Le début d’un numéro doit être travaillé avec beaucoup de soin :
- Comment entrer en scène ?
- Comment se présenter ?
- Que dire, que faire dans les premières secondes ?
- Quel effet sélectionner ?
Autant de questions dont les réponses dépendent de la personnalité de l’artiste, du public concerné, du style de numéro présenté.
Pourtant quelques constantes restent valables :
- Il faut créer l’événement.
- Il faut se faire accepter.
- Il faut entrer dans le numéro et poser son personnage.
1. Créer l’événement
Le choix de la musique d’introduction, un effet de lumière, le décor, le costume, un changement de rythme sont autant d’éléments permettant aux spectateurs de porter attention pour quelques secondes à ce qui peut se passer de nouveau.
C’est souvent très dur de capter leur attention. Cela ne veut pas dire qu’il faille les assourdir de bruits, d’explosions ou se présenter à poil car le risque de déplaire est alors très grand.
Ce premier stade de la prestation doit éveiller l’attention, provoquer la curiosité si ce n’est l’intérêt afin de…
2. Se faire accepter
Point trop n’en faut : un bon sourire, un temps de pause, un salut sobre, bras légèrement ouverts, une démarche dynamique, enjouée. Il faut montrer à quel point on est heureux d’être là, que l’on va se défoncer pour le public qu’on aime tant … etc.
Ce temps est très court, il est essentiel. Le public nous juge et nous jauge : ” j’aime, j’aime pas “.
Ne pas forcer les applaudissements mais les accepter avec reconnaissance sans parler mais par un hochement de tête.
Et sans perdre une minute, il est temps d’…
3. Entrer dans le numéro et poser le personnage
Le premier geste, la première phrase, le premier effet doivent être soigneusement choisis et construits.
En close-up
Je débute par un effet flash de cartes changeant de couleur que j’associe parfois à un pari avec un spectateur si je sens le groupe prêt à réagir promptement (il n’y a rien de plus pénible que de débuter par une longue recherche d’une candidate volontaire ou d’un billet de banque).
Cet effet coloré, rapide et spectaculaire me situe comme un ” vrai magicien “. Il calme les petits rigolos qui s’attendaient à des tours de Picsou magazine (je me produis très souvent devant un public d’ados).
A partir de là, je peux “tout” me permettre (tours automatiques, sketch, manipulations…), le public est prêt à accepter la magie.
Au cabaret
Je commence par un court sketch un peu trivial où il y a des danseuses nues et des “boudins” qui me permet en quelques secondes de faire venir une spectatrice à mes côtés.
J’en profite pour lui faire un compliment tout en la priant de s’asseoir sur une chaise disposée sur scène. Je me place derrière elle, bras de part et d’autre de ses épaules et lui demande d’observer attentivement mes mains.
Apparition flash d’un foulard entre les doigts. Puis disparition et réapparition, sous ses yeux. Étant debout derrière la spectatrice, ce sont mes mains qui sont mises en avant, qui deviennent un temps les vedettes du spectacle.
Le public masculin a bien rigolé dans l’introduction. Les femmes ne m’en veulent pas car je suis resté très correct et très courtois. La jeune spectatrice est vite rassurée et assiste, aux premières loges, aux effets magiques.
Le premier effet est très rapide et tout se passe sous le nez d’un témoin : la magie existe.
Pour s’en sortir avec les volontaires
Il n’est pas rare que je prépare cette introduction en demandant, avant le début de la représentation, à quelques spectatrices ou spectateurs s’ils accepteraient de m’assister.
Je n’insiste pas mais cela me permet de repérer quelques personnes qui semblent coopérantes, qui sont là pour se faire plaisir sans chercher à se faire mousser devant les autres (et à prendre la vedette).
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