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Le Blues du Magicien


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Il y a 3 heures, PaulMagie a dit :

je n'ai jamais compris l'imperiosité de la compétition dans le sport

C'est simple : c'est une motivation supplémentaire. Mais on peut aussi pratiquer pour le plaisir, c'est ce que je fais en sport auto. A défaut de pouvoir faire du rallye, je participe à des événements historiques sur routes fermées.

Faiseur de trucs et de bidules.

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La magie et l'art magique sont avant tout une affaire intérieure, qui est intime. Comme tout art, pour qu'il soit percutant, émouvant, choquant, envoûtant,.. doit l'être car l'auteur a souhaité fait passer un message. Le sien. 

L'art jaillit de l'artiste ( au sens  de sortir de l'intérieur, de son âme pour envelopper ou essayer d'envelopper une âme extérieure) et pour cela l'artiste se doit d'avoir, comme il a été dit de manière pertinente par Paul Magie, une phase d'introspection. Humble et sincère pour comprendre qui on est, ce que l'on veut et comment je souhaite l'obtenir. Qui sont finalement des questions très simples mais emplies de philosophie, que tout à chacun répond ou essaie d'y répondre à des moments de sa vie. 

La difficulté inhérente à l'art magique est d'être confronté sans cesse à l'étonnement, la surprise à travers les spectateurs, qui peut être une fin en soi. Puisque c'est ce à quoi un magicien tend, dans son but ultime: apporter de l'impossibilité brute et déguisée. 

Le drame est que l'ennui peut survenir car l'artiste est l'artificier, Celui qui tire les ficelles, celui qui 'connaît', celui qui 'sait' et finalement celui qui ne s'emerveille plus ou plus assez devant tant d'impossibilité. Le fameux blues. 

Remarquez que j'utilise 'impossibilité' alors que la magie est bien plus que cela me direz vous, c'est de l'émotion que l'on véhicule. Oui. Et je reviens sur le fait que l'art doit jaillir. Et pour faire jaillir de l'émotion et non pas que de l'impossibilité brute, le magicien doit perpétuellement s'adapter.

S'adapter non pas aux derniers achats de gimmick à la mode ou autres, ou acheter avec frénésie ( qui est une propension du magicien, mais je ne développerai pas ici.) mais s'adapter à lui. À sa vie. 

Se recentrer sur soi. S'écouter. Et se repenser. Pour ensuite prendre du plaisir et s'ouvrir. 

 

 

Modifié par Fred Hô
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Il me semble y avoir deux choses qui sont évoquées :

Comme toujours, les mélanger n’apporte guère de réponse cohérente…

On parle de notre « blue » à nous, celui du magicien.

C’est un problème lié à toute activité, on se demande parfois, au bout d’un moment, si ça vaut le coup, de dépenser tant de temps, d’énergie, d’argent, là-dedans.

Un petit spectacle réussi, et ça remotive…

 

Et l’autre côté, c’est la façon dont est perçu la magie, qui semble tomber à plat, quand on dit qu’on en fait…

Là, c’est uniquement un problème de présentation :

On n’est plus dans l’introspection, on est dans la vente !

On ne doit pas parler de ce qui nous fait vibrer, mais de ce qui va faire vibrer le spectateur potentiel qui pose la question…

Parfois, c’est la même chose, car la passion ardente est une belle chose à partager…

Mais pas toujours.

On peut mentir, on peut embellir, on peut appâter…

Une célèbre conteuse (Gigi Bigot) ne se présente pas directement en tant que conteuse, mais comme « marchande d’étoiles » …

Ça en jette, non? 🙂 

La poésie, le mystère, les chemins détournés, voilà qui peut intéresser les gens.

Les gens aiment être intéressés.

Une bonne méthode, pour intéresser les gens, ce n’est pas de parler de nous.

C’est de parler d’eux.

Cette règle de base de la vente, on peut la mettre en place aussi bien dans nos spectacles que dans une simple présentation…

Si vous dite que vous être un chercheur de talents, et que d'ailleurs, celui qui pose la question semble avoir un talent... Ensuite, vous montrez que le spectateur va lui-même faire un miracle, mais quel talent !

En médiéval, je ne me présente jamais ni comme magicien (pas envie de finir sur un bûcher, moi....), ni même comme un bateleur...
Je suis un amuseur qui leur apprend des jeux... (les jeux sont naturellement impossible, et le spectateur comprend assez vite à qui il a affaire....mais c'est trop tard, il est appâté...)

Bref, il est rare que je me présente comme magicien…

D'ailleurs, je ne suis pas vraiment magicien…

Gilbus

Modifié par Gilbus
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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Il y a 9 heures, Fred Hô a dit :

La magie et l'art magique sont avant tout une affaire intérieure, qui est intime. Comme tout art, pour qu'il soit percutant, émouvant, choquant, envoûtant,.. doit l'être car l'auteur a souhaité fait passer un message. Le sien. 

L'art jaillit de l'artiste ( au sens  de sortir de l'intérieur, de son âme pour envelopper ou essayer d'envelopper une âme extérieure) et pour cela l'artiste se doit d'avoir, comme il a été dit de manière pertinente par Paul Magie, une phase d'introspection. Humble et sincère pour comprendre qui on est, ce que l'on veut et comment je souhaite l'obtenir. Qui sont finalement des questions très simples mais emplies de philosophie, que tout à chacun répond ou essaie d'y répondre à des moments de sa vie. 

La difficulté inhérente à l'art magique est d'être confronté sans cesse à l'étonnement, la surprise à travers les spectateurs, qui peut être une fin en soi. Puisque c'est ce à quoi un magicien tend, dans son but ultime: apporter de l'impossibilité brute et déguisée. 

Le drame est que l'ennui peut survenir car l'artiste est l'artificier, Celui qui tire les ficelles, celui qui 'connaît', celui qui 'sait' et finalement celui qui ne s'emerveille plus ou plus assez devant tant d'impossibilité. Le fameux blues. 

Remarquez que j'utilise 'impossibilité' alors que la magie est bien plus que cela me direz vous, c'est de l'émotion que l'on véhicule. Oui. Et je reviens sur le fait que l'art doit jaillir. Et pour faire jaillir de l'émotion et non pas que de l'impossibilité brute, le magicien doit perpétuellement s'adapter.

S'adapter non pas aux derniers achats de gimmick à la mode ou autres, ou acheter avec frénésie ( qui est une propension du magicien, mais je ne développerai pas ici.) mais s'adapter à lui. À sa vie. 

Se recentrer sur soi. S'écouter. Et se repenser. Pour ensuite prendre du plaisir et s'ouvrir. 

 

 

(Gilbus m'a devancé, j'ai tapé ma réponse et je n'avais plus de batterie...)

C'est une extension d'une partie de ce qu'exprimais assez pertinente et bien formulé. 

Je pense qu'il ne faut pas négliger une autre partie : l'autre ! Le spectateur. C'est pour lui qu'on fait de la magie. 

Il n'y a pas d'art sans public.

C'est un de mes professeurs lors de mon parcours artistique qui m'avait insufflé cette maxime (qui doit être une citation...) Elle résonne régulièrement en moi (comme beaucoup de ce que j'ai appris à cette époque). Une toile dans un atelier n'est pas une œuvre tant qu'elle n'est pas montrée au public. Mais ce n'est pas que cette "publication" qui est en jeu, mais bien l'acte lui même. La mise à nue que constitue la production artistique et  sa divulgation au monde, montrer son intériorité au public, se dévoiler ! 

C'est dans cette transition du privé au public que naît l'œuvre. On peut débattre longuement de cette question que j'ai creusé de différentes façons, et apporter des exemples variés si cela en intéressent (peut être est-il même utile d'ouvrir un autre sujet). 

N'oublions pas que notre art est d'abord fugace (le temps du spectacle), fragile (il ne tient "qu'au" secret... @Gilbus), et est transcendantal (le spectateur doit faire un effort mental pour s'extraire de sa réalité sensorielle), et toutes ces composantes sont du ressort du spectateur.

A nous de construire notre prestation pour réunir ces conditions: le bon effet, au bon spectateur, au bon moment.

Je me rends compte que je me suis un peu éloigné de la question de départ. Je crois qu'il faut s'éloigner, prendre du recul sur l'aspect mercantile de la magie, il sort une a plusieurs nouveautés par jour, c'est un rythme effroyable et qui nous semble important de suivre, se tenir au courant, avoir le dernier gimmick pour être le centre d'attraction au prochain rdv de magicos... Alors que nos étagères sont remplies de merveilles et de pépites qui demandent qu'à briller à la lumière d'un nouvel éclairage.

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Le 01/08/2019 à 04:48, PaulMagie a dit :

Il me semble important de faire ce "travail" d'introspection sur notre propre rapport à notre passion et de ne surtout pas succomber à la culpabilité de ne pas faire de "spectacle", ou à celle d'en faire par conformisme

Merci pour ta réponse très complète et assez claire et je crois que tu m'a ouvert les yeux, ce que j'aime dans la magie c'est apprendre, créer et surtout transmettre (si il y a un magicien ou une magicienne motivée pour une assos dans la Manche (50) qui est quand même le désert de la magie), pas performer ou en tout cas pas encore, et ça me fait plaisir que quelques uns m'aide démêler ce sac de nœud. 

Merci à vous 😉

Le4♠️

Modifié par Julien (Le4dePique)
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Bisous :x

Magicalement, Busan1903

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Le 01/08/2019 à 18:47, PaulMagie a dit :

Il n'y a pas d'art sans public.

Pour le sport auto je me suis fait une raison, je n'ai besoin de personne pour pratiquer.

 

Par contre la magie, j'aimerais bien pouvoir avoir un public. Je ne demande pas l'Olympia mais retrouver sa propre carte n'est pas spécialement excitant.

 

Comment gérez-vous cette absence de public ?

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Il y a 1 heure, Magic-Tony a dit :

Pour le sport auto je me suis fait une raison, je n'ai besoin de personne pour pratiquer.

 

Par contre la magie, j'aimerais bien pouvoir avoir un public. Je ne demande pas l'Olympia mais retrouver sa propre carte n'est pas spécialement excitant.

 

Comment gérez-vous cette absence de public ?

Le sport n'a pas besoin de public, c'est une pratique personnelle de dépassement de soi, de recherche de sensations... "L'erreur" d'assimilation que tu fais vient de la surmédiatisation du sport, qui devient un spectacle. C'est un sujet également très intéressant, qui pourrait notamment éclairer l'aspect financier du sport... Mais là n'est pas la question.

L'absence de spectateurs.... C'est une étonnante question. Sans aucune agressivité de ma part, mais n'as tu aucune famille, aucun ami, aucun collègue..? Ou as-tu une "peur/angoisse" a leur présenter ta magie ? 

Ce n'est pas une question sans fondement, le cercle proche est souvent le plus difficile des publics, et je ne fais d'ailleurs quasi plus de magie à ce public.

Comment compenser (je n'ai pas de réponse sur comment gérer personnellement ce manque qui relève d'une analyse introspective, voyons les moyens de trouver des spectateurs) ?

Nous avons la chance, au milieu du tumulte que cela procure par ailleurs, de vivre à l'heure du web, avec toute la créativité possible que cela implique... Site web, plateforme de diffusion vidéo, réseaux sociaux, et tout ce qui n'a pas encore été inventé... C'est le "théâtre" de demain. Ce n'est pas toi qui te déplaces mais bien le spectateur qui vient à toi. 

Je pense que tu as compris ce que je voulais dire...

Et puis, tu dois bien avoir un restaurant à côté de chez toi, propose leur une soirée par mois (ou plus en fonction de ton rythme) de façon bénévole si tu as des craintes, pour commencer. 

Ça voir la mairie de ta ville, ou de celle voisine si là où tu habites c'est "trop petit" explique leur que tu fais de la magie en amateur et que tu serais ravi d'échanger avec le responsable animation événementielle, tu lui fais ton meilleur effet, et lui propose d'animer un évènement à ton échelle (pas l'arbre de Noël de la ville, mais une fête des associations...)

Parlant d'association, il y a forcément des assos autour de toi. Contacte les, il y en a bien qui organisent des évènements et si tu leur offre une prestation (non tu ne vas pas tuer le marché local...) Ils en seront certainement ravis.

Dans le même domaine, les maisons de retraite sont également extrêmement en demande d'animations variées pour leurs résidents. C'est un public à considérer comme "des enfants" (ce n'est peut être pas ta magie...)

Voici quelques pistes pour te sortir j'espère de ta solitude et récompenser le temps et travail que tu as investi dans la magie.

Tient nous au courant.

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Il y a 6 heures, PaulMagie a dit :

L'absence de spectateurs.... C'est une étonnante question. Sans aucune agressivité de ma part, mais n'as tu aucune famille, aucun ami, aucun collègue..? Ou as-tu une "peur/angoisse" a leur présenter ta magie ? 

Si mais la magie ne les intéresse pas, pourtant ils savent tous que j'aime et pratique.

Peut-être est-ce un tort de ma part de ne pas avoir relancé mais j'avais montré quelque trucs à une pote tenant un snack pour faire une soirée d'animation, jamais eu de suite.

Il y a 6 heures, PaulMagie a dit :

Dans le même domaine, les maisons de retraite sont également extrêmement en demande d'animations variées pour leurs résidents. C'est un public à considérer comme "des enfants" (ce n'est peut être pas ta magie...)

C'est une piste à explorer oui et à laquelle j'avais songé.

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Il y a 3 heures, Magic-Tony a dit :

Si mais la magie ne les intéresse pas, pourtant ils savent tous que j'aime et pratique.

Peut-être est-ce un tort de ma part de ne pas avoir relancé mais j'avais montré quelque trucs à une pote tenant un snack pour faire une soirée d'animation, jamais eu de suite.

C'est une piste à explorer oui et à laquelle j'avais songé.

C'est à toi d'amener la magie sur le devant de la discussion, ne pas saturer tes proches pour ne pas les dégoûter (et qu'ils se disent... "Ah... On va voir Tony, il va encore nous faire ces tours...").

Pareil pour ton ami du snack, il a des milliers de choses à gérer, et il a sûrement zappé. Relance le, propose lui d'entrée de jeu: une date, des horaires, un visuel pour son Facebook... Il n'aura pas à "réfléchir" (ne choisit pas un jour de rush comme un samedi...) 

Et je pense que les resto sont un bon tremplin 😉

 

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