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[Réflexion] Spectacle avec Décor ou Sans Décor


Yannick GRUYTERS

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Bonjour à tous,

Je me pose la question à savoir si vous accordiez autant d’intérêt a vos numéros sur scène qu'a vos décors ?.

Pour ma part je pense que pour un spectacle enfants comme un spectacle adultes le décor est la première chose que les spectateurs verront et que de ce fait l'ambiance du spectacle dépend énormément du décor.

Je peux me tromper mais chaque fois que le rideau se lève et que la scène comporte uniquement des guéridons je me dit que je risque d’assister à un spectacle moyen.

L'humoriste voir le mentaliste peuvent se passer de décors puisqu'ils nous emportent dans leur monde.

Mais un magicien devrait impérativement consacrer un peu de temps à ce qui semble n’être qu'un détails pour lui mais qui reste à mon sens un élément majeur du spectacle.

Et vous, que pensez-vous de cette réflexion ?

Avec ou sans décor ?

Merci de votre retour.

Modifié par Thomas

.

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Avec la compagnie (nous ne faisons que du spectacle enfants), nous sommes très attachés à avoir un décor qui donne envie. Pour nous c'est primordial !

Donc AVEC évidemment !

www.senseneveil.com     Cie Spécialisée dans les spectacles de magie pour enfants partout en France.

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Cela dépend évidemment du type de spectacle.

Pour ma part, je pense que c'est important car effectivement cela donne un premier aperçu pour le spectateur sur ce qu'il va voir.

Cela créé une ambiance sans être encore rentré sur scène. Mais je parle de mon cas personnel et mes spectacles ne sont pas des spectacles uniquement de magie. Ce sont des spectacles jeunes publics.

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J’imagine qu’il n’y a pas de réponses toutes faites :

Cela va dépendre du magicien.

Prenons Arturo Brachetti, que j’avais vu avec un décor immense qui s’ouvrait comme un livre, une reconstitution de grenier etc.

Et qui fait aussi de très bons numéros avec juste un paravent noir en fond.

Comme le dit Andy, le risque d’un décor trop fouillé, c’est qu’il perde l’œil du spectateur, et dilue donc l’attention qui devrait se porter sur l’effet magique.

On peut donc avoir un décor intéressant, mais il faut dans l’absolu qu’il se fasse oublier quand commence la partie magique.

C’est au magicien de prendre le pas sur le décor, et si le décor est trop intéressant, cela lui complique la vie, non ?

Mais il y a des modes sur la question :

On a vu dans les temps anciens des décors reproduisant des scènes de vie, style Robert Houdin avec des meubles de qualité.

Ou des décors stylisé, façon toile peinte comme au théâtre de la renaissance.

Dans « le livre « la prestidigitation du XX° siècle » (tome 2 : tours divers, édition 1960), Hiliard dit ceci (page 366, avec des illustrations très intéressantes à analyser…)

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« Pour obtenir du succès la Magie doit avoir l’apparence de la spontanéité. Cela est rendu impossible avec une scène surchargée de tables et d’appareils.

De plus, tout ce qui tend à détourner l’attention du public de l’artiste doit être éliminé.

Le spectateur voit tout et rien durant la représentation ci-dessus et ne peux pas suivre l’effet que le magicien présente. »

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« Cette scène est peut-être trop simplifiée ; mais elle illustre le point que le magicien est capable de concentrer tout son attention sur le tour qu’il fait et de pouvoir se mouvoir librement sans crainte de renverser une table ou du matériel. Il est essentiel que la mise en scène plaise à l’œil et on peut atteindre plus facilement ce but par une élégante simplicité de lignes que par une surcharge d’objets. »

Il est amusant de voir qu’Hilliard présente la seconde scène comme étant trop simple, alors qu’il y a quand même deux tables avec des objets dessus…

Autres leçons de ces illustrations :

La lumière :

On peut gommer le décor si on dispose d’une gestion de la lumière suffisante.

Le fond :

Dans un cas, le fond est couvert de dragons et de chinoiseries sans rapport avec le spectacle, qui donnent un aspect camouflage à ce qu’on met devant, y compris l’artiste.

Dans le second, ce n’est pas un fond uni, mais juste une séparation en deux couleur évoquant vaguement une montagne, mais uni et sans sens précis suggéré.

Bien souvent, nos fonds de scène modernes sont monochromes, sans paillettes et sans rien qui puisse capter l’attention, laissant ce qui est devant prendre un sens en fonction des volontés de l’artiste.

De la même façon, on a des choix à faire au niveau du costume :

Les paillettes étaient très bien vue il y a une 50taine d’année en cabaret.

La mode est à des choses plus sobres maintenant, je crois.

C’est une chose que l’on peut étendre aux bijoux :

Des bijoux scintillants, en plein projecteurs, sont autant de miroirs qui vont perturber la vision de ce qu’on regarde…

(Une exception amusante : un magicien faisait des tours avec au poignet un bracelet scintillant très macho.

Je prenais note de le lui signaler à la fin, quand il est apparu que cela faisait partie du tour, et que ce machin brillant était FAIT pour être vu et remarqué… très fort…)

Bref, c’est à chacun de trouver l’équilibre entre son besoin de paraitre, le style du lieu, le style du numéro, le public…

Perso, en numéro normal, je suis en noir, et j’aime un fond uni, sombre si possible.

Mais il faut que l’éclairage soit bien fait, pour que je reste visible, ce n’est pas un numéro de lumière noire ;)

Cela laisse ressortir mains, visages et accessoires.

Mais un fond blanc est bien aussi (j’ai joué devant un écran de projections blanc, c’est pratique pour faire des tours ou les couleurs interviennent, car je n’avais pas la main sur l’éclairage…).

En médiéval, j’ai un costume plus coloré (bouffon), mais toujours avec des aplats de couleurs par moitié du corps, pas un costume d’arlequin !

Mes grelots ne sont que peu réfléchissant, j’ai veillé à les ternir…

Le but est d’avoir un costume approprié, mais pas anodin, et qui puisse se faire oublier aussi, et laisse se détacher proprement les accessoires tenus devant soi.

Idem pour le fond, les objets présentés au public doivent être visibles, et non camouflé par le fond.

Gilbus.

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Bonjour,

Et vous, que pensez-vous de cette réflexion ?

Avec ou sans décor ?

Pour prolonger ce que dit Gilbus à propos des décors "dans les temps anciens", il y a eu toute une génération de prestidigitateurs au milieu du XIXe siècle qu'on a appelés plus tard les "decorative conjurers" ou encore les "mechanical conjurers" : tout particulièrement Philippe en France, Anderson (the Wizard of the North) au Royaume-Uni, Döbler en Autriche, Le Tort en Scandinavie. ces artistes ont fait le tour d'Europe ou du monde avec des montagnes de matériel et de décors. Ils accordaient une attention toute particulière à l'abondance et à la somptuosité de leur matériel, qui était exposé en fond de scène comme un décor. Et tout cela participait largement à l'émerveillement qu'ils suscitaient à travers le monde.

P.

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Je vais donner mon sentiment sur cette question du décor dans un numéro de magie. Mis à part quelques cas particuliers (mise en scène théâtrale où le décor renforce l'atmosphère de l'histoire, magie pour les enfants,..), je suis plutôt un adepte du minimalisme. L'émotion m'emporte quand l'artiste, seul sur scène, évolue dans un monde où seuls la musique, la lumière, les mots, l'expression corporelle, le costume de scène, l'accompagnent dans sa performance en participant à la création de son univers magique (poétique, dramatique, comique,...). La pureté de la mise en scène me semble être mieux adaptée aux spécificités de l'art magique.

Alors oui, quand le rideau se lève et que je vois Yu Ho Jin au centre de la scène, seul, le regard tourné vers le ciel d'où provient une lumière divine, accompagné par une musique sublime qui envahit l'espace, je frissonne.

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On associe souvent décor et présence d’une histoire, d’une ambiance, dans un numéro.

Parlons donc histoire et ambiance :

On peut avoir une option théâtrale :

Alors, le décor entre dans les conventions, c’est un passage quasi-obligé, car théâtre et décors sont en phase depuis des centaines d’années…

Cela ne veut pas dire que le décor doit être envahissant, c’est un renfort pour poser l’histoire.

Il est du coup limitatif s’il est trop descriptif et précis :

Un seul lieu, a moins de prévoir des astuces scéniques pour rendre le décor adaptable aux lieux ou vont évoluer les personnages… ce qui n’est pas gênant si tout se passe dans un seul lieu ;)

On dispose rarement d’une machinerie pour changer le décor en magie… ;)

Bien entendu, il existe du théâtre sans décors physique, ou avec un décor stylisé.

Ce n’est pas le plus facile à jouer…

Mais bon, je laisse les acteurs en parler, je n’en suis pas un…

On peut avoir aussi l’option conte :

La plupart des conteurs que je connais n’utilisent pas de décors, juste un fond de scène ou un jeu de lumière.

Une scène vide suffit dans 80% des cas, et la plupart des autres se contentent d’une chaise.

Ou juste une petite table, et quelques objets s’il s’agit d’un conte à objets, qu’on doit poser quelque part.

Car le conte permet une grande liberté de lieux, d’actions, de personnages :

Tout décor montrant un lieu précis serait une chose à effacer dès que l’histoire va évoluer en dehors de ce lieu.

Le conteur fabrique le décor lui-même, en racontant l’histoire :

Une partie de la scène deviens une forêt, une autre un champ de bataille, une autre une chambre :

On associe un emplacement « vide » de la scène à un décor qu’on construit dans l’imaginaire du spectateur.

Une fois ces décors imaginaires posés, ils ne bougent plus :

Ainsi, en faisant un pas, on entre dans la forêt, sans avoir besoin de le dire (mais on doit le faire sentir (posture, regard, tonalité…)

L’intérêt du décor imaginaire, c’est qu’il fait travailler la visualisation de chaque spectateur :

Quelques touches, quelques détails, et le public construit lui-même le décor, ce qui est économique, et surtout participatif : quand on laisse des choses à créer par le spectateur, il ne les en aime que davantage, et cela renforce son intérêt.

En ce sens, un vrai décor très descriptif va limiter l’imaginaire, en lui donnant une forme précise.

Le conteur joue aussi sur la notion de zoom :

Il peut concentrer l’action entre ses deux mains rapprochées, ou au contraire l’envoyer au loin, dans n’importe quelle direction, et l’espace scénique n’existe alors plus vraiment, on n’a pas de limites...

D’autre part, cette option dépouillée est liée à la structure même du spectacle conté :

Le conteur est sur la scène, il ne disparait jamais très longtemps, même s’il incarne à l’occasion un personnage.

Sa présence sur scène le rend intemporel, il n’est pas limité à l’histoire qu’il raconte, n’en fait pas partie directement (dans la plupart des cas ;) ), placer le conteur dans un décor lié à l’histoire est donc inutile.

Enfin, il n’est pas rare qu’on raconte plusieurs histoires dans le spectacle, et ces histoires auront parfois du mal à tenir dans un même décor, en termes d’ambiances, d’époques, et de lieux évidemment.

Je me souviens d’un spectacle dans une maison de retraite.

L’animatrice, pensant bien faire, avait mis l’espace scénique à côté d’une télé grand écran, et mis un film genre « feu de cheminée en boucle », pensant nous faire plaisir en créant une ambiance « veillée au coin du feu »... de quoi en tout cas enlever 50% d’attention au public qui va se faire hypnotiser par les jolies flammes…

Il a fallu éteindre la télé, et même la recouvrir d’un drap pour la faire disparaitre, et avoir une place nette pour construire nos propres ambiances et décors, dans la tête des gens.

La présence d’un décor très descriptif est intéressante si on peut le faire disparaitre ensuite :

Il faut alors avoir une maitrise de l’éclairage, pour déterminer ce qui doit rester visible ou pas, suivant les moments du spectacle.

C’est rarement le cas, hélas, créer des effets lumineux demande beaucoup de travail, et ne peux être porté dans tous les lieux.

A vous de voir ce que cela peut représenter pour votre magie…

Gilbus.

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Je pense en effet, que pour un spectacle adulte le décors peut être minimaliste.

Mais si en plus le décors est immersif c'est mieux.

Comme celui je Julien:

Mais concernant un spectacle enfants le décors doit être nécessaire.

Le décors de Sébastien est magnifique:

La fantastique boutique de Monsieur Guss:

http://www.senseneveil.com/spectacle-de-noel.php

ou

il y a aussi celui de Greg 8m de long:

Celui de Martial est génial:

Le plus dingue c'est celui d'un marionnettiste que j'ai en ami sur Facebook lui il fait tout en 3d sculpté dans du polystyrène !!!

On peut y suivre la création pas à pas .

https://www.facebook.com/pages/Zygomar/760467340636464?ref=bookmarks

Je vous propose de partager les meilleur décors de spectacles toutes discipline confondues.

Belle journée à tous

.

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