Dates : du 18 et 19 mars 1995
Lieu : Cirque d’Hiver
rue Amelot
75011 PARIS
Je ne peux pas aborder ce nouveau numéro du Magicien sans vous dire quelques mots à propos de ce qui fut pour moi l’événement français magique de l’année, LE MAYETTE DAYS…
En faisant partie à part entière, je ne me sens pas bien placé pour vous en parler objectivement, mais le coeur et l’émotion n’étant ni objectifs, ni rationnels, ce que j’ai à vous dire, je le dirai… MERCI !!!
MERCI à tous ceux qui nous ont fait confiance d’emblée, qui ont vécu avec nous deux jours de rêve magique éveillé, et qui en sont sortis, tout comme nous, plus riches de souvenirs impérissables, créés par cette passion commune de vivre une Magie toujours plus belle, plus forte… et de la partager ensemble.
MERCI à la Famille, la Tribu, la force vive, à ceux qui, souvent affublés de surnoms à première vue dérisoires, en ont fait des noms de guerre : MERCI à tous.
- “LA BRIDE” (Olivier Bridard),
- “LA VOLAILLE” (Philippe de Perthuis de Laillevault),
- “LE NAIN” (Jean-Pierre Crispon),
- “TIGUEDOU” (Quoc Tien Tran), mon p’tit frère, d’ailleurs,
- “FILLE” (Alexandra Duvivier), hiératiquement belle,
- “LA GRANDE” (Agnès Samsoën)… farouchement elle-même, et bourrée de talents divers…
- “LA INETTE” (Brigitte Lerville), Brigitte la fidèle ;
- “TROIS POMMES” (Sophie Nguyen)… roulée de printemps à peine éclos… sans oublier à la douce présence.
Et bien sûr : Aziza, Sylvain, Dgeyne, Catherine, Philippe, Duke, Yannick, Patrick.
J’ai également eu le plaisir de mieux découvrir Jean-Pierre Benoit, qui non seulement a été présent sur scène, mais s’est donné à fond pour solutionner avec brio nombre de traquenards techniques imprévus, de dernière minute (comme mon gag sur FLYING), et ce avec autant de gentillesse et de professionnalisme.
Vous parlez d’Eugénie Lebel me touche encore plus, pour des raisons personnelles : Non seulement elle nous a apporté le “Glamour” dont rêvait D.D. pour ouvrir ” Le Mayette Days”, grâce à la magie du dynamisme qu’elle met dans les chorégraphies de ses ballets… Mais sachez aussi que, sans elle, je n’aurais peut-être jamais trouvé la force d’oser vous présenter mon propre show…
Telle est ta force, Murielle !!! Merci… et encore tellement plus!!!
Plus ça va, plus j’ai l’impression dans ce petit mot, de parodier BREL, dans ” Chez ces gens-là!!! “…
Et puis donc, pour en finir avec mes wagons de Mercis, Y a “Le Grand” (Dominique Duvivier) et puis “La Chérie” (Marie-Christine Duvivier), tellement à ses côtés depuis tellement longtemps, que l’produit qui les séparera risque pas d’être inventé…
Ces deux là, contre vents et marées, sont mes amis. Elle est l’argile blanche sur laquelle il bâtit… ses rêves, et sa Magie.
Vraiment, pour moi, ces deux jours furent beaucoup plus qu’un “congrès”, et tellement différents.
Tous les Artistes engagés n’ont pas fait acte de présence, mais ont bel et bien donné plus que le meilleur d’eux-mêmes…
La formule aidait… Le “One Man Show” permet de passer une bonne heure seul à seul avec le public…
On a ainsi mutuellement le temps de mieux se connaître, de mieux donner, pour mieux recevoir.
A la fin du show de Jean Merlin, la Standing Ovation fut immédiate et méritée…
Le ton était donné… Les autres artistes, stimulés (angoissés peut-être aussi !!!), n’eurent de cesse de donner leur meilleur, pour être à la hauteur de vos réactions enthousiastes.
Du coup, tout baigna dans une douce euphorie réciproque.
Gary Kurtz fut pour beaucoup la vraie révélation de cette fête…
Son talent, son personnage, ses effets nouveaux, et sa maîtrise de la scène… Un rêve!!!
J’ai appris, après ce congrès, que, même la qualité du banquet avait été remarquée par les gastronomes de service…
Il est vrai que, trop souvent, le “banquet” est le point faible de tout congrès, car trop coûteux par rapport à la qualité donnée…
Nous, on klippoupait, alors on n’a pas eu le temps de se rendre compte, sur le coup !!!
Ma joie fut de voir, à la fin du repas, ds stars comme Kurtz, Dingle, et Jennings s ‘y mettre, et faire spontanément des mini shows à leurs propres tables…
La fête continuait !!!
Et puis Max Maven… ou comment faire une heure avec 5 routines… et une maîtrise absolue de son sujet !!! Nouvelle Standing Ovation.
Pour finir la soirée, un Midnight Show délire, où tout fut permis…
J.J. Sanvert mena de main de maître sa vente aux enchères, et toute l’équipe du Double Fond mit le coeur à l’ouvrage pour recréer l’ambiance potache et magique qui caractérise les fêtes chez Dominique…
Je ne suis pas prêt d’oublier les huit cents bombes de “fil fou” qui furent déversées ce soir-là, à la fin du spectacle, sur les participants…
Le lendemain fut de la même veine, avec les “living legends” Jennings et Dingle, émouvants et émus d’un tel accueil !!!
Le show de close up fût sûrement le plus périlleux, car la grande piste du Cirque d’Hiver ne se prête pas facilement à ce genre de spectacle, mais les petits malins qui suivirent leurs “héros” de démos en démos leur firent un “tabac”… au bout du compte…
Pendant ce temps, j’attendai, me préparai, fébrile, fatigué de la veille, et perclus de trac!!!
Dominique m’avait demandé et persuadé de conclure cette rencontre, en me donnant carte blanche pour faire mon propre “One Man Show”…
Je peux vous le dire maintenant, j’ai sûrement vécu les pires heures de ma vie…
Après tout ce que je venais de vivre, comment être à la hauteur, comment m’en sortir. Ne pas décevoir, moi qui depuis plus d’un an travaille au Crazy Horse en essayant de peaufiner à l’extrême un numéro de dix minutes…
Faire une heure !!! Cadeau autant magique qu’empoisonné.
Bien sûr, j’avais préparé quelques surprises, mais pas rodées, juste des choses nouvelles que je rêvai de faire depuis longtemps…
Et puis ce fut le moment, je plongeai… Les dix premières minutes furent les plus difficiles, il fallait que je trouve mes distances, mes repères, au milieu de cette grande piste, tellement inhabituelle…
Puis, petit à petit, je m’installai sur mon nuage, cette joie profonde et étrange m’envahit, celle de la Magie et des rires partagés…
Au trois-quarts du show, un ou deux regards complices de Dominique, resté près du bord de piste, me firent comprendre que NOUS avions gagné…
Sans vouloir tomber dans le sentimentalisme primaire, laissez-moi vous dire, que vous, public actif et tellement chaleureux de ce Mayette Days, m’avez fait vivre le plus intense moment de bonheur que j’ai vécu depuis deux ans, lorsque mon p’tit bonhomme de quatre ans a jailli de je ne sais où pour se jeter dans mes bras, sur la piste, la joie que j’ai lu dans ses yeux devant le succès que vous me donniez était tellement intense, que je ne pourrai jamais vous remercier assez pour m’avoir fait un tel cadeau.
Ceux qui étaient présents ce jour-là savent de quoi je parle.
Pour terminer, je tiens à dire que si ces deux jours ont été le succès que l’on sait, c’est aussi, et surtout parce que Dominique a tenu jusqu’au bout à ne lésiner sur aucun détail, afin que tout soit le plus parfait possible…
De fait, tous les Artistes engagés ont été unanimes pour dire qu’ils n’avaient jamais, ou trop rarement, été traités aussi bien, dans quelqu’autre manifestation du genre. Aucun cachet ne fut discuté ou marchandé, les hébergements furent somptueux…
Si je signale le fait, c’est qu’en tant que déjà vieux routier des congrès, je sais par expérience que c’est trop rarement le cas!!!
Soyons clairs, deux mois avant le Congrès, Dominique comprit, d’après les réservations, qu’il ne couvrirait pas les frais… loin s’en faut !!!
D’autres, à juste titre, auraient économisé sur tel ou tel poste, pour limiter les dégâts. Chaque jour qui passait apportait de nouveaux frais imprévus ; D.D. ne rechigna jamais… “OK, on plonge, mais au moins, que ce soit la fête, et qu’on s’en souvienne!”…
T’as gagné, “Grand”, ce fut la fête, Ta Fête, celle que tu voulais, et crois-moi, ceux qui y étaient s’en souviennent, et en rêveront encore longtemps… Jusqu’à la prochaine… C’est quand???
MERCI A TOI.
Gaëtan
P.S. Si j’ai écrit ces lignes, c’est aussi pour qu’on arrête un peu de faire la part trop belle à tous les pisse-froids, les jaloux, les mal magiés qui condamnent souvent a priori, à tort et à travers, avant d’avoir vu, préférant bouder leur propre plaisir, au lieu d’encourager ce qui peut faire avancer l’état de notre Art, dans notre petit pays… si joli.
Ce sera répété ??? J’y compte bien !!!
“Extraits larges” Le D. D. DAYS par Gaëtan Bloom (revue le Magicien n°139)
Merci à Bruno SANVOISIN pour la relecture.
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