Facile à faire… à la portée de tous… le matériel travaille pour vous… entièrement automatique… réalisable dans les cinq minutes… entrez dans le secret des grands magiciens.
Autant de locutions alléchantes qui ne manquent pas d’attirer les profanes et les curieux. La densité de communication associée à une accessibilité aisée, multiplie de manière significative le nombre de contacts.
Il suffit pour cela de comptabiliser le déferlement des jeunes dans les cercles d’amateurs pour confirmer cette nouvelle tendance.
Ne nous plaignons pas, car une partie de ces jeunes porteront le niveau général un peu plus haut et sauront brillamment faire honneur au savoir que les anciens nous ont laissé.
Cependant, parmi tous ces magiciens, certains ne sont pas vraiment artistes.
Comme le dit SALVANO :
La magie n’est pas un Art, c’est le magicien qui en fait un Art !
Je le rejoins tout à fait dans cette remarque, si vous êtes artiste, vous serez un bon magicien, sinon votre numéro ou pire, votre spectacle ne produira aucun effet agréable sur le public !
C’est ainsi que nous assistons à des spectacles insolites réalisés par des chasseurs de cachets dont le sens artistique n’est pas à la hauteur de ce que l’organisateur pourrait en attendre !
Ajoutons-y le fait que certains déclarent et d’autres pas, que certains demandent une pièce et d’autres travaillent bénévolement et c’est le désordre le plus complet au travers duquel un organisateur ne sait plus qui croire !
Parlons des intermittents également.
Ils perçoivent des Assedic une somme mensuelle confortable qui pourrait se schématiser par la demande suivante :
“Bonjour monsieur, je suis intermittent, je viendrai travailler 43 jours dans votre entreprise dans l’année, en contre partie de quoi vous aurez l’amabilité de me verser mensuellement une somme minimum qui subviendra à mes besoins indispensables.”
Le vrai magicien professionnel, qui lui n’est pas subventionné, est bien en peine aujourd’hui de tirer son épingle du jeu.
Les vrais professionnels sont minoritaires et ne sont plus représentatifs de leur corporation.
C’est ainsi que notre activité n’est pas considérée comme un véritable métier, mais comme un hobby, un simple passe-temps !
Nous n’avons pas su établir des règles pour autoriser un magicien à faire usage de ce titre et à l’utiliser comme tel.
Nous n’avons pas su nous structurer de manière professionnelle pour que notre activité soit reconnue comme un vrai métier, en étant valorisé par un temps de formation et d’apprentissage avec des diplômes officiels et différents grades reconnus par notre base sociale.
Qu’avons-nous fait de la Chambre Syndicale qu’avait créée Georges MELIES ? Quel autre corps de métier supporterait un tel laisser-aller ?
Nous avons certainement le moyen de faire entrer la magie dans la liste des métiers et de mettre en place une véritable structure de formation permanente avec le concours de l’Éducation Nationale.
Imaginez une seconde la crédibilité qu’auraient les magiciens s’ils étaient reconnus et diplômés par la Société.
Regardez tous ces jeunes qui nous rejoignent, ne sont-ils pas suffisamment représentatifs de cette demande croissante ? Regardez en parallèle le fonctionnement informel de nos associations dont la fragilité est plus qu’évidente !
Nous sommes allés au bout de nos possibilités avec toutes ces associations qui aujourd’hui se meurent graduellement et ne sont plus en mesure d’apporter une solution face à la demande de la jeunesse.
Devrons-nous attendre que la situation se dégrade d’avantage encore pour que les choses bougent enfin ou nous satisferons-nous en continuant à considérer la magie comme un passe-temps voué inexorablement à l’usure ? L’avenir nous le dira…
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Merci à Bruno SANVOISIN pour la relecture
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