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Tours et Détours d’Élisabeth AMATO


Christian GIRARD

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TOURS ET DÉTOURS.

Spectacle d’Élisabeth AMATO

Théâtre des Mathurins

Si les magiciens veulent ancrer l’image de l’illusionniste en tant qu’artiste, c’est bien en montant sur les planches des théâtres qu’ils y parviendront. C’est sur cette voie qu’Élisabeth Amato nous propose, au fil conducteur de l’histoire de sa propre vie, un spectacle d’orientation plutôt intimiste ponctué d’effets magiques parfaitement maîtrisés. A l’opposé de certains qui appréhendent leurs représentations comme s’il s’agissait d’une véritable joute entre le magicien et le public, Elisabeth entraîne avec elle les spectateurs dans un rapport de confiance et de partage la rendant tout de suite extrêmement proche et sympathique. Cela entraîne du coup une certaine et appréciable docilité des nombreux « assistants » qui vont se succéder tout au long du spectacle, Élisabeth Amato aimant faire participer les spectateurs et jouer avec eux, mais sans jamais les faire tomber dans des humiliations faciles et autres blagues salaces auxquelles on assiste si souvent dans des contextes de type « cabaret ».

Amato a choisi de jouer la carte du théâtre plus que de la magie avec des moyens quasi minimalistes, un sac et quelques objets sur une table. Même la boule zombie est uniquement mimée tout en fredonnant une musique de Chaplin, et c’est finalement comme si l’on avait réellement assisté à l’effet tant les gestes caractéristiques de cette illusion imprègnent notre mémoire. Le spectacle regorge en outre de lines subtiles qui s’adressent parfois uniquement à l’auditeur attentif : « Contempler en soi ? Pas facile quand on a peur du vide ».

Durant ce one-woman-show, Elisabeth Amato s’adresse à différents spectateurs en les appelant par leurs prénoms ou leurs initiales, ce qui n’est pas sans jeter un trouble sur ses réelles capacités de perceptions extrasensorielles, et qui ajoute encore à son charme naturel. La performance est encore accentuée par l’absence de musique qui, comme on le sait, constitue en général une part énorme dans l’émotion qui ressort d’un numéro : Amato ne joue pas la carte de la facilité et travaille sans filet, puisque tous ses effets sont présentés sans habillage musical, ce qui dénote un courage de la scène finalement assez rare. Combien de numéros magiques tiendraient encore le coup si on leur enlevait la musique qui les accompagne ?

Pour ce qui est des effets magiques, il s’agit de classiques mis en situation, mais il ne serait pas surprenant que même les magiciens avertis y réfléchissent à deux fois avant d’affirmer avoir percé le secret de tous les tours présentés, je pense notamment à sa version des « rouges et des noirs » avec un paquet de cartes mélangées par un spectateur… Amato n’échappe pourtant pas à l’anti-climax inhérent à l’effet des bagues empruntées qui s’enclavent pour former une chaînette : bien qu’elle ait un texte durant tout le temps du « désenclavement », il n’empêche que cette partie où les bagues sont libérées constitue toujours un moment plus faible que l’enclavement qui précède. De plus, les gens au fond de la salle qui discernent mal les bagues sur scène pensent qu’il ne s’agit pas des bagues empruntées…

Un autre effet mériterait également d’être présenté de façon un peu moins confuse, celui où deux spectateurs vont éliminer deux enveloppes parmi trois et vont se voir offrir le contenu de la seule qui ne contient pas d’espèces sonnantes et trébuchantes. Pour autant que j’aie pu en juger par les réactions autour de moi, la sélection paraissait douteuse : les enveloppes étaient-elles numérotées ? En tout état de cause, on ne le voyait pas du fond de la salle qui est pourtant petite.

Une dernière remarque porte sur un moment où Elisabeth nous donne un certains nombres de clés pour comprendre l’aspect symbolique des chiffres, et nous dit que « 4 » est le nombre de pieds nécessaires pour faire tenir un tabouret (ou une table), ce qui est physiquement faux, puisque le nombre de pieds indispensables est de seulement « trois » (voire d'un seul, mais alors très large !). Je n’aurais pas relevé cela dans le cadre d’une phrase improvisée au cours d’une discussion, mais je pense qu’il est utile de le signaler pour un texte « écrit » dans lequel Michel Vuillermoz a tenté de « gommer le mot de trop », ce qui est pour le reste un objectif plutôt réussit .

Mais ces détails n’affectent en rien la qualité générale de cette pièce. Plus d’une heure de spectacle volontairement sobre en effets spéciaux, mais contenant quand même plus de 22 tours de magies (allez voir la pièce pour savoir pourquoi 22), avec des digressions sur le fonctionnement du cerveau droit (je me suis moi-même penché sur le sujet à une époque, notamment par le biais de Betty Edwards et de sa méthode efficace pour dessiner grâce au mode D), et finalement pas mal d’effets de mentalisme qui en d’autres temps (et comme le précise le sous-titre du spectacle) auraient certainement conduit notre « sorcière bien aimée » (traduction libre de « Amato »…) au bûcher….

Élisabeth nous explique que le premier arcane majeur des tarots est le bateleur (le magicien…) mais qu’il ne constitue que la première étape d’un chemin à parcourir car « il ne faut pas rester dans l’illusion ». Dommage !

Ah oui, j’oubliais : si le spectacle ne manque pas de magie, il ne manque pas non plus d’humour. À voir absolument.

Christian GIRARD

Modifié par Christian GIRARD
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  • 11 months plus tard...
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  • 4 weeks plus tard...

Christian a superbement bien décrit le spectacle d'Elisabeth Amato.

Elle travaille sans filet, directement devant le public, sans manches, sans cape, sans table ni servante devant elle pour cacher quoi que ce soit.

C'est un spectacle magnifiquement bien maîtrisé, un texte très précis, par exemple le mot "miracle" dans une phrase anodine mais qui arrive juste au moment où elle retire, intact, de sa main, le papier à cigarette qu'elle venait juste de déchirer en quatre. :-)

Effet simple et intriguant, aussi, le sable qui coule indéfiniment (ou presque ! :-)) de sa main, vers la fin.

Eh non, Gabriel, ce n'est pas le même spectacle que le premier ! :-)

J'ai vu les deux et , si la base est la même, elle a introduit, dans celui-ci, des nouveautés, celles dont je viens de parler, par exemple, et elle a notablement raccouci "les rouges et les noires".

Même si nous connaissons, nous (c'est normal ! :-)), la plupart des routines, (pas toutes, pas toutes ! du moins en ce qui me concerne :-)) l'impact sur le public est excellent et elle obtient un succès magistralement mérité.

Ce spectacle est, pour moi, un exemple, dans sa maîtrise et son apparente simplicité de présentation.

Il faut aller l'applaudir.

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !

stop-faute.jpg

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Ce spectacle est une merveille, il y a tout dedans, humour poesie, ...

A ne vraiment pas rater. Pour magicien ou non ce spectacle ravira petits et grands.

Enfin en tout cas quand je suis sortis les autres spectateurs étaient conquis !

[ 30. Décembre 2003, 14:40: Message édité par : Juliendarnois ]

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Bonjour tout le monde

ce spectacle m'interesse particulierement surtout qu'il a le concept du spectacle que j'aimerais presenter

j'en ai deja presente quelques uns, pour des fetes de fin d'annee scolaire pour des enfants, ou dans des galas, je presentais quelques effets pendant la soiree

en ce moment j'ai en projet de monter un spectacle de cabaret, du meme style que celui d'Elisabeth AMATO, je parle des effets presentes, et je me demandais comment elle faisait pour ses tours de "close up", comme les rouges et les noirs, est ce qu'elle transmets en direct sur ecran geant pour que ce soit percu par tout le monde ? et quel etait le nombre de spectateurs, pour rester visible par tous, j'ai lu dans le compte rendu qu'elle avait presente l'effet du paquet dechire reconstitué, n'est ce pas un effet de close up ? comment a t'elle pu le presenter sur un theatre dans les conditions de la scene

j'aurais bien aime voir ca moi meme, mais comme je suis au maroc, ce sera pas evident

merci d'avance pour tous vos conseils qui me seront tres precieux

Bonne annee (magique) 2004 a tous et que Roy remarche en 2004

SJ ~~

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