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La première édition de ce congrès spécialisé avait été annoncée au cours du congrès-anniversaire de MAGIC, en Août 2001. La date prévue était le 13 septembre 2001. Bien sûr les organisateurs, Robert Allen et Danny Archer ne pouvaient pas prévoir que le 13 septembre serait deux jours après le 11 !
Malgré cette malheureuse coïncidence le congrès avait remporté un succès notable avec des participants et des artistes de bon niveau. Pour ma part ce n’est que cette année que j’ai pu y assister pour la première fois.
Les salles de l’Hôtel San Remo sont, depuis le début, le lieu choisi pour l’évènement. Ce petit hôtel, juste à côté du Tropicana vers le sud du Strip, convient tout à fait par ses dimensions relativement modestes. Il n’est pas besoin de courir d’un bout à l’autre d’un grand établissement. Le nombre de participants, cette année, frisait les cents.
Sans donner la chronologie précise, ni l’intégralité de cette manifestation, répartie sur trois jours, je vais tenter de vous en rapporter les points forts essentiels. Des artistes, pour la plupart de haut niveau, ont montré différentes techniques, de cartes souvent, mais pas seulement.
Démonstrations de participants volontaires au pied levé :
Al Schneider montre plusieurs effets de pièces, matrix sur table, ou disparition au lancer qui tient du principe de la rétention rétinienne. Et principes de forçages dérivés du mélange Hindou.
Lance Pierce montre quatre cartes de la même valeur dans les quatre couleurs. Un spectateur nomme une des couleurs. C’est la seule dont le dos est d’une couleur différente des trois autres. Et l’effet est recommencé quatre fois avec chaque couleur !
C’est enfin Pattrick Przysiecki qui fait apparaître un globe terrestre dans son tapis de close-up qu’il tient en rouleau. Puis différents effets avec les objets produits sur le globe lui-même : un fil rouge qui représente l’équateur, une pièce chinoise qui apparaît sur le globe à la place de la Chine etc. Finalement le globe est replacé dans le tapis de close-up puis, écrasé, laisse la place à un cercle plat à l’image d’un hémisphère.
Les artistes programmés pour les conférences, ou le gala de close-up, étaient également excellents.
Alan Ackerman est le magicien qui fait autorité en matière de cartes à Las Vegas. Il présente un effet qui tient à la fois du bonneteau et de la transposition dans lequel une carte choisie vient finalement prendre la place de la carte rouge.
Mike Close est bien, lui qui ne s’en vante pas, le magicien des magiciens. Autant ses réflexions et ses critiques de livres et matériels dans le magazine MAGIC sont honnêtes et pertinentes, autant ses propres techniques et ses explications sont du plus haut niveau. Il donne sans aucune réserve le déroulement de routines de son propre numéro de close-up.
Des cartes, simplement nommées, se retrouvent au dessous, ou prises en sandwich entre deux morceaux de plastique coloré. Il suffit de bien maîtriser, outre le chapelet mémorisé, le comptage d’un paquet de cartes au petit doigt ! J’imagine que peu de magiciens présents son prêts à reproduire cet effet !
Des tours plus abordables sont tout de même proposés : un «carnet d’anniversaire», sorte d’agenda des dates de janvier à décembre sans l’année ni les jours, permet de découvrir la carte choisie à une date indiquée par un spectateur. Ou un effet spectaculaire, sans doute assez facile, qui consiste à magnétiser sur la main ouverte un grand nombre de cartes qui ne tombent pas quand la main est retournée, paume vers le sol.
Aldo Colombini, le sympathique marchand, présentateur, auteur, conférencier, magicien explique par le détail plusieurs routines de cartes et de cordes de sa création. Dont une version des trois cordes, très surprenante pour les magiciens. Après transformation, la grande corde produite à la fin est lancée dans le public.
Et plusieurs effets de cartes dont la prédiction d’une carte choisie et trouée de manière aléatoire par un spectateur avec une perforatrice de bureau. La carte, d’un tarot différent, placée à l’avance dans une enveloppe est naturellement la même. Mais elle est aussi perforée de nombreux trous. Les deux cartes sont superposées, les trous correspondent exactement.
Paul Cummins est un autre brillant cartomane. Il retrouve très vite, et par des méthodes apparemment très différentes un nombre de cartes choisies par une dizaine, ou plus, de spectateurs.
Les cartes sont encore fort bien défendues par le jeune Kostya Kimlat. Il va au cours du gala de close-up produire d’abord la prédiction du téléphone d’une spectatrice. Une autre série de chiffres ou de lettres est choisie par les traits de marqueur qu’elle fait à l’aveuglette sur une carte quadrillée tenue retournée. Le numéro, prédit dans une enveloppe, correspond à l’immatriculation de sa propre voiture. La prédiction est confirmée quand le magicien montre, en le retournant, le dessous du plateau sur lequel les papiers étaient posés. La véritable plaque d’immatriculation s’y trouve déjà collée !
Explication à base de tournevis et de lampe torche pour aller subtiliser la plaque de la victime avant le numéro ! Un apprentissage de voleur de voitures est recommandé.
Des cartes encore, avec Daryl dont surtout la superbe routine de pièces «3 Fly» remporte tous les suffrages.
Steve Draun montre différentes techniques de cartes, dont une donne en second qui paraît (?) facile. Le jeu tenu en main gauche, la carte supérieure est simplement décalée pendant que le pouce droit glisse sur le pouce gauche pour saisir la seconde carte. Et une démonstration des foulards noués et séparés, façon Slydini. Au cours du gala de close-up il exécute une impeccable routine d’anneaux, inspirée de Dai Vernon.
C’est à Anthony Rais qu’il revient d’ouvrir le feu du gala final de close-up. C’est un marionnettiste qui joue avec Totolino un touchant Pierrot. Celui-ci va, à l’instar de celui de Valdès, fondre en larmes quand son ballon éclate.
Et c’est Gazzo, gilet, chapeau melon, le ventre recouvert de la traditionnelle gibecière, qui clôture avec son inimitable personnage de magicien de rue. En malmenant parfois son public, il montre une routine de gobelets de scène très efficace. Les passes classiques sont magnifiées par des gestes larges et la dimension des gobelets. Ce sont finalement cinq oranges qui sont produites des gobelets, tandis que son chapeau melon, montré vide à différentes reprises avant le passage d’une muscade, est finalement soulevé de la table pour découvrir… un melon .
La tradition de la plupart des congrès américains est de rendre hommage à une personnalité de notre art. Cette année c’est Roger Klause, auteur d’un excellent livre de close-up “Roger Klause en Concert”. Lance Pierce, que nous venions de voir en action, avait assuré la rédaction et la mise en page de cet ouvrage. Et c’est lui qui, avec Bill Malone autre barman magicien, était chargé de lui remettre la plaque gravée en son honneur.
Les organisateurs, Robert Allen et Danny Archer prévoient de déplacer ce congrès en juin l’année prochaine. Y aura-t-il concurrence avec la célébration des cent ans du Magic Circle à Londres prévue en Juillet ?
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