I. Histoire du jeu de cartes
I.1 Ses origines
Pour être des plus précis, nous pouvons déjà parler des cartes qu’utilisaient les chinois.
C’est en effet à ce pays que nous devons le principe même des cartes : ayant maitrisé très tôt la fabrication du papier, les chinois utilisaient ces petits rectangles de papiers comme substitut de dés, de pions, etc…
Suivant des sources, les premières traces de ces cartes nous feraient soit remonter jusqu’au VIIème siècle, soit à la fin du Xème.
Toujours est-il que le petit format de ce lointain ancêtre de notre jeu de cartes actuel a tôt fait de séduire les marchands chinois qui en prenaient donc avec eux sur la route de la soie.
C’est certainement ainsi que les cartes chinoises parvinrent jusqu’au Moyen-Orient.
Il semblerait donc que le Moyen-Orient connaissait déjà les cartes à jouer dès le XIIIème siècle.
A en croire un jeu mamelouk daté du XIVème siècle qui a été trouvé au palais Topkapi à Istanbul, ces cartes là sont bien plus similaires à nos cartes actuels qu’au cartes chinoises.
Ce jeu est en effet constitué de 52 cartes, divisées en quatre familles : les bâtons de polos, les épées, les coupes et les pièces.
Ces mêmes familles étant chacune composées de dix cartes à points et de trois cartes honneurs : le malik (roi), le nä’ib malik (vice-roi) et le thäni nä’ib (second).
C’est donc sans surprise, que nous apprenons que les arabes importent leur jeu de cartes en Europe, d’une part avec le commerce par l’Italie et d’autre part avec les invasions Maures en Espagne.
Les premières traces de jeux de cartes en Europe remontent donc à la fin du XIVème, nous pouvons par exemple nous appuyer sur un arrêt de la Prévôté de Paris daté de 1377 qui fait mention des jeux de cartes.
I.2 Son évolution du XIV à nos jours
Une fois arrivé en Europe, le jeu de cartes a connu un rapide essor en parti grâce au développement de l’imprimerie qui a marqué cette époque.
Dans les premières années, l’Allemagne produisait des cartes aux enseignes très enluminées et variées.
Mais leur code de production s’est très rapidement stabilisé et à la fin du XVème siècle, avec la France qui stylisa les enseignes allemandes pour donner naissance au cœur, carreau, trèfle et pique que nous connaissons aujourd’hui.
Nous pouvons cependant noter l’apparition des triomphes en Italie vers 1430 : ce sont les ancêtres des atouts du tarot.
C’est seulement au XVIIème siècle, que les dessins de cartes deviennent symétriques :
les rois, dames et valets perdent ainsi leurs jambes pour le confort des joueurs qui n’auront plus besoin de retourner les cartes pour les avoir à l’endroit !
Nous devons cette invention à un cartier d’Agen.
Il est également intéressant de noter qu’en France, après 1789, les figures traditionnelles du roi, de la dame et du valet ont été remplacées par des génies, des libertés et des égalités.
Les figures royales ont été rétablies sous Napoléon.
Enfin, dernière étape notable de l’évolution de notre jeu de cartes : l’apparition du joker vers 1860.
Cette invention américaine a été rapidement adoptée par le vieux continent.
II. La symbolique du jeu de cartes
II.1 Les cartes et le calendrier
Il est amusant de constater les différentes correspondances que l’on peut trouver entre un jeu de 52 cartes et le calendrier grégorien.
Coïncidence ou non, à vous d’en juger…
- Un jeu traditionnel totalise 52 cartes, tout comme le nombre de semaines dans l’année.
- Un jeu se divise en deux couleurs, de même une année se divise en deux avec le solstice d’été et le solstice d’hiver.
- Un jeu se divise en quatre familles, une année se divise en quatre saisons.
En cherchant un peu plus, nous pouvons même trouver d’autres correspondances :
- L’addition des chiffres de toutes les cartes du jeu (en comptant 11 pour le valet, 12 pour la dame, 13 pour le roi et 1 pour le joker) nous donne une somme de 365, soit le nombre de jours que comprend une année.
- Classiquement, un jeu de cartes comprend deux jokers, avec le même raisonnement qu’au dessus, nous obtenons une somme de 366, soit le nombre de jours d’une année bissextile.
- L’addition des chiffres des cartes d’une même famille nous donne une somme de 91, soit le nombre de jours que comprends une saison. Ce qui tend à confirmer l’hypothèse selon laquelle les quatre familles du jeu représente les quatre saisons d’une année.
- Un jeu de cartes comprend en tout douze figures, une année est composée de douze mois.
Quoi qu’on en pense, ces rapprochements sont tout du moins amusants, non ?
II.2 La symbolique des couleurs
Nous l’avons vu les couleurs telles que nous les connaissons (as, carreau, trèfle, pique) ont été adoptées très tôt en Europe.
Et il semblerait qu’au Moyen-Age, le pique représentait l’intelligence, le cœur les sentiments, le carreau le bon sens et le trèfle la nature (dans le sens de la sexualité et de l’agressivité).
Une autre symbolique a été attribuée au famille des cartes au début du XVIIIème siècle où chaque famille représentait un état :
les ecclésiastiques, gens de cœur; la noblesse militaire et ses armes, les piques; les bourgeois aux maisons pavées, les carreaux et les trèfles revenaient naturellement aux paysans.
II.3 La symbolique des figures en France
Un dernier paragraphe sur les noms traditionnels que la France a donné aux figures des jeux de cartes.
Il existe plusieurs possibilités pour certaines figures, je n’ai listé ici que les plus communes.
Dans la famille cœur, nous avons le Roi, Charles, comprenez Charles Ier qui n’est autre que Charlemagne.
La Dame, Judith est traditionnellement reconnue comme étant la veuve Judith, personnage biblique.
Le Valet, prénommé Lahire, serait en fait Étienne de Vignolles, fidèle compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.
Chez les piques, le Roi est David qui est le roi des hébreux dans la Bible, qui a vaincu Goliath alors qu’il n’était à cette époque qu’un simple berger.
La Dame s’appelle Pallas, adjectif grec toujours associé à la déesse de la guerre dans la mythologie grecque, il s’agit donc d’Athéna.
Le Valet prénommé Hogier représente Ogier du Danemark, chevalier danois faisant partie de la garde d’honneur de Charlemagne.
Chez les carreaux, le Roi a été baptisé César, nul doute il s’agit donc du général et empereur romain Jules César.
La Dame représente une femme de la Bible, à savoir Rachel, seconde épouse de Jacob et mère de Joseph, abandonné dans le désert par ses frères.
Le Valet est appelé Hector, il représente donc Hector de Galard, Chevalier et Grand Maître de l’ordre du Roi.
Il est intéressant de noter qu’il compte dans ses descendants Geneviève de Galard, l’ange de Dien Bien Phu.
Enfin chez les trèfles, le Roi qui se nomme Alexandre n’est autre qu’Alexandre le Grand.
La Dame, prénommée Argine est certainement le personnage le plus mystérieux, pour certains il s’agirait de Marie d’Anjou.
Il est plus communément admis qu’Argine est tout simplement l’anagramme de Régina, reine en latin.
Le Valet lui, prénommé Lancelot serait bien évidemment la représentation du célèbre chevalier de la Table Ronde.
En espérant que vous ne regarderez plus jamais votre jeu de cartes de la même manière…
> Réagissez sur le forum à l’histoire des cartes à jouer !Mes sources :
- http://as.de.trefle.free.fr/Histoire_Cartes.htm
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte_%C3%A0_jouer
- http://www.jeuxdecartes.net/les-vrais-noms-des-cartes-a-jouer/
- http://www.jeuxdecartes.net/histoire-des-cartes/
- http://history.chess.free.fr/papers/Cazaux%202004b.pdf
- http://www.universalis.fr/encyclopedie/cartes-a-jouer/1-origine-du-jeu-de-cartes/
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