Dates : du 4 au 6 Novembre 2004
Coordonnées : Cambridge, Massachusetts
Etats-Unis
Ce rassemblement fut créé en 1980, il y a presque 25 ans, par le marchand et collectionneur Ray Goulet. C’est une équipe plus jeune, animée par John Bach, qui en a repris l’organisation depuis 2002.
Ce congrès a lieu un an sur deux, alternativement avec la “Conference on Magic History“, organisée à Los Angeles par Mike Caveney.
L’un et l’autre mêlent les conférences sur des sujets ayant trait à l’histoire de la magie, à des exposés concernant directement les sujets favoris des collectionneurs, le plus souvent affiches, livres, ou accessoires magiques rares.
C’est Mike Caveney, assisté de George Daily, qui ouvrait le feu le jeudi 4 novembre en exposant les circonstances dans lesquelles ils ont pu se rendre acquéreurs de la fabuleuse collection d’affiches et d’objets rares de l’Egyptian Hall, rassemblée durant un demi siècle par W. Durbin, puis David Price.
Il avait fallu, bien sûr, aligner un certain nombre de dollars, mais surtout répondre aux questions de “l’examen d’aptitude” posées par le vendeur David Price.
Exposé ensuite de Charles Greene III, magicien membre du comité du Magic Castle, sur l’histoire et la technique des lithographies, ces somptueuses affiches faites au moyen d’une pierre gravée, très usitées fin du 19e et durant la première moitié du 20e siècle.
Les collectionneurs américains sont très friands des médailles frappées, pour leur propre publicité, à l’effigie des magiciens.
C’est Randy Forgaard qui s’est chargé de cet exposé, austère en lui-même mais qu’il réussit à rendre vivant grâce à la projection de nombreuses diapositives. De nombreux et illustres magiciens sont ainsi l’effigie de pièces de collection, parmi lesquels Anderson ou Herrmann.
Le Congrès proposait ainsi la médaille réalisée à l’occasion de ce congrès, à l’effigie d’Anderson.
Très curieuse et intéressante conférence de Terry Harris, qui a rassemblé dans sa propre collection tous les appareils permettant d’imprimer des billets de banque.
Du buvard qui imprime un billet en le passant simplement sur une feuille de papier, aux multiples machines à rouleaux qui, du simple accessoire en plastique des boîtes de magie, au plus élégant appareil en bois et laiton remplissent la même fonction.
William V. Rauscher était annoncé pour une conférence sur les différentes formes de cabines spirites, très en vogue à la fin du 19 e siècle et au début du 20e. Une grippe sévère l’avait tenu éloigné du congrès, mais il a pu se faire remplacer par une casette enregistrée et la projection de nombreuses diapositives.
Brian Mc Cullagh, quant à lui, se consacre à la philatélie et la collection de timbres du monde entier ayant trait à la magie. Projection là aussi de nombreuses vues de ces timbres exceptionnels.
Deux conférences parallèles, le jour suivant, sur deux personnages qui ont marqué leur époque par leurs dons supposés de voyance et de divination.
La vie de Anna Eva Fay est racontée par Barry Wiley. Cette femme à la fin du 19e siècle a déplacé les foules, et rempli son bas de laine par la même occasion, en mêlant habilement phénomènes spirites et consultations de voyance.
Même démarche au début du 20e siècle de Claude Alexander Conlin. C’est David Charvet, magicien également et auteur de livres – dont le dernier traite justement de la vie d’Alexander – qui avait la charge de retracer sa carrière.
Sa réputation comme “Alexander-The Man who knows”, lui a permis d’amasser une fortune considérable par des moyens similaires. Son spectacle était également épaulé par une organisation de vente de voyances, consultations spirites etc.
Il suffisait d’envoyer quelques dollars à la suite d’une annonce dans un journal pour connaître la réponse à toutes les questions. Le tarif était, bien sûr, un peu plus élevé si l’on désirait rencontrer le maître en personne…
La dernière soirée voyait la conférence de Mark Walker, au sujet des spectacles de marionnettes “Punch et Judy”, les homologues londoniens de notre Guignol.
Enfin c’est surtout Robert (Bob) Albo qui devait conclure la partie “sérieuse” de ce congrès, en commentant le long travail qui lui a permis, pendant qu’il poursuivait sa carrière de chirurgien, de produire cette superbe collection de dix volumes consacrés à la magie avec appareils.
Commencée il y a quelque vingt ans par un livre décrivant la magie et le matériel du célèbre Okito, cette série s’est vue ajouter un volume environ tous les deux ans, jusqu’à la collection actuelle, dont certains volumes, épuisés, sont aujourd’hui très recherchés.
Bob Albo était l’hôte d’honneur du congrès, et les participants n’ont pas manqué de l’applaudir chaleureusement et de lui témoigner leur affection.
Dernière soirée avec un dîner organisé par le congrès et un spectacle qui rassemblait, après un numéro de jonglage, la magie de Jack Gwynne (Apparitions et disparitions d’animaux, colombes – boîte tournant sur les index, coffres assemblés morceau par morceau, production de foulards d’un aquarium, pile de bocaux de poissons) présentée par David Charvet et la superbe version de la cabine spirite de Glenn Falkenstein et Frances Willard.
Ceux qui en ont eu la possibilité sont restés le dimanche. Comme dans les films proposés sur DVD aujourd’hui, ils ont eu droit non pas à un, mais à deux bonus !
Le matin, visite de la collection de Ray Goulet. Installé dans une banlieue de Boston, il propose, avec son épouse Ann, l’achalandage habituel aux marchands de trucs. Mais deux pièces, derrière le magasin, regorgent de tous les appareils classiques, du dé au chapeau à l’épée aux cartes ou aux anneaux.
Tout est serré, voire entassé, dans des vitrines. On ne sait plus où il faut regarder! Et comme l’espace manquait, il a investi également la boutique voisine, le “Mini Museum”, pour d’autres vitrines de tous les objets ou photos possibles.
Rendez-vous l’après-midi à Beverly, une autre banlieue de Boston. Depuis plus d’un quart de siècle – le premier spectacle fut donné en 1977 – la compagnie “Le Grand David” a restauré une ancienne salle de cinéma “The Cabot Theatre” pour y donner le plus incroyable et le plus impossible spectacle dont il soit possible de rêver.
La compagnie, initiée par Cesareo Pelaez “Marco the Magi“, professeur de psychologie jusqu’à ces derniers temps, assisté de David Bull “Le Grand David” est composée de membres dont la plupart sont amateurs.
Elle regroupe des jongleurs, musiciens, même une chorale d’hommes. Tous les accessoires sont construits sur place, dans les ateliers de la compagnie, et décorés avec le plus grand soin, jusqu’aux plus infimes détails.
Le spectacle, de plus de deux heures, comporte diverses illusions. Certaines, comme des armoires dans lesquelles le sujet est caché derrière un panneau, ou des paravents à production, semblent un peu démodées.
D’autres sont de la plus récente actualité, comme le sujet en équilibre sur une pique et transpercé, la lévitation totale ou sur balais, l’homme sans corps ou la femme (l’homme ce jour là, en la personne de Marco) sciée.
Marco présente, monté sur une plate-forme en costume chinois, dans une mise en scène très dramatique, de très jolies passes d’anneaux chinois. David, quant à lui, montre une très belle routine de boules de billard ou une boule volante zombie pleine de vie.
Dans les années 80 la compagnie a acheté un autre théâtre “Larcom Theatre” dans la même ville. Deux spectacles sont donnés chaque semaine dans chaque salle. Que le Dieu de la Magie prête longue vie à cette expérience unique.
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