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Ecrivons à Mme la Maire d'Aix en Provence !


Michel ROLLET

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Je suis profondément choqué par les propos tenus par Mma Jouassain-Masini, maire d'Aix en provence, le 29 juin dernier sur France Inter (voir le sujet "intermittents - vu sur AOL").

J'ai décidé d'écrire un courrier dont copie ci-après.

Certains sur un autre forum ont proposé de saturer le standard de la mairie, ainsi que leur boite de messagerie électronique. c'est une bonne piste, mais dont la portée reste limitée.

En effet, cela va pourrir la vie à la pauvre standardiste et aux secrétaires, mais guère plus. Je crois sincèrement que répondre par l'insulte à l'insulte revient à s'abaisser au niveau (certes très bas) de cette pauvre femme et donner ainsi du crédit à ses allégations.

En outre, Je crois que même les plus modestes d'entre nous peuvent se payer un timbre à 0,50 euro pour poster une lettre papier. Le courrier, ça ne s'efface pas d'un clic, ca fait du volume et du poids, ca laisse des traces, et c'est globalement plus efficace. Sans compter que si la quantité devenait assez importante, cela peut intéresser la presse... Alors que jamais aucun journal ne titrera sur "La mairie reçoit 5000 emails de protestations".

Le faux-pas de la maire d'Aix est une aubaine pour nous en termes médiatiques. En temps de guerre (car c'est bien de cela qu'il s'agit) Il faut faire feu de tout bois et tenter de tourner toute situation à son avantage. Les stratèges en com de Matignon le savent bien.

Voici le texte de ma lettre dont vous pouvez vous inspirer si le coeur vous en dit (Chrisdev peut se dispenser de cette lecture s'il ne veut pas attrapper un ulcère !).

"à l'attention de Madame Jouassains Masini,

Maire d'Aix en Provence

Madame,

xxxx (votre métier) professionnel , j'ai la chance de pratiquer un métier qui me passionne.

Si je vis de cette profession depuis près de xx ans, je suis également soumis a la précarité inhérente aux métiers du spectacle,

lesquels ne débouchent que rarement sur des contrats à durée indéterminée.

Cela ne traduit pas une instabilité passagère de ce secteur mais bien la nature de cette industrie basée sur l'enchaînement de projets. Un film, une pièce, un festival sont par nature éphémères, et il est inévitable que les périodes activités s'intercalent avec des périodes de chômage.

Les salariés du spectacle (ou intermittents) ont choisi ces métiers par passion et en paient le prix en assumant cette incertitude permanente de revenus. Pour quelques individus que la notoriété a rendus prospères, l'immense majorité des intermittents travaille pour juste vivre décemment. Et l'assurance chômage qui était jusqu'ici en vigueur permettait à ces personnes de survivre entre deux contrats.

Comme vous l'ignorez peut-être, la convention proposée ne va pas simplement réduire les droits de milliers de ces personnes qualifiées, mais elle va purement et simplement les EXCLURE du système.

Leur lutte ne consiste donc pas en la défense de quelque privilège, mais bien de leur survie. Et si cela n'excuse pas des actions violentes qui se sont produites ces derniers jours en France, (occupations de sièges du MEDEF), cela peut tout au moins les expliquer. Des personnes n'ayant plus rien à perdre sont parfois conduites à des gestes désespérés.

Aussi, je voulais vous faire part de ma profonde indignation quand à la manière grossière que vous avez eue pour vous exprimer sur les ondes de France Inter le 29 juin. Il est indigne d'un Élu de la République de montrer autant de mépris envers un secteur professionnel, quel qu'il soit.

Vous vous souciez légitimement des retombées économiques du festival que votre ville propose, et par là même, vous admettez que le secteur du spectacle vivant est dynamisant pour l'économie locale, et nationale si l'on considère les centaines de festivals de par la France.

Votre analyse me semble toutefois manquer de clairvoyance quand à l'avenir de nos métiers. En effet, les coûts salariaux de ces manifestations restent pour l'instant maîtrisés en raison même du système de l'intermittence. Les intermittents acceptent souvent des cachets modestes car les allocations qu'ils perçoivent leur permettent de survivre. Dès lors qu'ils ne seront plus indemnisés pendant les périodes de chômage, ils n'accepteront plus de travailler au même prix, et ce surcoût sera directement imputable sur le financement de ces manifestations, et en premier lieu, aux collectivités locales dont vous êtes une représentante.

Beaucoup d'autres élus dont la ville héberge des festivals semblent avoir une vision très différente de la vôtre, et soutiennent les intermittents.

En conclusion, je forme des voeux pour que vous puissiez vous rapprocher des problèmes liés à nos métiers, problèmes que visiblement vous méconnaissez, et que vous puissiez engager une concertation avec les intermittents travaillant sur votre festival.

Ces intermittents, bien que vous sembliez en douter, défendent aussi la pérennité de votre festival en défendant leurs droits.

Veuillez agréer, Madame, mes salutations distinguées.

nom, prénom, adresse, signature

[ 14. Juillet 2003, 15:53: Message édité par : Thomas THIEBAUT ]

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Bonne initiative mais face à la droite qui est plus que majoritaire (merci aux crétins de moutons qui ont diviser les voix!!!!) je crains que se soit un peu plus dur.

Ils ont décider de tapper sur les plus faibles...Au pire ils mettent la barre haute pour taper un peu plus bas (classique) mais en tout cas j'ai peur que cette fois ils fassent mal!

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît." (Michel Audiard dans les Tontons flingeurs).

Qu'ils allient plus du côté des gros employeurs d'intermittents (la télé entre autres....) et là il verront les abus...

Yep

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