Dates : du jeudi 3 au dimanche 6 septembre 2015
6e Congrès Européen des Collectionneurs, Histoire & Collection
Lieu : Conservatoire National d’Art Dramatique
Paris. 9ème
Ingénieur physico-chimiste, relieur d’art, restaurateur et collectionneur, François VOIGNIER a donné de nombreuses conférences sur l’histoire de la magie notamment dans les fêtes foraines.
Il traitera le sujet Théâtre Forains Itinérants à la Belle Époque (hors les Entresorts), la naissance et la mort d’un genre aujourd’hui disparu.
Il existe de nombreux témoignages grâce à des affiches, des cartes postales, car les photographes braquaient volontiers leurs appareils sur les scènes de la vie courante.
Les fêtes foraines ont pour origine des événements religieux, (pèlerinages, inauguration de paroisse,…) d’où leur nom Foire de Saint-Germain, Saint Ovide, Saint-Laurent, Saint-Cloud, des Loges, du Trône ou foire aux pains d’épices.
Dans un deuxième temps la fête devient une foire marchande et attire les marchands d’images, les pitres, les jongleurs, les diseuses de bonne aventure et les escamoteurs ! Et plus tard les premiers théâtres forains font leur apparition au XVII et XVIIIème siècles.
La foire de Saint-Germain au XVIIème siècle est un marché couvert près de l’église Saint-Germain des Prés. On y trouvait des produits de luxe, vaisselle, livres, parchemins, des loges avec des automates, des têtes parlantes. De nombreuses images illustrent le propos de François VOIGNIER.
Elle est concurrencée par la foire Saint-Laurent près de la gare de l’Est et son marché en plein air.
1772. La foire Saint-Ovide débute par un incendie.
La foire des Loges au XVIIème siècle se situe dans la forêt de Saint-Germain en Laye et c’est alors la plus grande foire d’Europe.
La foire de Saint-Cloud propose des joueurs de gobelets et le tour des anneaux chinois.
La foire de Neuilly comporte un programme magique.
La foire du Trône fait la publicité du théâtre de magie Marcketti.
Puis au XIXème siècle la machine à vapeur et l’électricité (deux innovations capitales), vont révolutionner la fête foraine. Ces inventions vont permettre de déplacer d’énormes structures.
Le théâtre itinérant Cocherie (de 1000 places) pesait en tout 55 tonnes.
Le théâtre Gallicy-Rancy occupait 15 wagons de chemin de fer !
On utilisait des tracteurs routiers à vapeur, des groupes électrogènes comme le montrent de nombreuses cartes postales.
Les caractéristiques du théâtre forain sont une très large façade en bois de plusieurs dizaines de mètres parfois, où a lieu la parade.
Les panneaux des façades sont en toiles peintes (elles peuvent être roulées pour le transport).
La parade, une exclusivité du théâtre forain, se déroule au centre de la façade et amorce le spectacle sans en dévoiler le contenu.
On peut admirer des myrmidons, sorte de marionnette avec une vraie tête et des petits bras et jambes, la Goulue épouse du magicien José, des fakirs, des dompteurs, Dick le seul chien qui écrit, les gladiateurs miniatures, le miracle de Dahomey, des lévitations, la danse serpentine, Fregoli, Bénévol, Collinet…
Le prix d’entrée est bas, équivalent au salaire horaire d’une femme de ménage, soit quatre fois moins que le prix d’une place au théâtre Robert-Houdin. C’est donc l’occasion pour des gens peu fortunés d’aller au théâtre.
Après 1914 cet âge d’or du théâtre forain s’arrête avec la guerre et avec le cinéma qui commence à se fixer dans des salles en dur.
Le théâtre Collinet migre en Afrique du Nord et on trouve la trace du théâtre … en Belgique en 1958.
NDR : Le célèbre effet « Miss Gorilla » est à classer dans les entresorts et pas dans le théâtre forain. À l’origine créé par J. Maurice (un anglais) qui a déposé le brevet le 17 octobre 1864.
Notes de Pierre Guedin et Philippe Billot
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