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Comment Justifier le Mentalisme


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Mais doit on réellement forcément "justifier le mentalisme". Le doute, la coincidence, le simple "étonnant non?" à la fin d'une routine ne sont-ils pas suffisants pour attiser la curiosité du spectateur et le faire rêver, douter, s'en amuser? Un personnage bien construit dans son univers a-t-il besoin de se justifier, il est un point c'est tout, et pour être nul besoin de devoir se justifier par la PNL,  ou autres si? Et dans le même registre si le mélange magie/Mentalisme est cohérent et logique, et donnent un beau numéro véhiculant de belles émotions pourquoi s'en priver...

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il y a 2 minutes, Michel (darlone) a dit :

Mais doit on réellement forcément "justifier le mentalisme". Le doute, la coincidence, le simple "étonnant non?" à la fin d'une routine ne sont-ils pas suffisants pour attiser la curiosité du spectateur et le faire rêver, douter, s'en amuser? Un personnage bien construit dans son univers a-t-il besoin de se justifier, il est un point c'est tout, et pour être nul besoin de devoir se justifier par la PNL,  ou autres si? Et dans le même registre si le mélange magie/Mentalisme est cohérent et logique, et donnent un beau numéro véhiculant de belles émotions pourquoi s'en priver...

Entièrement d’accord, c’est ce que je voulais dire quand j’ai écrit : laisser les spectateurs combler les vides.

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Mon approche, toute personnelle et il en existe plein d'autres, c'est que la justification doit être totalement transparente pour les spectateurs, pas directe, mais induite. Pour ce faire il faut un gros travail en amont.

1) Création d'un personnage, finalement comme au théâtre, avec ses codes, son univers, ses répliques.

2) Une mise en scène et  un jeu d'acteur soignés. Il faut véhiculer des émotions, avoir son personnage, son univers, mais aussi mettre en scène ses effets (loin de la simple technique ou du gimmick). Bien se mettre en scène, susciter des émotions de l'intérêt, parler au public comme la madeleine de Proust, avoir un numéro construit, bien enchainé, avec un fil conducteur. C'est un mélange de plusieurs disciplines mais je trouve que cela fait la différence et permet de se passer de justification directe dans le style : "Je vais analyser vos mouvements oculaires et ainsi voir si vous mentez..."

Ce mode opératoire est possible en close-up comme sur scène. C'est je trouve ce qui fait la différence.

Mais bon la théorie c'est toujours beau, un exemple concret

J'ai un numéro assez classique (dans la technique et les effets)  de mentalisme, dont le thème est un peu le mentalisme à travers les âges ( de la boule de Cristal à nos jours...) . Le fil conducteur du personnage et le comte de Cagliostro, alchimiste, voyant, hypnotiseur, ou escroc célèbre du 18ème  on suit ses péripéties à travers les siècles. Cela commence avec une anecdote, au valet à qui on demandait l'âge de son maître, ce dernier répondit " Quel âge à mon maître? Je ne saurais vous le dire? Je l'ai toujours connu comme vous le voyez, ni plus jeune, ni plus vieux. Je le sers cependant depuis fort longtemps, car je suis rentré à son service le jour ou César a été assassiné à Rome..."

Le personnage de Cagliostro sert de fil conducteur aux effets, est-il un escroc ou un être exceptionnel et immortel dont l'esprit traverse les âges, et le mentalisme avec lui? La construction de la mise en scène fait que le public ne croit forcément pas que je puisse être ce personnage étrange ou son incarnation (cela peut arriver mais il faut vraiment du lourd comme spectateur!) mais les choses étranges, extraordinaires et qu'ils ne s'expliquent pas, qu'ils voient sur scène, font surgir le doute, la stupeur, la curiosité et finalement l'intérêt croissant! "Mais c'est impossible de lire dans la pensée, mais pourtant il ne pouvait pas savoir, c'est un truc fou"... et passé ce premier stade il se laisse porter sans qu'aucune justification ne soit nécessaire! Les clins d'oeil à Cagliostro font sourire, mais un peu peur aussi parfois plus on avance, mais on finit par en rire "Non mais c'est pas possible!". La construction des effets va crescendo dans ce sens tout comme les répliques pour provoquer cela.

Et je reste dans ce doute même après la fin du numéro. On me pose forcément des questions : "Mais comment vous faîtes? C'est truqué? Vous communiquez vraiment avec des esprits?" Je réponds simplement "Vous croyez? Tout ceci n'est sans doute qu'une tromperie, une illusion bien entendu... ou pas... qu'en pensez-vous? Réalité ou illusion la vérité se trouve peut-être comme disait Cagliostro quelque part à mi chemin entre les deux..."

Cela conserve le rêve! Le tout est bien entendu de les dissuader que vous pouvez réellement prédire l'avenir ou parler avec un proche mort, mais c'est assez facile en réalité.

Pour instaurer cette ambiance les textes sont travaillés, les lumières et le son en version scène, tout va dans le même sens. Autre exemple, j'ai un costume de ville classique, mais une chemise à chabot et une canne à pommeaux (à mon entrée). L'accessoire participe à la théatralisation et donc à la justification visuelle. Chaque détail à son importance. Finalement je ne justifie aucun effet, le spectateur crée la légende, son film, et comme cela vient de lui cela le marque plus (je trouve) que de lui expliquer que je suis un maitre en PNL, que je lis ses mouvements oculaires...etc Je dis rien, ni que j'ai des pouvoirs, ni que je parle aux esprits, ni que ma mémoire est prodigieuse rien en fait...

Mais ce n'est que mon approche qui est adaptée à ce que je veux renvoyer, à chacun son style, mais la mise en scène demeure toujours fondamentale.

 

 

Modifié par Michel (darlone)
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Il y a 17 heures, Gaëtan BLOOM a dit :

Ton personnage, c'est toi, en mieux...

comme pour tout magicien...

D'après tes préoccupations, va voir le blog du Jerx, c'est une mine de révélations...

fait The jerx, et tu trouveras... c'est en anglais....

mais pour répondre directement à une de tes questions, tu peux approcher la chose ainsi, avec tes amis...

Discussion simulée... :

C'est drôle ,j'ai un truc bizarre, qui m'arrive... j'ai brulé une facture hier, et avant de jeter les cendres, je les ai tenues en mains, une seconde, et avec la chaleur, y'a comme une vision qui m'est venue, dans l'instant, comme une calculatrice, et j'ai vu la somme, comme écrite... 

attends, on peut essayer si tu veux...

et bingo... le  tapis rouge est à tes pieds...

Banachek dans psy sub. donne bcp de conseil. Tout comme Derren Brown dans pure effect.

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Je pense aussi de mon côté qu'il faut laisser nos spectateurs imaginer comment on fait (au sens théâtral du terme, pas au sens technique 😉 )

J'ai déjà fait l'erreur de trop expliquer (par ex avec des thèmes actuels comme la lecture des expressions) et je pense avoir désillusionné mon public en étant trop "explicatif"

 

Concernant la justification, j'avoue que j'aime beaucoup la réflexion de Richard Osterlind à ce sujet : il n'y a pas à en donner.

Ou plutôt, le personnage (et on en joue tous un, même sans costume !) le fait implicitement.

Pour reprendre des exemples similaires à Richard Osterlind : pourquoi David Dunn (dans Incassable) peut lire dans l'esprit des gens en les touchant ? Pourquoi Messmer dans The Boys peut lire le passé des gens en les touchant ? Ben, parce que c'est comme ça que leur pouvoir fonctionne. Pourquoi ? Peu importe, l'intéressant n'est pas là.

 

Je conseillerais donc d'abord de se poser la question du personnage : que veux-tu exprimer au travers du mentalisme ? Qu'est-ce qui te fascine dans cet art ?

Une fois cela défini, la causalité théâtrale devrait venir quasiment d'elle-même. (Par ex, tu as des pouvoirs, tu possèdes un objet enchanté, tu racontes l'histoire d'un spiritualiste, etc.)

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  • 2 années plus tard...
Le 07/08/2019 à 11:39, Jean-Marie CHAILLOUX a dit :

en gros, plus l’histoire est dingue, plus elle est mémorable. Il parle par exemple d’une lecture de pensée en s’adressant à un enfant imaginaire qui est derrière le spectateur et qui voit ce qui est écrit sur le morceau de papier du spectateur. C’est invraisemblable mais la force d’une présentation de ce calibre est selon lui la capacité du spectateur à l’évoquer plus tard « tu te souviens du tour du gamin invisible ».

Cela me fait irrésistiblement penser à l’idée du troisième personnage (Graham M. Jones est à l’origine de la réflexion des auteurs Pierre Guedin et Philippe Billot sur ce thème), à savoir la relation triangulaire entre le magicien, le spectateur et un objet qui bouge (ou autres). Cette idée de relation tripartite (le spectateur, le public et un fantôme) est développée en page 424 de Prestidigitation - Retour aux sources, mais également à partir de la page 504 dans l'article consacré à La Petite Main (The Little Hand).

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Le 15/08/2019 à 23:28, Alexis BROUARD (Alex Si) a dit :

J'ai déjà fait l'erreur de trop expliquer (par ex avec des thèmes actuels comme la lecture des expressions) et je pense avoir désillusionné mon public en étant trop "explicatif"

 

Concernant la justification, j'avoue que j'aime beaucoup la réflexion de Richard Osterlind à ce sujet : il n'y a pas à en donner.

Cela me fait penser à la différence que certains font, en conte, entre realiste, merveilleux et fantastique :

Le réalisme , ce sont souvent des histoires de vie, des choses qui se sont passées, ou auraient pu se passer. On profite de l'histoire car elle se passe dans la vraie vie, et peut donc nous toucher directement.... 

Le merveilleux, ce sont les histoires qu'on ne peux pas croire, genre avec des animaux qui parlent... On profite pourtant de cette histoire grâce à la suspension de l'incrédulité. 

Les histoires fantastique, elles, sont celles que l'on peut "presque croire", bien qu'elle fasse intervenir un aspect magique. Par exemple, les histoires de dames blanches, de rêves prémonitoires, de prières exaucés etc. La suspension de l'incrédulité est alors beaucoup plus légère, voire inexistante pour certains spectateurs qui pensent que ces phénomènes existent vraiment... 

Dans la forme de narration, il y a une différence fondamentale :

Le réalisme ne fait pas intervenir de choses magiques. Rien de spécial à expliquer... 

Pour le merveilleux, on peut expliquer ce qui se passe et pourquoi : on a mis la fée en colère, on a marché sur une maison de lutin etc... La motivation fait partie de l'histoire. 

Pour le fantastique, au contraire, l'explication n'est pas nécessaire, on se contente de dire ce qui se passe, mais on ne donne pas la cause : en laissant le spectateur se faire lui même une opinion, celle ci est bien plus forte... 

La motivation n'apporte alors rien au récit, ca marche mieux si chaque spectateur se fait sont idée de la chose... 

On peut se poser la question quand on fait un spectacle d'illusionnisme ou de mentalisme :

C'est :

-Réaliste ? L'explication repose sur la dextérité, les trucages... On ne s'en cache pas, on est là pour tromper et être trompé. 

-Merveilleux ? L'explication n'est pas le plus important, le principale, c'est de profiter du spectacle, même si on sait que ce n'est pas pour de vrai... 

-Fantastique ? L'explication devient surnaturelle, ou en tout cas extraordinaire, liée par exemple à des capacités sur-développées ou inconnues... On voit des choses extraordinaires mais pas expliquées, incroyables mais vraies... 

Savoir dans quelle catégorie on souhaite se placer peut aider à atteindre son objectif... 

Gilbus

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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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