panier pour s’installer dans la loge, non pas d’artiste, mais de concierge, rue saint Sébastien. Enfant sage et gentil mais sans grand appétit pour les études, son papa dût envisager rapidement de mettre son petit au travail, denrée encore courante à l’époque. Un haut fonctionnaire de la trésorerie, ami du papa, eut tôt fait de régler la chose. De façon expéditive (selon Damao) il engagea le petit Jean comme coursier de bureau au sein de la Grande Administration. DAMAO, (MAUVAISE) GRAINE DE FONCTIONNAIRE Coqueluche de dames (et oui, déjà !) Il nous a souvent confié qu’il était un véritable coq dans le poulailler et que jeunes et moins jeunes y étaient passées, notamment au sous sol, dans la petite salle des archives ! Est ce l’usage de ses charmes qui lui firent franchir quelques échelons ? Toujours est il que Jean se retrouve assis derrière un bureau, dans une immense salle remplis de ces fameux “ronds de cuir”. Jean est tout ce qu’on voudra... Sauf un fonctionnaire dans l’âme ! Il racontait qu’à la Trésorerie, comme dans la plupart des autres administrations, tout était hiérarchisé, avec une multitude de grands chefs, de chefs, de sous chefs, de sous-sous chefs... Et tout était réglé comme une montre. “Alors, à l’approche de l’heure de la sortie, il y avait une cloche qui sonnait une première fois. Là on avait le droit de poser la plume et refermer les encriers. Ensuite, la cloche sonnait une deuxième fois et là on pouvait quitter son poste”. DAMAO chante “petit tambour” C’est précisément entre ces deux sonneries de cloche, que Jean fit un jour, quelque chose qui allait bouleverser son destin de fonctionnaire. “Alors, la cloche sonne pour la première fois, je pose ma plume, je ferme l’encrier... Et c’était l’époque ou cette grande asperge de Nana Mouskouri chantait “petit tambour... Ran tan tan plan...” Bon. Pas fort, je me met à chanter ça. Petit tambour, petit tambour...ran tan tan plan... Et je tapotais doucement sur le bureau, et vas y... Ran tan tan plan... Monsieur Sinigalia, c’était le chef du service, il enlève ses lunettes..., Il se lève..., s’approche de moi... -ca ne va pas Monsieur Piétri ? Parce que si ça ne va pas il faut vous faire soigner ! de toi ! L’après midi j’arrive avec une heure de retard; -Monsieur Pietri, vous avez vu l’heure ? -Voui, j’arrive de chez le docteur. -De chez le docteur ? Vous êtes malade ? -non, mais c’est vous qui m’avez dit d’aller me faire soigner ! L’affaire est montée en haut lieu. Jean a senti une merveilleuse opportunité. Avec tout le talent qu’on lui connaît, son état s’est rapidement aggravé et quelques mois plus tard il était en longue maladie ! Appelez moi “Maître” ! C’était sa façon de saluer toutes les personnes qu’on lui présentait. Evidemment, les réactions étaient diverses. Surpris d’abord, on cherchait à savoir si ce monsieur était sérieux ou si c’était une blague. “ tu comprends, quand je leur dit ça... Sérieusement et de façon condescendante, “appelez moi Maître !” Ils se demandent si c’est du lard ou du cochon. S’ils me prennent au sérieux, c’est des cons. Si ils ont compris que je rigole, on rigole !... Mais ils continuent quand même à m’appeler “Maître” !” Il y a tant de charlatans qui se font appeler “maître” dans toutes sortes de professions, que personne n’a jamais vu d’inconvénient à l’appeler ainsi. Maître-Magicien, nul doute qu’il le fut, à en juger par la quantité impressionnante de Diplômes, de Prix et de médailles qu’il a obtenu durant toute sa carrière, en France et à l’Etranger et qui couvrent les murs de son bureau. Au milieu de tous ces prix magiques figurent aussi les distinctions de “Chevalier des Arts et des Lettres” et ”Commandeur du Mérite Artistique et Social”. DAMOA BALTHAZAR “Quand j’étais petit je lisais une bande dessinée dont le héros était un petit fakir qui s’appelait DAMOA BLATHAZAR. Quand il m’a fallut trouver un nom de scène j’ai pensé à DAMOA mais ça me plaisait guère... Alors c’est devenu DAMAO !” (Je crois que c’est notre ami JANTEL qui s’amusait parfois à l’appeler “Madame Ao “) “Quand je pense à tous ces cons, “Quand je pense à tous ces cons, qui arrivent avec un semi remorque de matériel, pour faire leur numéro !... Moi, j’arrive avec une valise, et trois tours vieux comme le monde, et je fais autant de succès... Si c’est pas plus !” DAMAO le plus drôle des illusionnistes Vous fera-t-on l’injure de vous raconter son numéro ? Non bien sûr, d’autant qu’il est quasiment inracontable, puisque tout était dans le personnage et le boniment. Si malgré tout, vous n’avez jamais eu le bonheur d’assister à son numéro, en voici un bien modeste résumé : DAMAO entrait triomphalement en scène et expliquait qu’il était devenu lui même magicien en voyant un magicien américain, qui venait de Gardanne, et qui présentait le tour des 6 cartes. Il effectuait donc le comptage des 6 cartes, enlevait 3 cartes, et en recomptait toujours 6. Il faisait cela quatre ou cinq fois. Puis il présentait sa “grande illusion” : le sac et l’oeuf. C’est nul comme tour ! Mais présenté par Damao, c’était un véritable chef d’oeuvre, cité en référence dans de nombreux ouvrages magiques. Il enchaînait ensuite avec le “beau dé” voyageur et le coffret en bois sacré des îles. Les bruits de va et vient du dé dans le coffret abusaient le public qui pensait avoir compris le truc, jusqu’au moment ou Damao ouvrait toutes les portes du coffret et le montrait vide. C’était ensuite le fameux tour de “l’ombrelle japonaise” également appelée “le parapluie chinois” (différence entre les deux : 5 francs), où le dessus de l’ombrelle échangeait sa place avec des foulards de couleurs déposés dans un sac, qui n’avait pas de fond, mais qui, muni d’une fermeture éclair, devenait un sac normalement constitué. “Vous me suivez ?... Eh ben, vous n’irez pas loin !” Damao annonçait ensuite qu’il allait endormir tout le monde. Là c’était du délire, car deux silhouettes de lapin tantôt noire, tantôt blanche, voyageaient dans des étuis, en prétendant changer de couleur, alors que Damao ne faisait que retourner les étuis. La foule criait à l’escroquerie jusqu’au moment ou Damao faisait constater que les lapins n’étaient pas noir et blanc, mais rouge et bleu ! Damao ajoutait souvent, entre chacun de ses tours, le leitmotiv de la cruche d’eau éternellement remplie, qu’il vidait allègrement en disant “Gala Gala, c’est de l’eau sacrée du Gange !”. Et c’est avec “ces tours vieux comme le monde” que Damao faisait s’exclafer de rire un public qui, chaque fois, ovationnait littéralement le plus drôle des illusionnistes.. Notons que son public était souvent marqué par le “gala gala”. Damao nous racontait que fréquemment, quelques jours, quelques mois, quelques années après l’avoir vu, spectateurs ou organisateurs qui le reconnaissaient, le montrait du doigt en disant “gala gala ?”. Damao acquiesçait en ajoutant, “oui c’est moi, mais appelez moi “Maître” ! Un moine-magicien Pour coller aux couleurs de soirées médiévales au Palais des Papes en Avignon, Francis Mondex avait demandé à Damao s’il voulait bien s’habiller en moine pour faire son tour. Damao accepta avec amusement, d’autant qu’il conserva quelques temps ce personnage de “moine-magicien” Sorte de Don Camillo de la Magie, ajoutant encore du comique à son numéro. Aurait il prit goût aux habits sacerdotaux ? aurait il raté une vocation ? Toujours est il que Jo Maldera nous a fait parvenir cette photo (à droite) ou le moine Damao semblait avoir prit du galon. “ LE MÉTIER EST FOUTU ! ” Nombre d’entre nous l’ont entendu dire “le métier est foutu”. Personnellement j’ai entendu ce refrain pendant plus de trente ans. Nul doute que Damao comparait la grande époque des non moins grands Magiciens qui ont fait son admiration. Il racontait combien il était impressionné par les affiches, les parades, les baraques ou chapiteaux qui se montaient... “BENEVOL”, “KALANAG” et bien d’autres Professeurs, Docteurs et Maîtres Magiciens.... Ma cruche, c’est la meilleure ! “Maintenant ils en font des cruches, elles ne sont pas bien. C’est un filet d’eau qui tombe, c’est minable, et tu peux la faire que trois ou quatre fois. Tandis que la mienne, c’est la version de Kalanag, ils n’en font plus. Là tu peux y aller, elle verse des trombes d’eau, et là c’est drôle !” “GALA, GALA... C’est de l’eau sacré du Gange!’ Kalanag (Helmut Schreiber, 1903-1963) Alberto SITTA “CHUN CHI FU” Dans un Grand Congrès Magique, Damao fait la connaissance du magicien Italien Alberto SITTA. Celui ci oublie une de ses valises. Damao fait le voyage en Italie pour la lui rapporter. Ce sera le début d’une longue amitié. “Pauvre Sitta, tu te rends compte ! Sa télé a implosée, ça a foutu le feu à tout son stock de papier éclair, il est mort brûlé dans son appartement” Damao racontait qu’à la veille d’un gala il avait fait découvrir l’Armagnac à Sitta. Le lendemain, Sitta souffrait d’un énorme mal de tête et il disait, avec son fort accent italien “c’est la faute à Damao avec son AMOUNIAQUE !” Alberto SITTA - “Chun Chi Fu” spécialités régionales. En couverture, sur le Journal de la Prestidigitation La cage aux fauves Damao se retrouve à la soirée de Gala d’un congrès de Magie, avec au programme un grand numéro de tigres etde panthères. À la fin de son numéro, l’artiste aux fauves, va trouver Damao, et, pensant l’avoir impressionné, lui demande ce qu’il en a pensé : “Voui, c’était pas mal... Y’a rien à dire... Dommage simplement que ça sente aussi fort le fauve, 20 minutes avant qu’ils n’apparaissent !” Un chat dans la gorge Lors d’un petit Gala en matinée, du côté de Lodève, j’étais le présentateur du spectacle. Vient le tour de Damao, et au beau milieu de sa présentation, me voilà pris d’un violent enrouement. Je me gratte la gorge, essaye de retrouver ma voix, tandis qu’en coulisses, Damao s’impatiente très bruyamment. Rires du public. Je me tourne vers lui et lui dit : -Damao, j’ai un chat dans la gorge ! Et là, Damao gueule de toute ses forces : -fous toi une souris au cul... Il descendra ! Le fou rire fut général, le public se tordait, Josette Niery nous a confié qu’elle s’était pissée aux brailles, Jean Rouvier le pianiste renâclait bruyamment, Damao avait du mal à reprendre son souffle... Bref c’était du délire. Le mot était si bon, que je l’ai conservé et le fais dire à Alfred, le corbeau marionnette de mon numéro de ventriloquie. Damao était spécialiste pour taquiner et déstabiliser ses collègues en scène. Il le faisait toujours avec beaucoup d’humour et sans aucune méchanceté. C’était un réel plaisir de travailler en sa compagnie. En plus d’être un excellent artiste, c’était vraiment un merveilleux collègue. Plus de 50 ans de carrière, sans permis ! Damao est un des rares artistes à n’avoir jamais eu de véhicule, et pour cause, il n’a jamais cherché à passer son permis de conduire. D’après lui, c’était mieux pour les autres automobilistes. Mis à part les fois où il se faisait conduire par les collègues (j’ai eu maintes fois le plaisir de le faire, j’avais d’ailleurs l’impression d’être le chauffeur du Pape !) Il a fait toute sa carrière en train et en autobus. Georges Delgard, admiratif, lui disait souvent “vous n’avez pas de voiture et je ne vous ai jamais vu arriver en retard une seule fois sur un gala !”. Voyager était un plaisir pour Damao, surtout à l’époque ou les trains possédaient un wagon restaurant, où l’on pouvait se régaler de “ j’en aurai passé du temps dans les trains, avec ma pipe... Tu parles, j’enfumais tout le compartiment, comme ça on me foutait la paix !” 50 ans de carrière le Jubilé de Damao 12 février 1989, tous les collègues (les “joyeux cabots”) se retrouvent une fois de plus à table, pour fêter les 50 ans de carrière de Damao. A cette occasion, son vieil ami Jantel lui adresse ce compliment : Le TROPHÉE : un magnifique clown en tissu et porcelaine Cher DAMAO, discrètement, Tu nous a dit, l’autre semaine, “Ce même jour, il y a 50 ans, Je débutais sur une scène”. Lors, je t’ai vu, gauche et tremblant, Montrant au public ta baguette Tu étais vraiment émouvant. Tes longs cheveux mis en bouclettes Et puis ton costume marin Faisaient de toi, dans le spectacle, Le plus jeune des magiciens Et autres faiseurs de miracles. Mais les ans s’étant écoulés, Les spectateurs ont de la peine À t’imaginer tout fluet Surtout quand ils voient ta bedaine. De tes cheveux frisés et blonds Il reste deux mèches coquines Conservées dans un médaillon, Quand au costume de la Marine, Il ne reste que le pompon. Mais, m’a dit un’ de tes maîtresses “Il lui faudrait de l’amidon Pour qu’il retrouve sa jeunesse.” Aimable mystificateur, Tout au long de ta carrière, Tu as su, par ta bonne humeur, Distraire les plus réfractaires, Grâce à tes dizaines de tours Mais ceux là, il vaut mieux les taire. Cher DAMAO, les joyeux cabots Qui sont tes amis et tes frères Veulent à présent sur ce plateau, Souligner cet anniversaire En espérant que très longtemps, Tu continues à les distraire, Par ton art et tes boniments. Conserve ton bon caractère Et ton surprenant appétit Puis, prends, grand Maître des Fumistes Ce souvenir que t’on choisi Tes vieux amis les HUMORISTES Pour t’assurer, sur un ton ferme, Que, dans l’amitiè, les CABOTS NON, jamais ne mettront un terme...au Maître ...LE GRAND DAMAO Et puis aussi par d’autres tours... Une partie des “Joyeux Cabots” : Yves FAVIER, JANTEL, DAMAO, Yolande MASSE, RINO DAX Damao et les anecdotes Invraisemblables et pourtant authentiques. Il fallait les entendre racontées par Damao. Avec le détail, la mimique, le mot choisi... Ponctuées de son éternel “ !” Ce mot qui, pour un vrai marseillais, n’est absolument pas une grossièreté mais tout simplement une pittoresque virgule ou un point d’exclamation. Dit par Damao, ce même mot devenait une véritable figure de style ! La robe “amidonnée” C’était une époque ou l’on ne trouvait pas aisément toutes les denrées alimentaires, et Damao présentait un tour qui nécessitait un énorme broc de lait. Il confectionnait ce “lait” avec de lagomme arabique et du blanc d’Espagne. À la fin d’un gala, Damao demande à Max Palay (je crois) d’aller jeter cet étrange mélange. Ne trouvant pas de lavabo, celui ci vide consciencieusement le broc sur le plancher, en fond de scène contre le mur. Précisons que les “loges” se trouvaient sous la scène, et qu’une malheureuse chanteuse avait eu la non moins malheureuse idée d’accrocher sa superbe robe de scène à un cintre contre ce même mur. La robe s’est trouvée maculée de gomme arabico-espagnole. “Tu l’aurai entendu gueuler, la pauvre ! Et quand elle est partie, elle avait sa robe sous le bras, la robe était raide comme une morue sèche, qué rire !” Le chanteur qui tombe dans la m.... Cette anecdote est tellement énorme, que j’avoue avoir cru que Damao l’avait exagérée, jusqu’au jour où Fransined me la raconta dans les mêmes détails. Le gala se passait en Camargue, dans une grange sommairement aménagée en théâtre pour l’occasion. Parmi les artistes du programme, MENDEL, un chanteur de charme. Celui ci demande à aller aux toilettes, mais en Camargue et à l’époque les toilettes étaient un cagadou bien rustique, à quelques pas de là, trois planches bancales, surmontant la fosse à purin. Notre chanteur était il meilleur interprète qu’acrobate ? Toujours est il qu’il perdit l’équilibre, et plongea littéralement dans la fosse à purin. Revenu auprès des siens, il se “rince” comme il peut dans un lavoir de fortune, chacun lui prête chemise, pantalon, veste pour lui permettre de présenter son tour de chant. Mais le sort s’acharne : pour accéder à la scène il fallait monter par une petite échelle et passer par une fenêtre (et dire qu’on se plaint de nos conditions actuelles !) S’est il embronché, a-t-il raté un échelon ?... “il s’est “espouti comme une merde en rentrant sur la scène ! Tout le monde rigolait. Il s’est relevé, il est allé au micro, et il a dit “on m’avait dit que de marcher dans la merde ça portait bonheur. Moi j’y suis tombé dedans jusqu’au cou... Et maintenant je me casse la gueule !...c’est à plus croire en rien !’ ...Mais après, plus personne voulait le prendre dans la voiture, parce qu’il avait son sac avec ses habits plein de merde, et ça puait !” Un présentateur imperturbable C’ést une histoire (connue) que Damao adorait raconter. Cela se passait à l’Alcazar de Marseille, bien connu pour son public populaire, connaisseur mais intransigeant, qui n’hésitait pas à balancer des insultes, des tomates ou des oeufs pourris sur l’artiste s’il n’était pas à son goût. Ce jour là, le présentateur annonce une chanteuse. Il lui fait un superbe “chapeau”, annonce le nom de la chanteuse et on entend la voix tonitruante d’un spectateur qui crit “C’EST UNE PUTE !” Et le présentateur, imperturbable, enchaîne : “Pute... Ou pas pute, elle va chanter quand même !” Enchainement idéal, pour vous raconter l’anecdote suivante : 35, rue Bernard Dubois Quel âge avait il alors ? Tout juste une douzaine d’années, quand entraîné par ses copains plus âgés, le petit Jean allait connaître les premiers frissons de l’amour, avec ces dames du 35, rue Bernard Dubois. “ , je m’en rappellerai toute ma vie. Elle était grosse, mais brave... je me revois, j’étais là, elle était énorme, j’étais pétrifié... Au bout d’un moment elle rigole et elle me dit “oh petit, bouge le cul, tié pas chez le photographe !” Bon? Ça va bien. Mais quand on est ressorti, avec les collègues, ! J’ai oublié mon caleçon chez la dame ! Et l’autre con qui me dit “tia qu’a dire à ta mère qu’on est allé au cinéma, et que tia perdu le caleçon au cinéma !” Il est pas con lui ? Le caleçon au cinéma ! ma mère va me tuer. Alors on est retourné au bordel chercher le caleçon, j’avais honte, toute les putes me regardaient, “vé, c’est le petit qui a oublié son caleçon...” Qué rire ! Mais après ça, je connaissais la musique ! Coïncidence ou prémonition de Damao, c’est précisément la Cité de la Musique qui siège maintenant, rue Bernard Dubois. La veste de Merlin l’Enchanteur Sur les étalages d’un grand magasin de tissus, rue de Rome , Damao avait un jour repéré un coupon de tissu de satin bleu décoré d’étoiles et de lunes jaune et fushia. Il s’était mis dans l’idée que c’était le tissu de Merlin l’Enchanteur, et décida d’aller acheter ce qu’il fallait pour se faire confectionner une nouvelle veste de scène. Ainsi fut fait. Elle a été sa dernière veste de scène, vous vous en souvenez certainement. Il faut préciser que la veste précédente était très belle aussi, toutes en paillettes bleues. Figurez vous que cette belle veste bleue a fait un vol plané par la fenêtre, un jour où Damao avait eu la malencontreuses idée de la repasser. Toutes les paillettes fondaient et se collaient sur le fer à repasser. Vous qui connaissez la légendaire patience de Damao, vous comprendrez aisément pourquoi la veste a brusquement sautée du deuxième étage, par la fenêtre. L’histoire ne dit pas si le fer à suivi le même chemin ! Vous parlez Anglais, Damao ? “Alors, un jour y’a un agent qui m’appelle, il me dit : -Vous parlez anglais, Damao ? -ma foi, non, pourquoi ? -parceque j’ai une affaire où il y aura pas mal d’étangers dans la salle et il faudrait dire quelques mots en anglais pendant votre numéro. -qué Anglais, je vous le fait en Italien avec un peu d’Allemand si vous voulez ! -non, non... Il faut vraiment parler anglais, tant pis. Bon ! Peu de temps après, j’apprends que c’est ce con de (?) qui a eu l’affaire. Et tu sais quoi ? Il est rentré sur scène... Il a dit :“thank you, verry verry well, thank you !” Alors, la prochaine fois qu’on me demandera si je parle anglais, eh bè je répondrais oui ! Vous parlez Italien, Damao ? “Là j’avais parlé un peu Italien, il y avait pratiquement que des italiens. C’était bien, ça rigolait, ça rigolait même à des endroits ou il fallait pas rire. Ma foi ? Je vais voir Sitta et je lui demande pourquoi ça rigolait alors que c’était pas drôle. Et Sitta me dit : -quand tu leur demandais s’ils avaient compris, au lieu de leur dire (phonétiquement) avèté capichato ? Tu leur disait “avété pichato” -et ça veut dire quoi ? -ça veut dire “vous avez pissé ?” Une fois aussi, c’était au Casino de Bolsano. Le Directeur, il était beau, grand, élégant... Il m’avait demandé de faire mon numéro avec un peu d’Allemand et un peu d’Italien. Bon ! A la fin, il vient me trouver et il me dit -monsieur Damao, vous avez parlé français, c’est normal, c’est votre langue. Vous avez dit quelques mots en Italien, c’était bien... Mais la troisième langue... C’était quoi ? -comme ? C’était de l’Allemand ! -de l’Allemand !!! Mais d’où ? -de la Bavière ! -ah, de la Bavière ?...de la BASSE Bavière alors ! Ceci dit, Damao avait le goût des langues étrangères. Durant son séjour en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire, pendant la guerre, il avait appris quelques mots. Il y a quelques années encore, il étudiait, en dilettante, l’Allemand avec des cassettes et une impressionante collection de livres. Il aimait aussi “baragouiner” un peu le Corse, un peu l’Italien, et à l’occasion des quelques voyages à l’Etranger que nous avons effectués ensemble, j’avoue qu’il arrivait à se faire comprendre. C’est vrai que nos besoins prioritaires d’alors étaient “tabaco”, “vino” et “restaurante”, et de toutes façons on arrivait toujours à trouver tout ça sans l’aide de quiconque, car il avait un flair terrible pour dégoter les petits troquets sympas. L’assiette de charcuterie Corse Il raconte qu’un jour, il jouait en Corse, au théatre de l’Emperi à Ajaccio. Il était en compagnie d’autres artistes et de Jean Renzulli. Toute l’équipe se retrouve dans un petit restaurant Corse typique. Damao marmonne quelques mots en Corse et commande une assiette de charcuterie Corse. Renzulli trouve que c’est une excellente idée et demande la même chose. Quelques minutes plus tard, la serveuse apporte à Damao une extraordinaire assiette avec tout ce qui se peut faire de mieux en charcuterie du Pays. Les yeux de Damao pétillent de gourmandise. Renzulli pense qu’il a bien fait de commander la même chose... “Alors quand elle lui a apporté son assiette, il avait deux tranches de jambon cru qui se courraient après et une rondelle de lonzo. Tronche de Renzulli ! -madame, je vous ai commandé une assiette de charcuterie ! -eh bè, vous l’avez ! -(montrant celle de Damao) Mais, c’est pas la même que Monsieur ? -eh non ! -je ne comprends pas, pourquoi ce n’est pas la même assiette que Monsieur? -parce que “Monsieur”... Il est Corse ! -et qu’est ce que ça change ? Et là la serveuse le regarde droit dans les yeux et d’un air féroce elle lui dit : -ça change tout ! Ils sont cons ces Corses ! En attendant, je m’étais régalé !” La joie de vivre de Damao Mille feuilles et Baba au rhum... Fallait pas lui en promettre ! Mille feuilles et Baba au rhum... Fallait pas lui en promettre ! C’était une expression qu’il employait souvent, pour souligner les innombrables bons moments qui ponctuaient son quotidien ; bonnes compagnies, parties de rigolades... et surtout ripailles et bonnes tables. Gourmet et gourmand, Gastronome et Cordon Bleu, il appréciait la bonne chère et tout ce qui va avec. Manger était un plaisir, manger au restaurant était une fête. Quelque soit le restaurant, et même tout seul. “Alors je les vois, moi, ces cons au restaurant, ils sont là, devant leur assiette, ils se regardent, ils n’ont plus rien a se dire... Alors que moi, même tout seul, je rigole avec tout le monde... Je fous la merde !” “Je me rappelle en Italie, pendant le congrès de (?) Je retournais manger tous les jours dans la même trattoria, au bout de 2 jours, quand je rentrais, le maître d’Hôtel se mettait au garde à vous et il criait (phonétiquement) “équo commandatore !” Ça voulait dire “voici le commandant”, tu parles...” “..Du reste, un jour je mangeais des langoustines (?) J’y allais avec les doigts, parce que c’est meilleur avec les doigts, le maître d’hôtel me regardait... Je lui dit “vous trouvez que je mange comme un cochon ?” Oh non, qu’il me répond, c’est vous qui payez, vous mangez comme vous voulez !” Et il avait raison, ce con !” Le “métier” lui donnait fréquemment l’ occasion de manger au restaurant. Il racontait qu’une année, alors qu’il avait été engagé pour une tournée d’été par Jean Renzulli (un gros “tourneur”) celui ci lui avait dit de se débrouiller pour les repas, qu’il aille au restaurant et qu’il lui ramène les additions... “..Quand je lui ai ramené les notes de restaurant, il a failli tomber dans les pommes. Damao ! Mais tu as vraiment mangé et bu tout ça ?... Du reste, l’année d’après il m’a dit “je t’augmente le cachet mais je ne te rembourse plus le resto !” Les bons repas étaient bien sûr l’occasion d’une bonne pipe et d’un armagnac (un Bas Armagnac évidemment !). Et c’est là que, le verre à la main, il prononçait fièrement cette fameuse phrase : “ si on avait mis en fûts tout l’Armagnac que j’ai bu, ça ferai une drôle de cave !” Damao était grand fumeur de pipe devant l’Eternel. Il fumait du gris, il avait l’air de régaler, mais c’est vrai que ça ne sentait pas la rose. Une partie de la collection de pipes “Le meilleur c’est le scaferlatti... Le Caporal... C’est du gris,... C’est du gros cul qu’on appelle ! Du reste, il pue, mais il est bon !” “Pauvre Pierre BRAHMA !... je fumais ma pipe, tranquille dans un coin. -“Ah, Monsieur Damao, c’est une bonne pipe que vous fumez là...” -“Oui, c’est une bonne pipe, qu’il faut fumer tranquillement...” -“Oh, excusez moi, je ne voulais pas vous déranger.” Et il s’en va. Ce con, il croyait m’avoir dérangé, alors que je lui ai répondu sans aucune méchanceté. J’ai été maladroit, mais il a été un peu con de croire qu’il m’avait dérangé.” Il possédait une véritable collection de pipes, plus d’une soixantaine, et il était fier de montrer combien elles étaient culottées. Ses plus belles pièces étaient deux pipes en écume de mer, une magnifiquement sculptée qui représentait des griffes d’aigle refermées sur un oeuf, et l’autre plus simple mais énorme, que nous avions achetée ensemble au Grand Bazar d’Istanbul lors d’une mémorable croisière en Turquie. Damao avait une véritable passion pour l’Orient. Cela venait il de son papa, navigateur qui avait sillonné les mers du Monde et ramené de nombreux souvenirs d’Orient ? L’Orient n’est il pas aussi le berceau de la Magie ? Toujours est il que tout ça était un peu le Jardin Secret de Damao. Les oeuvres de Pierre Loti, lui aussi passionné d’Orient, lui étaient familières. J’ai eu le plaisir d’accompagner Damao sur quelques croisières en Tunisie, puis en Turquie, à Istanbul. Il semblait se sentir chez lui, il aimait l’ambiance, l’histoire, le folklore et la musique et bien sur la gastronomie locale... La pipe du Grand Bazar d’Istanbul Le café des nattes à Sidi Bou Said Pierre LOTI DAMAO Les vacances à Saint Maurice sur Eygues Damao avait des amis partout, notamment dans la Drôme Provençale. Il était lié avec “Gustave Charensol, négociant en huiles, à Saint Maurice sur Eygues, près Nyons”. Il aimait aller passer quelques jours au vert et faire ripailles. “Alors, avant il n’y avait que des betteraves, et maintenant ils font du vin... Et il est bon ! Du reste, on avait fait goûter le rosé à ce con de (?), Il n’y comprenait rien... Il le sent, il fait tourner le verre, et le boit cul sec. Alors, Comment le trouvez vous ? Et l’autre con qui répond “Frais, il est bon !” Damao racontait qu’on lui avait proposé de prendre la direction de la Cave Vinicole de Saint Maurice, il avait refusé. Il s’est d’ailleurs souvent demandé s’il avait pris la bonne décision. Je pense que oui, on aurait sans doute perdu de vue notre Damao, alors qu’en restant à Marseille, dans son petit et coquet appartement de la Rue François Taddeï, dans le quartier saint Victor, tous ses vieux amis et collègues pouvaient lui rendre visite, évoquer le bon vieux temps, bien rigoler, manger et boire un bon coup. On arrivait vers midi, on se levait de table vers 18 heures, et Damao disait “ne partez pas, c’est l’heure de l’apéro...!” Bref, Damao n’était plus sur scène (depuis 1995) mais il continuait à nous faire rire avec sa verve inimitable et sa bonne humeur. Doté d’une mémoire extraordinaire, il nous racontait le métier, Marseille, la vie...la joie de vivre ! Combien de fois l’a-t-on entendu dire avec son petit sourire “ah, je suis content !” ou “j’aurais rigolé dans ma vie !”. Il continuait à “bricoler” du petit matériel et des tours, il avait même commencé à confectionner en miniature tous les accessoires de son numéro, pour faire une petite vitrine magique. Damao aura vécu paisible et heureux, avec ses amis, sa magie, et surtout ses innombrables souvenirs. Puissions nous les évoquer et les partager encore longtemps en sa mémoire. ZZ Damao aura gardé toute sa vie son âme d’enfant, rêveur et sensible. Comment pourrait on oublier son sourire malicieux, son regard pétillant et son éternelle bonne humeur ? Il aura gardé toute sa vie une tendre nostalgie de son enfance. Combien de fois m’a-t-il confié rêver souvent à de lointaines scènes, quand il était enfant, dans son quartier du Panier... Derrière ses airs bourrus et sa grande assurance, se cachait un homme au grand coeur et un ami fidèle. “J’aurais rigolé dans ma vie... Et c’est pas fini !” Bien sûr que ce n’est pas fini, nul doute que maintenant qu’il a retrouvé, là haut, tous les vieux collègues du métier, il va s’en passer des parties de rigolade dans l’Olympe des Artistes ! Jean Piétri, allias “Damao” nous a quitté dans la nuit du 30 au 31 janvier 2010 alors qu’il entrait dans sa 88ème année. Si vous souhaitez corriger, ou compléter ce document, si vous possédez des photos, des enregistrements, des témoignages, ou si vous désirez laisser un message d’affection Sur le Livre d’Or de notre ami DAMAO, merci de nous envoyer un Email : [email protected]
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