Date Jeudi 21 Octobre 1999
Adresse
Château des Quatre Tourettes
535, rue Saint Léonard
4000 Liège
BELGIQUE
Horaires à 20 H 15
Entrée : 500 FB
Campagnes 300 FB
Le 21 octobre 1999 le Magic Club Belge (M.C.B.) organisait au Château des Quatre Tourettes à Liège, une conférence de Lee EARLE.
Lee Earle est un mentaliste américain qui édite et publie la revue SYZYDGY, The Journal of Contemporary Mentalism, écrit par les plus brillants auteurs de cette discipline que sont Jack Deen, Phil Goldstein…
C’est d’ailleurs sur la base des retours de ses abonnés, à propos des articles publiés, que Lee EARLE a construit cette conférence. Elle regroupe donc le meilleur des quatre dernières conférences qu’il avait produit ces 5 dernières années.
Il nous présente le Best du Best.
Lee EARLE commence par préciser les différences qui existent entre la magie, la ” mental magic ” et le mentalisme.
Un magicien présente des tours et le public est conscient qu’il se sert de ” trucs ” pour rouler les spectateurs, mais finit par se laisser emporter par la fantaisie et par le rêve que présente le numéro du magicien.
Celui qui pratique la ” mental magic ” est fondamentalement un magicien comme défini ci-dessus, mais il a ceci de différent qu’il présente des tours dont le thème est basé sur le psychique et la puissance de l’esprit.
Mais le public reste persuadé que le magicien se sert de ” trucs ” et ce dernier ne s’en cache d’ailleurs pas.
Quant au mentaliste, ce n’est pas un magicien, car il essaye de convaincre son public qu’il présente des expériences réalisées grâce aux capacités mentales de l’homme et non des tours de magie (même s’il est vrai qu’il utilise des ” trucs “).
La différence réside donc essentiellement dans la présentation et non dans les moyens techniques mis en ouvre.
Il se pose au mentaliste le problème de rendre crédibles ses expériences sans pour autant violer les lignes de conduite morale que tout honnête gens se doit de suivre (c’est à dire sans abuser de la crédulité des spectateurs).
Lee EARLE illustre alors sa théorie par un premier exemple.
Il s’agit d’un tour d’évaluation de cartes.
Il explique que certains tricheurs sont capables, une fois un jeu de cartes en main, d’évaluer le nombre exact de cartes que contient le paquet. Il précise que lui en est incapable et qu’il a besoin en plus d’un élément de comparaison (un autre paquet de cartes) pour le faire (prémisse parfaitement crédible à l’expérience).
Il fait donc couper un petit paquet de cartes à un spectateur et demande à un autre de lui donner exactement 26 cartes du reste du jeu (le paquet de comparaison).
Il prend alors un paquet dans chaque main, tend les bras latéralement et simule une balance.
Il laisse petit à petit tomber des cartes du paquet qui en contenait initialement 26 (le ” talon “) jusqu’à ce que la ” balance ” s’équilibre.
Il prétend alors que les 2 paquets contiennent le même nombre de cartes, ce qui se vérifie.
Il nous explique alors toutes les subtilités de ce tour, en occultant (ce qui est le comble pour un mentaliste.) aucun détail.
Il explique notamment que s’il jette les cartes par terre (ce qui choque certains) c’est pour suggérer au public qu’à l’inverse des magiciens, le jeu de cartes n’est pas pour lui un objet de culte mais un simple ustensile qui lui permet de réaliser ses expériences.
Il précise aussi qu’il faut bannir à tout prix le mentalisme ” vieille mode ” (comme il est présenté dans les livres classiques), rébarbatif et qui ne met en avant que la soi-disant puissance de l’esprit du mentaliste.
La présentation doit suivre l’évolution du public.
Il présente alors son second effet. Il fait choisir à certains spectateurs, une clef (elles sont complètement différentes les unes des autres) dans un sac en papier.
Ceux-ci doivent regarder dans le sac avant de choisir leur clef pour ne pas la choisir au hasard, mais une fois leur choix arrêté, ils ne doivent montrer leur clef à personne.
Lee EARLE exhibe alors un cadenas, attaché à une chaînette et explique qu’autrefois, le pendule était utilisé pour déterminer le sexe de l’enfant d’une future maman.
Il utilise alors son cadenas comme pendule au-dessus des mains des spectateurs pour déterminer lequel a choisi la clef qui ouvre le cadenas.
L’expérience réussit.
Après l’explication complète de cet effet, nous passons au break.
Une fois désaltérés, Lee effectue l’effet qu’il appelle ” Running the Numbers “.
Il s’agit de demander à des dizaines de spectateurs différents (n’étant pas si nombreux, certains participeront plusieurs fois) un chiffre (entre 0 et 9) qu’il note les uns à la suite des autres sur une ardoise.
Il demande alors à un spectateur de lui tenir l’ardoise devant les yeux pendant quelques secondes et prétend retenir tous les chiffres. Il se révélera est en effet capable de les restituer tous dans l’ordre où ils avaient été proposés.
Une fois cette performance démystifiée, Lee EARLE donne un petit cadenas et 5 clefs à un spectateur et lui demande de trouver la clef qui ouvre le cadenas. Ce dernier lui annonce qu’il ne la trouve pas.
Rien de plus normal : la clef était sur le porte-clefs de Lee EARLE.
Lee EARLE récupère les clefs, et le spectateur est amené à choisir, sans contrainte et sur la main du mentaliste, la clef qui selon lui devrait pouvoir ouvrir le cadenas.
Une fois son choix arrêté, il essaye librement d’ouvrir le cadenas et l’expérience est naturellement couronnée de succès.
Lee EARLE passe alors à l’effet qui clôturera la conférence.
Il fait venir plusieurs spectateurs près de lui, les place face au public et demande à une autre personne de choisir un de ces spectateurs auquel Lee EARLE remettra un cadeau. Un dernier spectateur est alors invité à lire les instructions qui figurent sur une ardoise et nos assistants, à les exécuter. Les ordres consistent à déplacer le cadeau parmi les individus choisis et à renvoyer certaines personnes à leur place.
Chaque fois que quelqu’un est prié de se rasseoir, il a la chance de pouvoir pêcher un cadeau de consolation dans un sac en papier. Il s’agit de petites peluches.
La dernière personne qui tient le cadeau l’ouvre.
Il découvre à l’intérieur un mot qui lui est adressé personnellement (par la présence de son prénom) et qui lui dit que la dernière figurine qui reste dans le sachet est pour lui et qu’il s’agit d’un lion. Ce qui s’avère être correct.
Au total, Lee EARLE nous aura peut être livré peu d’effets (selon certains) mais il n’aura oublié aucun détail.
Tous les aspects du mentalisme furent expliqués : la présentation, la psychologie, la relation public – mentaliste.
Et le magicien qui a assisté à sa conférence en sort non seulement avec des tours de ” mental magic ” plein les poches, mais aussi avec la capacité de les présenter (ainsi que tous les futurs tours du genre qu’il aimerait mettre au point) de manière à ne rien laisser au hasard.
Peut-être cette conférence a-t-elle aussi convaincu certains de se mettre au ” vrai ” mentalisme ?
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