Vie, Mort. Défaite fondamentale, perception irréelle d’un utopisme dégradé par le temps et la démesure, le moment est venu de faire mes solennels adieux à Virtual Magie. « Il est des jours ou rien ne nous est prodigue », disait l’un, alors que son pair voyait déjà la fin d’un épopée gigantesque, la chute satanique d’un ange déchu. L’éternel ange déchu.
Et voilà que l’on me dit me perdre dans la culture Internet, cette culture si dégradante et si volage à la fois, si ambiguë, et si superficielle. La débauche s’est emparée de mon corps, de ma chair, et de mes os. Je ne suis plus qu’un vulgaire tas de débris, ne valant pas même l’engeance des caniveaux nauséabonds de nos villes polluées.
C’est là le fin mot de l’histoire. A moi cartes empiriques et empire des cartes. Pièces invisibles et passes musclées. Mon destin s’est-il ébranlé sur une fausse donne ? Donne du dessous, pour l’abîme de mon âme, donne du milieu pour les souvenirs d’une époque révolue, donne seconde pour toutes celles qui passent chaque minute, et qui ne m’attendent pas.
La base même de notre existences à la recherche d’une quelconque vérité magique se trouve –t- elle dans les quelques Gigaoctets qui habitent nos funestes robots ?
Tous se perd et tout s’abîme, tandis que nous, pauvres pères amicaux houdinesques, sombrons dans l’abîme. Ici s’inscrit le destin éternel que chacun recherche, verrons nous un jour un dollar disparaître ? Je ne le sais.
Il est si ardu, de nos jours de concentrer sa peine, son œuvre, et sa tâche au domaine qui nous enchante, car le chemin qui y mène est parsemé de multiples portes aussi attirantes les unes que les autres. L’escamoteur de jadis ne possédait par défaut que ses humbles palmes mouvantes, et à ce titre n’avait point de choix. Le travail. Famille et patrie, ne l’importaient guère, qui plus est au moyen-âge, mais uniquement le travail, l’inventivité. L’escamotage dans sa plus noble définition. La main trompe l’œil, quand l’œil suit la main.
Aussi je comprends parfaitement la difficulté que l’on rencontre-et surtout ma personne-à ne pas divaguer vers de multiples et infinis angles, et rayons incidents. Rayons d’un soleil prestidigitateur, un astre éclairant d’une lueur inégalée et si magique, un paquet de Tally-Ho et qui lui offre cette noble couleur pourpre et nacrée. Rayons qu’il ne faut jamais regarder en face, car à trop s’icariser, en en perd des ailes, et son zarrow.
Mais que reste –t- il du savoir, cette noble quête d’information, cette science de la mémoire, qui définit l’homme, et ses passions ? Je ne peux y répondre. Pour l’instant.
Je vous donne rendez vous à jamais, devant l’éternel d’une vie, là ou les chemins des uns et des autres se recroiseront peu être, à Las Vegas, Lyon, ou en Thaïlande…
Ce message, me paraît, après une brève relecture totalement incompréhensible, mais je me porte garant de sa portée, quoi que plus philologique que philosophique…
Il me semble cependant que certains grands magiciens, m’ayant remis sur la noble voix de la vérité, et des bonnes sœurs verront ici le propos d’un repenti. JPH, comme Jamais ne Pouvoir Hurler, et FR comme Feindre la Retraite.
Merci d’avoir lu cet étrange missive,
Arthurrrooo
PS : Quels sont vos livres de magie préférés ? Et vos tours favoris ? (…)
[ 15. Mai 2003, 13:00: Message édité par : Arthurrroooo ]