very best of (vbo) de dai vernon couverture
Very Best Of (VBO) de Dai VERNON – couverture

Il n’existe qu’un seul livre en français sur Dai VERNON, et pourtant, personne n’en parle : le VBO Dai VERNON.

Dès qu’il s’agit de VBO, on cite toujours les noms de Mendoza, Aronson, Bannon, mais rarement celui de Vernon.

Voici donc un compte rendu, qui permettra peut-être de mieux comprendre la fameuse Vernon Touch.
Comme à chaque fois, j’ai complété les descriptions par des informations glanées ici et là, afin d’en rendre la lecture plus intéressante.

Année :
Pages : 170
Format :  16,5 cm × 23,5 cm
Traduction de Richard VOLLMER
Troisième édition avec une préface de Bernard BILIS
Prix : 55€
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La longueur de ce compte rendu est justifiée par l’importance du magicien. Vernon est le plus grand. Il est donc normal que ce CR soit le plus long, d’autant plus que j’ai beaucoup travaillé à partir de ce matériel.

Card Puzzle

Pour ceux qui ne connaissent pas ce tour créé en 1931, il s’agit d’une assemblée quadruple instantanée. Philippe Billot et Pierre Guedin qualifient ce tour d’OVNI.

Personnellement, c’est un tour techniquement facile que j’adore, mais il souffre d’un gros problème : il se passe trop de temps entre le moment où l’on pose la première famille face en bas et le moment des révélations finales. La mémoire des émotions (voir Strong Magic, p.69 de l’édition française) s’en trouve fragilisée.

Selon Ortiz, dans The Annotated Erdnase, ce tour n’a jamais eu un gros succès justement à cause de cet aspect puzzle, qui rend la compréhension difficile pour le spectateur. Selon lui, la meilleure version pour un public est celle de Marlo : Questionable Observation Test.

Vernon avait lui-même compris les faiblesses de ce tour et l’a beaucoup amélioré après sa première publication. Une variante est d’ailleurs donnée à la fin de la description, améliorant le climax grâce à des aides mémorielles.

C’est typiquement un tour que l’on peut grandement améliorer en lisant Strong Magic.

Petite erreur dans la description : à la dernière ligne de l’avant-dernier paragraphe de la page 3, il faut lire intercalé quatre cartes et non intercalé trois cartes.

L’expert en empreintes

Un classique où le magicien semble se tromper, mais retrouve finalement la carte du spectateur.

Un tour génial, qui offre une justification remarquable pour retourner une LD face en bas sur le jeu. C’est techniquement simple et l’effet est très fort.

De plus, ce tour permet d’instaurer un véritable jeu avec le spectateur (de préférence une spectatrice : d’ailleurs, j’ai appris grâce à England que Vernon présentait ce tour exclusivement à des femmes, préférant Dunbury Delusion de Miller pour les hommes, car il repose également sur l’erreur du magicien).

Dans les DVDs Revelations, Vernon explique qu’il ne comprend pas pourquoi ce tour n’est pas plus présenté, car il a tout d’un tour parfait. Je ne comprends pas non plus… mais je m’en réjouis !

Les quatre as à dos bleu

Une assemblée en technicolor, décrite en 1961 dans Further Inner Secrets. Contrairement à la version de Lynn Searles qui utilisait des cartes truquées, celle-ci n’emploie que des cartes normales.

“La méthode employée est très ingénieuse et illustre bien comment, grâce à beaucoup de naturel dans les gestes et à leur superbe enchaînement, Dai Vernon arrive à créer un effet remarquable.”

On a ici une excellente illustration de la Vernon Touch, avec une description pleine de subtilités destinées à rendre le tour le plus clair possible pour le spectateur, tout en évitant les détours et illogismes présents dans d’autres versions.

very best of (vbo) de dai vernon 4e de couverture
Very Best Of (VBO) de Dai VERNON – 4e de couverture

Le jeu qui change de couleur

Le spectateur choisit deux cartes dans un jeu à dos rouge. Au contact du joker à dos rouge, les dos des deux cartes deviennent bleus, puis c’est tout le jeu qui devient bleu, et enfin le joker.

L’utilisation du joker, bien qu’étrange au premier abord, me semble judicieuse. Il apporte une preuve supplémentaire du changement de couleur et permet une gradation de l’effet.

Une bonne routine, même si d’autres versions plus modernes sont aujourd’hui plus efficaces. Par exemple, celle de Giobbi dans son Cours de Cartomagie est une merveille. Joshua Jay en a également une excellente version, très bien construite.

Vernon conseille de terminer sa séance avec ce tour, tandis que d’autres (comme Giobbi) recommandent plutôt de commencer par lui. Personnellement, je préfère le garder pour la fin, en utilisant un jeu rainbow pour deux raisons :

  1. Les couleurs différentes des dos accentuent l’impossibilité de l’effet.
  2. Les spectateurs comprennent que la séance est terminée, car il est impossible d’utiliser ce jeu pour d’autres effets.

Trahi par l’émotion

Un de mes tours préférés, qui figure aussi (si ma mémoire est bonne) dans l’un des livres de la trilogie Light de Giobbi.

Méthode très simple et effet basique : le spectateur pense à une carte et le magicien la retrouve, le jeu étant mélangé.

Ce qui rend ce tour spécial, c’est la présentation de Vernon. Elle justifie naturellement tous les mouvements et laisse une grande place à l’émotion et à la poésie.

Le magicien peut facilement en faire un moment marquant pour le spectateur. Un modèle de présentation et une vraie source d’inspiration, qui rappelle L’expert en empreintes.

Pour ceux que ça intéresse, voici une phrase tirée du film Metropolis que j’utilise dans mon boniment :

“Entre le cerveau et les mains, le médiateur doit être le cœur.”

Une phrase qui peut aussi être utilisée dans d’autres effets.

very best of (vbo) de dai vernon page 38 & 39
Very Best Of (VBO) de Dai VERNON – page 38 & 39

Cocktail de cartes

Autre temps, autres mœurs…

Un tour archaïque qui nécessite un chapeau (si possible un haut-de-forme). Trois cartes choisies sont mélangées avec le jeu dans un chapeau. Malgré ce mélange, le magicien est capable de les retrouver.

La méthode est basique mais terriblement efficace, et peut facilement être adaptée à d’autres effets impliquant un mélange dans une boîte ou un sac.

La prédiction de la carte cornée

Il s’agit d’un forçage assez connu, mais amélioré par Vernon grâce à la subtilité du cornage de la carte forcée.

Personnellement, je n’ai jamais aimé ce forçage, qui consiste à compter jusqu’à un nombre précis et à demander au spectateur de recompter encore une fois jusqu’à ce même nombre.

Ici, l’effet est brut (une prédiction). Certains trouveront peut-être une meilleure application pour ce forçage.

En résumé : une méthode à creuser, mais qui, en l’état, me semble moyenne.

very best of (vbo) de dai vernon page 4 & 5
Very Best Of (VBO) de Dai VERNON – page 4 & 5

Faites comme moi

Un magicien prend un jeu mélangé et en retire une carte de prédiction qu’il place dans l’une de ses poches. Un spectateur choisit une carte dans un autre jeu, et il s’avère qu’elle est identique à la carte prédite. Rien qu’en lisant la description, plusieurs méthodes viennent à l’esprit pour réaliser cet effet.

Malheureusement, celle de Vernon est loin d’être la meilleure, malgré l’introduction prometteuse qui annonce « un effet vraiment extraordinaire, difficile à surpasser ». En réalité, un des jeux doit être entièrement classé, le choix du spectateur manque de naturel, la carte de prédiction est placée dans une poche (alors qu’une prédiction gagne à être visible), et en plus, il faut faire une équivoque !

Cependant, la routine contient une méthode intéressante pour réaliser facilement un classeur impromptu de quatre cartes. L’effet, bien que bon en théorie, souffre d’une exécution peu optimale. Il constitue toutefois une base intéressante pour des réflexions et améliorations personnelles.

Le signe des quatre

Comme beaucoup, je fais partie de la génération Bilis. J’ai découvert la magie grâce à ses VHS et j’ai été surpris de voir que certains des tours qu’il présentait étaient tirés du répertoire de Vernon, sans être crédités (hormis pour « Que des dos »).

Ce tour, issu de la cassette numéro 3, repose sur un principe de coïncidences : les cartes choisies par le spectateur correspondent à celles choisies par le magicien, le tout avec un jeu mélangé. C’est un effet un peu technique, mais redoutablement efficace.

Petite note pour ceux qui le connaissent déjà : comme le suggère Bilis, il n’est pas indispensable de garder une brisure entre les deux paquets, car la brisure naturelle suffit largement.

L’Expert aux Cartes

Une référence directe à Erdnase pour une routine de triche simulant des fausses donnes en deuxième, troisième, quatrième et cinquième position.

L’un des points forts de cette routine est sa possibilité d’être répétée indéfiniment, car à la fin, les cartes se retrouvent déjà en place pour un nouvel enchaînement. Vernon jouait astucieusement sur cette répétition pour augmenter l’effet, graduant chaque phase afin de rendre la triche plus impressionnante.

De plus, on y apprend un mouvement génial de Lyons pour filer deux cartes. Une démonstration efficace et quasi automatique des compétences d’un tricheur. Pour ceux qui possèdent Le Grec à la table de jeu, cette routine y est également détaillée.

Twisting the Aces

Un incontournable. Ce tour était l’un des préférés de Vernon, et on comprend pourquoi.

Dans Prestidigitation : Mille et Une Sources (bientôt un Bon Plan VM dans la boutique !), Philippe Billot et Pierre Guedin expliquent que ce tour a été créé en 1959, soit la même année que la publication du comptage Elmsley. Même si l’idée de faire pivoter des cartes de manière magique dans un petit paquet remonte à Georges Sands, Vernon a su immédiatement exploiter la puissance du comptage Elmsley.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce classique, il est possible de le voir en action dans une célèbre performance télévisée de Tamariz, disponible sur YouTube.

La carte pensée

Une version impromptue et réalisable avec un jeu emprunté, proche de Mnémonicosis de Tamariz.

Dans la version de Tamariz, un jeu est posé sur la table, le spectateur nomme une carte et le magicien la produit sans toucher au paquet. Ici, l’idée est similaire, sauf que le choix des cartes est restreint et qu’une manipulation dans le dos vient légèrement gâcher l’effet.

Même si cette manipulation est justifiable par la présentation, elle implique une intervention du magicien qui pourrait être évitée. Malgré ce léger défaut, le tour reste excellent, à condition de bien étaler le jeu dans le bon sens. Un conseil : les cartes doivent toujours être comptées dans le sens du spectateur pour renforcer l’effet.

Bien que le choix se limite à treize cartes, une fois sur treize, l’effet devient un pur miracle. À essayer absolument !

Secrets

L’introduction affirme que ce tour a un fort impact et qu’il était fréquemment présenté par Vernon. On y apprend aussi qu’il s’agissait du tour préféré d’Alfred Benzon, « l’homme qui fit assurer ses mains pour 250 000 dollars ».

Cependant, en lisant la description, on reste perplexe. L’effet semble anodin, et on passe rapidement à autre chose… Jusqu’au jour où, après des années de pratique, on se fait mystifier par un tour d’une simplicité déconcertante.

C’est alors qu’on réalise que ce fameux tour, qu’on avait négligé, est en réalité un chef-d’œuvre. Un effet qui repose sur une présentation impeccable et une exécution parfaite. Si vous doutez de son efficacité, testez-le en conditions réelles. Vous serez surpris de l’impact qu’il peut avoir sur le public.

Transposition de pensée

Un effet proche de B’Wave, mais avec des cartes normales.

L’effet est bon, mais les révélations finales mériteraient d’être retravaillées pour plus de clarté et de fluidité. Par exemple, l’utilisation du filage de Lyons pourrait rendre les révélations plus directes.

Personnellement, je préfère réaliser ce type d’effet avec un jeu complet plutôt qu’avec un petit paquet, car cela donne plus de liberté au spectateur et renforce l’impact du tour. Une version intéressante est celle de Mark Wilson dans Course in Magic.

Pensez à un As

Un effet rapide et percutant, parfait en transition entre deux routines.

Le spectateur nomme un As, et le magicien coupe immédiatement sur cette carte. La mise en place et l’exécution sont d’une grande simplicité, ce qui en fait un excellent « interlude magique ».

Ce tour, bien qu’élémentaire, peut produire un bel impact dans un contexte informel, notamment lors d’une discussion impromptue.

Mystère en rouge et noir

Un tour oublié mais qui mérite d’être redécouvert, notamment en introduction à une routine d’huile et eau.

Le principe : un paquet de quatre cartes rouges et quatre cartes noires est mélangé, mais dès que le magicien déplace une carte, toutes les autres changent mystérieusement de disposition.

Techniquement, il exige une bonne maîtrise de la donne en second. Vallarino en propose une variation intéressante dans son DVD consacré à Vernon.

Mathématiques élémentaires

Premier tour (semi-) automatique du livre, et probablement l’un des meilleurs.

Un spectateur choisit une carte et pense à deux chiffres. En distribuant les cartes, le magicien retrouve non seulement les chiffres pensés, mais aussi la carte choisie.

Toutefois, ce tour souffre d’un problème récurrent des tours automatiques : une procédure un peu lourde pour un effet final qui, bien que surprenant, n’est peut-être pas à la hauteur des manipulations nécessaires.
Vernon lui-même en était conscient puisqu’il précise dans l’introduction que le véritable intérêt réside dans les révélations, qui « sortent de l’ordinaire ».

L’huile et l’eau

Version de Vernon du célèbre effet créé par Marlo.

Bien que techniquement plus exigeante que d’autres versions, cette routine se distingue par une gradation parfaite des effets et une construction méthodique.

C’est cette version que Régis Claudet exécute brillamment dans le DVD Dai Vernon Revelations (volume 6), et que l’on peut retrouver ici [lien YouTube à insérer si nécessaire].

Les cartes indicatrices

L’effet consiste à retrouver une carte perdue dans le jeu grâce à deux cartes indicatrices, dont l’une est connue à l’avance par le spectateur.

Malgré une procédure relativement simple, certaines sorties semblent un peu forcées. Cependant, la méthode de Vernon offre une bonne base pour expérimenter d’autres approches plus directes.

Ce tour contient une technique intéressante permettant de replacer une carte sous une carte-clé de manière subtile. Une méthode que Steve Freeman affectionnait particulièrement, notamment lorsqu’elle était combinée avec une carte courte.

 

Les As obéissants (Jack Avis)

Plus proche d’une production d’As que d’une routine à proprement parler.

Le magicien produit quatre As, puis quatre Rois, puis « perd » les As pour finalement les retrouver.

Malgré quelques idées intéressantes sur la production des cartes (coupes gracieuses, productions Hofzinser, épellations), la structure même de l’effet semble bancale. Pourquoi perdre les As après les avoir trouvés ?

Cette routine, bien que techniquement enrichissante, pourrait être repensée pour une construction plus logique et impactante.

 

Faites comme moi (variante)

Similaire au Signe des quatre, mais nécessitant deux jeux.

L’effet reste intelligent et bien construit, mais l’ajout d’un second jeu complexifie inutilement la mise en place. Le Signe des quatre reste une meilleure alternative puisqu’il se réalise avec un seul jeu, rendant la routine plus fluide et directe.

 

L’As Protée

Une superbe version du classique d’Hofzinser, agrémentée de touches de Walton et Jennings.

Techniquement exigeante, mais la pureté de l’effet en vaut la peine.

Ceux qui recherchent des versions plus accessibles peuvent se tourner vers les adaptations de Walton ou Mendoza, plus simples à exécuter mais légèrement moins percutantes.

Un point à noter : à la fin du paragraphe en haut de la page 81, il est préférable de poser directement les As sur la table plutôt que de les repositionner comme indiqué.

Le Tricheur Ingénu (Fred Lowe)

Un classique également présent dans Le Grec à la table de jeu.

L’effet : le magicien annonce qu’il va se monter une main de quatre As grâce à un mélange classificateur. Après avoir distribué les cartes, le spectateur choisit une carte qu’il échange contre l’une des cartes de sa main… et découvre qu’il a une quinte flush !

Simple et efficace, cette routine fonctionne très bien.

Cependant, la version d’England (Unreal Work 2), inspirée de Steve Mayhew, améliore encore le tour en rendant le choix du spectateur plus libre et la construction plus logique. Une perle de la cartomagie.

Loin des yeux, loin du cœur

Basé sur un tour d’Erdnase, ce classique a donné naissance à de nombreuses variantes.

L’effet : le spectateur pense à une carte, et le magicien la retrouve.

Si le concept est séduisant, la procédure, elle, est laborieuse. Dans Gambit Magazine #2, Earl exprime bien ce sentiment :

« Out of Sight, Out of Mind est un classique, mais je le déteste. Trop de procédures complexes pour simplement retrouver une carte pensée… »

Plusieurs magiciens ont tenté d’améliorer cette routine, notamment Richardson, Cervon (Castle Notebook #3) et Giobbi (Cours de Cartomagie Vol. 3), avec des résultats plus convaincants.

Dans Magicol (Erdnase Unmasked), David Ben explique qu’il aime présenter ce tour dans un avion ou un train, car il fonctionne bien à distance. Un contexte intéressant, mais est-ce suffisant pour le sauver de l’oubli ?

 

Épellation carrée

Un effet de coïncidence basé sur une épellation qui aboutit à une révélation surprenante.

Le magicien épelle le nom d’une carte choisie et découvre, sous chaque paquet formé, une carte de la même valeur.

L’effet peut être impressionnant, mais la mise en place est assez lourde.
Jean-Pierre VALLARINO en propose une démonstration dans une vidéo, malheureusement gâchée par une exécution précipitée.

Quelques ajustements peuvent rendre ce tour plus percutant :

  • Limiter le nombre de paquets à trois au lieu de quatre pour alléger la procédure.
  • Utiliser une technique de cueillette à la Hofzinser pour éviter une manipulation trop voyante.

En l’état, ce tour reste un bon exemple de la construction méthodique de Vernon, mais nécessite une présentation adaptée pour être vraiment efficace.

Épellation triangulaire

Une variation de l’épellation carrée, censée renforcer l’effet de surprise… mais qui, en réalité, alourdit encore plus la procédure.

En voulant aller trop loin dans la multiplication des révélations, Vernon crée un effet anti-climax.

Cette version est à éviter, sauf si vous aimez les effets où la méthode prend le pas sur l’impact final.

Les cartes calculatrices

Un tour automatique basé sur une série de calculs et d’épellations pour retrouver une carte choisie.

Bien que Vernon aimait explorer les subtilités des effets automatiques, celui-ci est un bon exemple des limites de ce genre de tours :

  • Trop long à mettre en place.
  • Trop de calculs, ce qui dilue l’effet magique.
  • Une équivoque en fin de routine, qui affaiblit encore plus l’impact.

Ce tour illustre bien la différence entre une construction intellectuellement élégante et une routine réellement efficace en performance. À oublier.

Family Plot

Un tour où trois spectateurs choisissent chacun une carte, qui sont ensuite perdues et retrouvées par le magicien.

Deux versions sont proposées :

  • Une version automatique, avec un montage complet du jeu, beaucoup trop laborieuse pour être intéressante.
  • Une version impromptue, plus audacieuse, qui peut être adaptée à d’autres effets.

Malgré une idée intéressante, il existe de nombreuses façons plus directes et percutantes d’arriver au même effet. Giobbi propose une variante dans laquelle le magicien ne touche jamais le jeu… et c’est bien plus fort !

La prédiction Klondike

Un autre tour automatique, souffrant des mêmes défauts que les précédents.

Ici, après une série de comptages et de manipulations, le spectateur découvre que sa carte correspond à une prédiction préalablement placée de côté.

Le problème ?

  • La méthode est trop visible.
  • Trop d’étapes inutiles qui affaiblissent l’effet.

Giobbi et Doumergue ont tenté de réhabiliter ce type de tours en les enrichissant avec de bonnes présentations, mais ici, le tour de Vernon reste un simple puzzle, sans réel impact.

Le Bonneteau

Un classique, selon Vernon et Erdnase, qui considéraient cette routine comme l’un des meilleurs effets possibles en cartomagie.

La version présentée ici est une référence, avec une construction en quatre phases :

  1. Première phase : la dame se retrouve au milieu malgré un jet truqué.
  2. Deuxième phase : la dame se retrouve à droite.
  3. Troisième phase : toutes les cartes sont révélées noires.
  4. Quatrième phase : climax avec la carte cornée.

Quelques erreurs de description sont à noter dans le texte, notamment sur les mouvements précis des mains et des doigts. Mais l’essentiel est là : une routine fluide, rythmée et diaboliquement efficace.

Pour aller plus loin :

  • Fast Company de Damien Nieman propose une version très aboutie.
  • Three Card Monte de Piacente est parfait pour l’étude des techniques.
  • Le volume 9 des Revelations de Vernon est une mine d’or pour l’aspect psychologique du bonneteau.

En close-up, une alternative intéressante est Stand-Up Monte de Garret Thomas, qui permet de réaliser l’effet sans table.

Pensez à une carte

Une version améliorée d’un classique d’Erdnase, où Vernon peaufine la subtilité psychologique pour optimiser l’impact.

L’effet : le spectateur pense à une carte alors que le magicien fait défiler le jeu. Grâce à un subtil contrôle de l’attention, le magicien devine la carte pensée.

Ce tour repose sur une pression psychologique exercée sur le spectateur, qui ressent un soulagement en fixant une carte. Vernon affine la technique en éliminant la pause visible chez Erdnase et en mettant le spectateur en valeur.

L’étude de cette version est fascinante, notamment pour comprendre comment Vernon transformait des techniques existantes en joyaux de subtilité.

Conclusion

Ce recueil de Vernon est une mine d’or, mais comme tout ouvrage dense, il demande une lecture attentive et critique.

Quelques leçons importantes à retenir :

  • Vernon était un génie de la construction, mais certains de ses tours automatiques souffrent de lourdeurs qui peuvent être optimisées.
  • Ses meilleures créations brillent par leur simplicité apparente et la fluidité de leur exécution.
  • La « Vernon Touch » réside dans les petits détails qui transforment un tour mécanique en un miracle perçu.

Si vous aimez la magie des cartes, ce livre est incontournable… à condition de savoir trier et adapter les routines à votre propre style.

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