Publiée à l’origine par thementalist13
Et un débutant qui veut rentrer dans ce monde auquel on demande un tour d’entrée, il fait comment vu qu’il débute ?
Après je ne connais pas les conditions à réaliser pour ce fameux tour à effectuer :)
Tiens, on a oublié de te répondre, non ?
Ou alors j’ai zappé un truc…
Donc, pour que les gens qui ont la flemme d’aller voir les statuts FFAP ;) sachent comment ça se passe :
- On contacte un club.
Soit on a un rendez-vous particulier avec un responsable, soit on est invité directement à une réunion, suivant les clubs et les personnes. - Pour la première inscription, on demande au candidat de montrer qu’il s’intéresse au sujet :
De faire un tour, par exemple. On lui dit comment l’améliorer, et on voit s’il l’améliore effectivement.
Ne me dit pas qu’une personne s’intéressant à l’illusionnisme au point de vouloir entrer dans un club ne connait pas de tours :
Entre les ouvrages grand public et internet, il y a déjà TROP de tours en circulation…
Tu vas dans n’importe quelle bibliothèque municipale, et tu as gratuitement accès à des livres pour en apprendre, sans même acheter le livre…
Ce n’est pas parce qu’on n’est pas encore dans un club qu’on est forcément un imbécile… (l’inverse est vrai aussi ;) )
Bref, tu montres que tu es prêt à apprendre et à FAIRE de la magie.
Le but, c’est de faire un tri entre le simple curieux et l’amateur intéressé, voir passionné…
Ensuite, la procédure officielle est une année probatoire, en tant que stagiaire :
Suivant les clubs, les stagiaires ont des réunions spécifiques pour eux, ou au contraire participe à tout, ça dépend…
Cette année sert à préparer le stagiaire pour le fameux examen d’entrée.
Donc, on va pendant un an leur donner des tours, des trucs, des tours de mains, des conseils…
Et les orienter vers des lectures et des vidéos, parfois leur donner accès à une médiathèque du club etc.
Et le but est de les motiver pour faire un numéro en public : le fameux examen…
Oh, on ne leur demande pas la lune…
L’année où j’ai passé mon exam, il y a eu en même temps deux « journal déchiré et reconstitué », présenté par deux candidats : la créativité ou l’innovation n’est même pas une obligation.
Même si elle est la bienvenue…
Dans le club ou j’étais, il n’y avait pas d’examens théoriques… ou alors, cela s’est fait sans que j’y prenne garde… Mais bon, la culture magique, on la trouve facilement sur le net, il suffit d’avoir un minimum envie de chercher… ce que fera un passionné, non ? Après tout, il est toujours bon de savoir que Robert Houdin avait piqué plein de trucs à Pinetti, non ?
Oups, pardon, c’est une mauvaise réponse ça wink
Mais bon, là aussi, cela dépend des clubs, j’imagine, pour connaitre le niveau de culture demandé.
Cela ne doit pas être insurmontable, de toute façon, ce n’est pas prévu pour cela…
Cet examen c’était pour moi et mes compagnons stagiaires un excellent moment :
La possibilité d’avoir un retour, bien sûr, mais ça on l’a en réunion de club…
Mais surtout la possibilité de monter quelque chose nous-même :
En gros, aux 78 tours, on encourage les débutants à passer en public, ce qui est très bien.
Dans les clubs FFAP, on les encourage à prendre leur temps (un an) pour monter un chouette truc, suivant leurs possibilités, avant de le présenter en public, et c’est très bien aussi…
Si on n’est pas capable d’avoir envie de faire de la magie pour un public, ben, est-on vraiment magicien ?
L’exam donne un but, motive, tout comme on sera ensuite motivé par chaque spectacle auquel on va participer ! C’est cool…
La question des examens pour les cas particuliers
Les collectionneurs, par exemple
Oui, la, la partie pratique pourrait être facultative, car les collectionneurs ont souvent mieux compris le fonctionnement de la magie que les magiciens :
Leur ouvrir l’accès à des secrets, pourquoi pas, ils y arriveront bien de toute façon wink
Un exam basé sur la culture me semble un bon critère d’entrée dans ces clubs très spécifiques…
Avec du coup, et paradoxalement, un niveau théorique plus fort que pour le magicien de base… ?
Les professionnels
Bien sûr, leur faire faire une année probatoire ne ressemble pas à grand-chose, théoriquement :
Ils pourraient avoir accès directement à l’exam, faire une partie d’un de leur numéro, et ça serait fait.
Ne me dite pas, les pros, que vous n’auriez pas le temps de venir présenter votre numéro fétiche à la cérémonie de passage… si vous ne pouvez pas, aurez-vous le temps de venir aux réunions ?
Et sinon, pourquoi adhérer au club ? Pour ajouter « membre FFAP » sur votre carte de visite ?
Il n’y a pas de raison que les pros aient des passe-droits, sous prétexte qu’ils ont des cartes de visites.
Mais il ne faut évidemment pas les traiter comme des débutants, ils sont susceptibles (enfin, certains…)
Les jeunes
Oui, des conditions financières particulières sont sans doute préférables à les laisser faire leur apprentissage sur YouTube.
Cela ne dispense pas de l’investissement en temps et en efforts, et surtout en contact humains.
Fréquenter une communauté qui regroupe tous les âges ne peut que leur donner un avant-gout de leur public.
S’intégrer à un club, c’est aussi et surtout apprendre à écouter l’autre, ce que devrais savoir-faire tout artiste de spectacle vivant…
Et si on pouvait leur parler de déontologie en plus, ça n’en serait que mieux.
Justement, la déontologie, on y vient
Cela inclut le respect des autres magiciens.
Cela vous semble une mauvaise chose ? ;)
On va en rediscuter…
Les secrets
J’ai lu plus haut : abolissons le secret.
Je ne comprends pas.
La magie ne peux fonctionner sans un minimum de secret, que des magiciens aient le débinage comme mot d’ordre est une idiotie (pardonnez le terme).
Alors oui, les secrets sont donnés sur le net, à tire-larigot et sous toutes les coutures.
C’est un fait, et je suis le premier à le regretter.
Mais tout magicien devrait le regretter, et chercher les moyens de contourner ce problème qu’on ne peut plus résoudre simplement de nos jours.
Au pire, un magicien devrait s’en foutre, s’il ne se sent pas du tout menacé…
Mais c’est là que l’autre partie de la déontologie devrait prendre le pas :
On doit respecter les autres magiciens.
Si d’autres magiciens utilisent cette partie du patrimoine magique, et n’ont pas envie qu’on révèle le fonctionnement de leur répertoire, ben ça semble logique de ne pas le faire.
Un magicien ayant de la déontologie ne devrait donc pas débiner.
Mais crier : « à bas le secret », sous prétexte que les secrets sont déjà débiner, c’est à mon sens le pire moyen de résoudre le problème du secret…
Faudra qu’on m’explique ce que cela apportera à la magie… Enfin, à celle que je souhaite pratiquer…
Mais bon, on ne va pas refaire une fois de plus le débat sur le débinage…
Comme j’espère l’avoir fait passer, le secret n’est pas le but ultime des clubs de magie.
Ce ne sont pas des milieux fermés tournant en rond pour protéger leurs trésors, en tout cas cela ne devrait plus être le cas maintenant.
Mais ils ont une grand utilité au niveau de la formation, du soutient, de l’orientation.
On fait par exemple pratiquer plusieurs disciplines, dans les clubs, en général :
Un amateur de carte n’y fera pas que des cartes, il sera incité à voir d’autres aspects de l’illusionnisme.
Et cela, c’est extrêmement bénéfique :
On apprend bien plus en ayant des points de vue et des techniques qui sortent d’un cadre de compétence restreint…
Le cartomane restera cartomane, mais aura l’idée d’intégrer ce qu’il a appris en pièces, cordes ou autres dans ses tours, les principes sont transposables, et c’est ce qui fait la richesse de l’illusionnisme…
Et évidemment, on va rencontrer « en vrai » d’autres passionnés, dont certains seront plus avancés, ou auront des méthodes ou des façons différentes des nôtres :
Combien de fois on entend, après une rencontre de magicien :
« J’ai plus appris en une soirée qu’en un an sur le net… »
Les clubs ont donc un rôle très important à jouer.
Comme la plupart sont FFAP, les directives de la FFAP sont très importantes, même si « les amicales sont souveraines au final» (hummm, ce n’était pas dans les statuts FFAP que j’ai lu, ça, il y a eu des changements ? ;) )
Pour finir, au cas où quelqu’un lirait encore ce long machin insipide et remplis de lieux commun, je voudrais soulever un paradoxe :
Les pros qui se plaignent de la trop grande concurrence (déloyale ?) disent aussi qu’il faut plus d’amateurs, car ce sont eux qui remplissent les salles…
Hors, plus on a d’amateurs formés, plus on aura, mécaniquement, de la concurrence à terme, car il y aura plus d’amateurs à vouloir un « retour sur investissement » de ce qu’ils auront dépensés en produits et en travail…
Et curieusement, je pensais qu’on pouvait remplir des salles avec une majorité de gens qui ne sont PAS magiciens amateurs.
Les exemples de festivals ou de spectacles qui marchent semblent bien aller dans ce sens, non ?
Certes, pour les marchands, pour ceux qui font des vidéos, des livres, le marché amateur est capital !
Mais pour les magiciens vivant de leur spectacle ?
Bien sûr, on voit dans tous les spectacles de magie des amateurs, venus s’instruire, et parfois même profiter du spectacle… ils sont minoritaire, quand c’est un spectacle grand public… à destination du grand public…
Mais transformer tous les Français en amateurs, pour remplir les salles, cela me semble curieux, comme raisonnement…
La magie n’intéresserait donc pas le public ordinaire ?
Chaque fois que je vais à un spectacle de magie, j’avais pourtant l’impression que si…
Tiens le dernier que j’ai vu, sur un campus, dans une salle comble bourrée d’étudiants :
Je pense que j’étais un des seuls « amateur » de magie, au sens « initié »
(j’avais fait exprès de tripoter un jeu de cartes, avant le spectacle, quand les gens entraient… un bon test facile à faire : on repère tout de suite l’œil de celui qui fait de la magie, car lui a tout de suite repéré le mouvement des cartes, même si c’est fait sans ostentation…).
Mais quand le public est ressorti, il contenait beaucoup d’amateur de magie, dans le sens « personne ayant aimé voir de la magie »…
Tout comme un amateur de bons vins n’est pas forcément vigneron :)
La magie a d’énormes possibilité, penser qu’il faut la pratiquer pour l’aimer, c’est nier le but même de ce que l’on fait, paradoxale, non ? :)
Abonne-toi !
Chaque semaine, je partage tous les bons plans et actualités sur l'univers de la magie et du mentalisme.Rejoins les 16 761 magiciens déjà abonnés.