Les féeries sont nées dans les foires et s'y sont développées jusqu'à l'apparition du cinématographe. Celui-ci les remplace progressivement : dès 1896, Dellile, créateur de "spectacles merveilleux, donnés par une troupe d'artistes d'élite: magnétisme, scènes d'hypnotisme, clowns, jeux gymniques, tableaux vivants, scènes comiques par le pitre Clam, les chanteurs lilliputiens, pantomimes-bouffes, ballets" projette des films Lumière à la fête de Neuilly. Cette nouvelle forme de spectacle s'avère plus rentable.
Grâce à ses trucages, Méliès poursuit ce processus : ses films réinvestissent la fête foraine, aussi bien géographiquement (ils y sont diffusés) que thématiquement, puisque Méliès réunit dans sa production les différentes périodes de la féerie (la féerie satirique du XVIIème siècle, la féerie moderne à tendance comique de la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècles et la féerie scientifique de la fin du XIXème siècle"). Mais l'étude des mises en contexte et des mises en scène prouve que l'ambition de Méliès n'est pas seulement financière. Il ne s'agit pas tant, pour lui, de réaliser des spectacles moins onéreux que ses numéros de théâtre, que de rendre le genre féerique plus spectaculaire, par l'utilisation de procédés spécifiquement cinématographiques. Dans l'esthétique mélièsienne des trucages, il faut arriver à ce que les spectateurs «puissent sembler » se trouver devant l'enregistrement quasi documentaire d'une succession (ou non) de sketches magiques. Bref, le spectateur doit croire qu'une vue n'est qu'un numéro enregistré, mais dont les trucages lui sont moins compréhensibles (donc plus réussis parce que plus magiques) qu'au théâtre.
Voilà, j'ai trouvé que cela pour le moment, je continue mes recherches......